Prédation foncière à Sirakoro Dounfing: ce que l’on reproche à l’autorité communale

Le président de l’Association des propriétaires terriens, coutumiers et habitants de Sirakoro Dounfing, lors de sa conférence de presse tenue le vendredi dernier, a recommandé à la mairie de la commune III de procéder à la matérialisation de la délimitation de la zone afin de mettre fin aux conflits de paternité autour de leur localité entretenus par certaines autorités.

 

Rattachée à la commune en 1997, la localité de Sirakoro Dounfing est au cœur de plusieurs litiges fonciers entretenus par des autorités administratives et politiques de ladite commune et de Kati.
Engagés à combattre ces litiges, des habitants de la zone rassemblés au sein d’une association fait entendre leur voix. Le président de l’Association des propriétaires terriens, coutumiers et habitants de Sirakoro Dounfing, Hama DJEME, sidéré par les agissements des prédateurs fonciers a animé une conférence de presse le vendredi dernier.

« Nous agissons contre des ‘’prédateurs fonciers’’ qui agissent en toute illégalité en complicité avec des autorités politiques et administratives tentant de s’accaparer des parcelles d’autrui », a expliqué le conférencier, affirmant que l’essentiel des problèmes de leur zone est lié aux litiges fonciers.
« Nous avons trois problèmes à Sirakoro Dounfing, ils sont tous des problèmes fonciers. La preuve, on a enregistré plus de 70 procès en litige foncier. C’est pour éviter des procès individuellement qui n’en finit pas. Nous avons décidé de constituer une association pour porter les affaires devant le tribunal », a précisé M. DJEME.
Parmi ces problèmes, il y a celui du site ‘’J à W’’, une partie de Sirakoro Dounfing. Cette zone a été occupée par les victimes du préfet de Kati à qui elles ont acheté des parcelles à usage d’habitation à Sirakoro Dounfing en violation de toute la réglementation foncière, a indiqué M. DJEME, en cédant des parcelles à usage d’habitation (urbain).
Or, le site de Sirakoro Dounfing est à vocation urbaine, a précisé le conférencier. Et selon le code domanial en vigueur, le préfet n’est pas habilité à morceler les constructions à usage d’habitation. Sa compétence est réservée notamment aux constructions rurales à vocation agricole notamment, a-t-il expliqué.
Face à cette situation, le préfet a été rappelé à l’ordre par sa hiérarchie alors qu’il avait vendu des parcelles à des individus. D’où l’annulation des titres. C’est pourquoi, les détenteurs de ces documents annulés en catimini sont allés occupés le site ‘’J à W’’ contre lesquels, les habitants ont intenté une action en justice, a indiqué le président de l’Association.
« Cette affaire a été tranchée par la Cour suprême en ordonnant aux occupants illégaux de démolir les constructions à leurs frais. Ainsi, elle a ordonné l’expulsion des occupants illégaux du site et leurs biens », a affirmé le conférencier qui regrette que malgré cette décision les détenteurs des titres annulés continuent de semer le trouble à Sirakoro Dounfing.
L’inertie de l’autorité communale qui ne s’assume pas fait souffrir la population, a accusé le président Hama DJEME. A ce jour, aucune décision n’a été prise pour faire respecter la décision de justice. Des gens condamnés par la justice continuent d’agir impunément, s’est-il lamenté.
« Notre autorité communale n’agit pas dans le sens de la préservation, de la quiétude et de la protection des personnes et leurs biens. C’est pourquoi, nous sommes dans cette situation », un constat partagé par plusieurs autorités administratives.

L’alternative à ce problème, pour le conférencier, est la matérialisation de la délimitation de Sirakoro Dounfing par la mairie de la commune III. Après le transfert de la localité à cette collectivité, elle devrait prendre des dispositions pour la protéger. Ce qui n’a pas été fait. Donc, en partie la faute incombe à la mairie de la commune III.
«Si l’autorité communale s’intéresse à ce problème dans un mois il est résolu…Ce que nous demandons à l’autorité communale, c’est la matérialisation de notre limite avec la ville de Kati pour qu’elle n’empiète pas sur notre territoire. Tous les quartiers voisins de Kati ont des problèmes fonciers », a déclaré Hama DJEME.
Outre cette affaire, il a également fait savoir que le droit coutumier est fortement menacé de doublon. « Le droit des propriétaires coutumiers est occupé par d’autre personne avec le même numéro de document. Ce qui veut dire qu’il y a quelqu’un qui est en train d’établir des documents parallèles », a dénoncé le conférencier.

Par SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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