Football malien : La descente aux enfers!

Quand, en 2019, précisément au mois d’août, le Mali, notre cher pays, venait de tourner la page sombre de sa plus grave crise de football (2016 à 2019), tu avais tiré un ouf de soulagement. Tu m’as dit : « Dieu merci, nous allons enfin retourner dans les stades, dans les gradins, vivre l’ambiance footballistique qui nous manquait avec la fermeture des stades par les autorités du pays et la suspension de notre pays par l’instance mondiale du football (FIFA) à son endroit. »

Tu  m’as dit ensuite : « Dieu merci, nos jeunes joueurs  qui rêvent  d’être des Christiano Ronaldo, Lionel Messi,  Salif Keita,  Seydou Keita dit “Seydoublen”,  “Djilla”, etc., qui commençaient à perdre  de l’espoir, à avoir de l’impatience, qui ne faisaient que prendre du thé comme  des diplômés sans emploi, vont  retrouver les pelouses pour taper le cuir afin de réaliser leurs rêves au profit d’eux mêmes d’abord, mais ensuite  au bénéfice  de  leurs parents  et de  la nation  malienne »

Tu m’as dit en plus : « Dieu merci, nos clubs qui  avaient 4 représentants  au niveau de la CAF (ligue des champions et coupe de la confédération), et qui ont perdu deux  d’entre  elles à cause de la guéguerre  des dirigeants du football, vont retourner  conquérir  ces places précieuses perdues. »

Tu me disais enfin : « Dieu merci, nos équipes nationales, toutes catégories confondues (cadets, juniors, espoirs, seniors), vont enfin  retourner  à jouer le ballon rond qui leur a tant manqué pour défendre avec hargne, determination le drapeau du pays sous tous  les cieux. » Tu  étais content, ému.

Mais je t’avais dit  de façon sombre  qu’il ne fallait pas crier victoire si vite, qu’il ne fallait pas conclure que c’est  la fin  de cette  crise  qui a touché tous  les segments du football profondément. Je  t’avais averti  d’attendre plusieurs  années pour dire que c’est la fin, que nous sommes définitivement sortis des séquelles de cette situation. Je t’avais aussi dit modestement  qu’il va falloir  des années  à nos joueurs, à nos clubs, à nos sélections nationales, absents des terrains des années, pour  être compétitifs, pour revenir  en forme.

Je t’avais également effleuré  qu’il  va falloir être très prudent, attentif sur comment le  nouveau  président  de la Fédération Malienne  de Football (Femafoot), élu  par  ses pairs  et  consideré comme rassembleur, va  s’y prendre, se comporter, autrement  dit, s’il va s’atteler à rassembler tous les acteurs  du  football comme  il l’a dit  durant  sa campagne  et lorsqu’il a été  élu.

Je t’avais murmuré aux oreilles que c’est en parvenant à ressembler tous les acteurs du football, y compris ceux  qu’il venait de battre dans les urnes, qu’on allait  parvenir  à tourner  cette page sombre de la plus grave crise de notre football.

 

Mais apparement, c’est moi qui avais raison  d’être pessimiste, de te dire que  les acteurs du football sont plus politiciens que les hommes politiques qui jouent  avec la montre, avec le temps, qui  driblent  pour faire tourner  les choses à leur faveur  au forcing, qui manipulent, qui trichent  pour avoir  la majorté  de leur  côté pour  être  élus ou réélus, peu importe le reste.

Et oui Peulh, c’est moi qui avais raison. J’avais raison parce que les dernières évolutions  de notre football  roi ne  donnent pas espoir.  Elles présagent un retour  des démons dans notre  sport roi, la  descente aux enfers de notre football. Comme en basketball, il y a quelques semaines, où il y a eu  la radiation  de 7 joueurs  seniors  garçons de Basketball  de toutes  les  compétitions  confondues, pour  avoir  réclamé  leurs  droits, c’est  la FEMAFOOT qui emboite le pas au niveau football.  Elle vient de suspendre  des dirigeants sportifs de football   de 6 mois à  5 ans de toutes les activités relatives au football aux niveaux national et international (administratif et sportif). Il s’agit de Drissa N’golo Coulibaly, Boubacar Touré et Sékou Dioko Kéita  pour 5 ans, Befongo Sylla pour 3 ans et Dubwasi Jules Dembélé pour 6 mois. La Femafoot, à travers la commission centrale d’éthique et la commission centrale de disciplines, leur reproche d’avoir porté atteinte à l’intégrité et à l’image du football et de ses instances par la violation de l’article G.1.2 du code électoral et de l’article 13 du code éthique de la Femafoot. Des sanctions que Sékou Dioko estime sans effet, un non évènement,  car prises en violation  flagrante  des textes  et qu’il  attaquerait devant la FIFA. Mais avant, je te rappelle que c’est Sékou  Dioko Kéita qui avait démissionné volontairement de son poste de vice-président de la FEMAFFOT au sortir de la dernière Assemblée générale de l’instance dirigeante du football. Cela, dit-il, pour ne pas être complice des  violations  des  textes  repétitifs  par  le Comité  exécutif  de la Femafoot.

Comme  je t’ai dit pour  le cas des joueurs du Basket radiés, c’est  pour  fabriquer  d’autres  responsables  comme Sékou Dioko Kéita, président du LCBA (Lafia Club de Bamako), à se battre  pour que  le droit soit dit, pour que  l’ordre soit  à la Femafoot, pour  que les textes soient respectés.  Je t’ai dis que  ces sanctions  sont inoportunes  pour  notre sport roi  qui cherche à recoudre  les tissus déchirés. En le faisant, la FEMAFOOT ouvre  d’autres fronts en plus de  ceux déjà ouverts contre elle, notamment celui du Collectif des clubs et ligues majoritaires qui l’accusent de  violations des textes dans  les ligues de football et au sein  du comité  exécutif  de la Femafoot. Avec  les positions  et  les tons qui se durcissent de part et d’autre, pêulh, il faut craindre le pire pour  notre sport roi. Il faut craindre sérieusement une possible et infallible descente aux  enfers  de  notre  sport  roi. Je m’arrête là.

A la prochaine, peulh !

Hadama B. FOFANA

 

Source: Le Républicain

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