Allégations d’abus sexuels : Une affaire embarrassante pour le basket malien

C’est une affaire embarrassante pour le Président de la FIBA, Hamane Niang, et le basket malien. Les révélations en début de semaine du New York Times, reprises par de nombreux journaux, sur des allégations de harcèlement sexuel, ont poussé M. Niang à une démission temporaire le temps que l’enquête de la FIBA livre ses conclusions.

L’article du NY Times précise que le dirigeant de 69 ans n’a pas commis ces abus sexuels mais qu’il aurait fermé les yeux alors qu’il était Président de la Fédération malienne de basket-ball puis ministre des Sports. Le natif de Kayes rejette ces accusations, soutenant ne pas avoir eu connaissance de tels comportements. Mais sa défense est fragilisée par sa relation avec le principal suspect dans l’affaire : l’entraîneur Cheick Oumar Sissoko, accusé de méconduites sexuelles envers plusieurs joueuses. Il a dirigé plusieurs sélections de jeunes et était l’entraîneur adjoint de l’équipe féminine victorieuse de l’Afrobasket en 2007. Ce très proche d’Hamane Niang a même été membre de son cabinet ministériel.

Omerta

La Fédération malienne de basket-ball (FMBB) n’a pas voulu entrer dans les « détails » mais précisé qu’une enquête avait déjà été ouverte bien avant l’article du New York Times, signe que dans les coulisses cela bruissait fort. « J’espère qu’avec cette publication les supposées victimes vont enfin accepter de parler », souhaite Harouna B. Maïga, Président de la FMBB. Difficile, dans un environnement où les langues peinent à se délier. « Elles n’accepteront pas de s’exprimer. Certaines ont eu à le faire dans le passé, mais il n’y a pas eu de sanctions et l’entraîneur le leur faisait payer par la suite. Craignant pour la suite de leur carrière ou le regard de la société, elles ont opté pour le silence », confie un observateur. Une joueuse dont la carrière s’est étalée sur la décennie 2000 a toutefois accepté de nous répondre anonymement. Elle assure « avoir entendu beaucoup de choses et de témoignages mais ne pouvoir les attester », puisque ni elle ni ses coéquipières proches n’auraient été touchées. Cette affaire montre les travers et le revers de la médaille des succès de nos sélections féminines. Outre M. Sissoko, d’autres noms sont cités, dont ceux de Hario Maïga et d’Amadou Bamba, entraîneur des U-18, tous deux suspendus par la FIBA.

Boubacar Sidiki Haidara

Source: journaldumali

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