Pôle économique et financier unique : Missions et avantages expliqués à la presse

La justice et la presse continuent d’approfondir leur collaboration pour une meilleure appropriation des questions judiciaires et juridiques. À cet effet, le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et la Maison de la presse ont célébré hier la 2è édition des Journées «Presse et Justice». Le chef dudit département, Mahamadou Kassogué, a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux.

 

Cette édition avait pour thème : «L’institution d’un Pôle économique et financier unique à compétence nationale, son impact sur la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Les réformes judicaires : état des lieux».

Ces journées offrent aux médias l’opportunité d’apprendre, de comprendre et d’informer, a introduit le président de la Maison de la presse. Bandiougou Danté a invité ses confrères à plus de responsabilité, d’assiduité et de vigilance, afin de profiter des explications des experts. Toutes choses qui les aideront, selon lui, à mieux informer les auditeurs, lecteurs et téléspectateurs.

Le ministre Mahamadou Kassogué a, pour sa part, placé les journées dans leur contexte. « Mon département, en scellant ce partenariat dynamique entre la presse et la justice, est conscient du rôle fondamental de la presse dans l’administration et la distribution de la justice, en tant qu’instrument de conscientisation contre l’incivisme et son corollaire de comportements infractionnels, mais aussi de boussole pour l’orientation de l’action judicaire dans certaines procédures», a précisé le garde des Sceaux.

Parlant du thème de la rencontre, le ministre a expliqué que le Pôle économique et financier unique à compétence nationale est dirigé par un procureur de la République spécialisé sur les affaires de corruption et de délinquance économique et financière. Il remplace les trois pôles économiques et financiers de Kayes, Mopti et de Bamako. La future juridiction se caractérise par l’élargissement de la compétence-matière, la prise en charge de toute la chaîne de traitement des infractions économiques et financières (poursuite, instruction et jugement), la spécialisation de ses animateurs et la mise en place d’une batterie de mesures conservatoires notamment les saisies de biens appartenant aux personnes poursuivies pour garantir l’efficacité des procédures, a précisé le garde des Sceaux.

Comme avantage, il permettra la mise en œuvre d’une politique pénale plus cohérente et plus efficace en matière de lutte contre la corruption, la délinquance économique et financière, parce qu’elle sera dirigée par un seul procureur qui donne une seule orientation avec les mêmes outils et les mêmes principes. Outre la concentration des moyens d’action et la facilité dans le suivi des affaires, le Pôle économique et financier unique offre plus d’avantages dans la production des données statistiques devenant ainsi un outil précieux d’aide à la décision en matière d’orientation politique, a noté le ministre en charge de la Justice.

Pour le ministre, en termes d’innovation, le futur Pôle supprime le recours aux assesseurs lorsqu’une affaire doit être jugée par la Cour d’assises. Ceux-ci seront remplacés par les magistrats professionnels. Une autre nouveauté majeure, ce sont les saisies conservatoires qui peuvent être pratiquées sur les biens des personnes poursuivies à hauteur des montants à eux reprochés et cela depuis l’enquête préliminaire. Jusqu’ici, a insisté le ministre Kassogué, les saisies de biens ne pouvaient porter que sur les biens ayant été utilisés pour commettre l’infraction ou sur les produits directs tirés de l’infraction.

Toutefois, la lutte contre la corruption et la délinquance financière est un combat à mener au quotidien certes avec discernement, mais avec fermeté et efficacité, selon le chef du département en charge des Droits de l’Homme. «Elle ne peut produire les résultats escomptés qu’avec la participation de tous. Elle doit être menée avec la pédagogie nécessaire adossée à une communication appropriée», a expliqué le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme garde des Sceaux. Mahamadou Kassogué a rappelé que les professionnels des médias, à travers les différentes plateformes et les organes médiatiques, ont un rôle fondamental à jouer dans la réussite de cette lutte. Car, a-t-il soutenu, un changement qualitatif de comportement est nécessaire de la part de nos concitoyens pour sa réussite.

Babba B. COULIBALY

Source : L’ESSOR

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