Grève des enseignants : “Nos doléances ou rien”

Pour résoudre définitivement la crise de l’école malienne, la solution serait pour les enseignants, la mise en œuvre immédiate de leurs doléances. Selon eux, choisir des nouveaux enseignants consiste juste à déplacer le problème alors qu’au final les mêmes revendications seront sur le tapis.

Pour les enseignants, en plus de l’insuffisance du nombre des sortants des Instituts de formation des Maîtres, il existe un taux de déperdition. Le mieux serait d’affronter le problème une fois pour toujours, selon les syndicalistes.

Selon les syndicats cèderont une fois que la grille salariale aura pris en compte l’augmentation à étaler sur deux ans. Ce que le gouvernement affirme qu’il nous a proposé est différent de ce qu’il dit à la télé. L’article 39 dit que toute augmentation faite pour les autres, doit se faire pour les enseignants. Les 52 milliards F CFA qu’on entend dans les médias, c’est sur 3 ans. Cela n’est pas une grande chose pour l’Etat, affirme Amadou Traoré, secrétaire général du Sypesco.

Pour lui, l’Etat a les moyens de mettre fin à cette crise. Il doit avoir la volonté d’investir dans l’éducation car celui-ci est la base de tout développement. Bien que les temps soient difficiles, les enseignants ne veulent pas être les seuls à faire des sacrifices.

On a vu les gigantesques dépenses lors des élections. Et pourtant, nous étions en crise. Les autres ont été bien augmentés pendant la crise. Pourquoi les membres du gouvernement n’ont pas effectué une réduction à leur niveau parce que le pays est en guerre ? Ce n’est pas seulement aux enseignants qu’il faut faire supporter la guerre, mais à tout le monde. Les autres ne sont-ils pas Maliens ? Ne doivent-ils pas aussi supporter ? Qu’on demande par exemple à tout le monde de céder un pourcentage à son niveau. Ce sont les problématiques sur quoi il faut réfléchir. La manière dont les revenues se partagent entre les fils et filles du pays, c’est la même manière que les charges et dépenses doivent être partagées entre les gens,  ajoute-t-il.

Les enseignants disent qu’ils sont dans l’obligation d’amener cette lutte jusqu’au bout pour ne jamais soulever la question. Et pour eux tout ne dépend que de l’Etat.

Pour que l’enseignant ait l’amour de son travail, il faut qu’il soit mis à l’aise. Même si on met fin au conflit aujourd’hui, sans que les enseignants soient satisfaits, est ce qu’ils vont s’adonner comme il faut à l’enseignement ? Quand quelqu’un ne se sent pas bien moralement, le résultat que tu attends de lui sera difficile à obtenir, ajoute le secrétaire général du Sypesco.

Lorsque les enseignants vont dans les privés, c’est par ce que l’Etat ne subvient pas à leurs besoins. Si l’Etat joue son rôle en mettant les enseignants dans des meilleures conditions, ils n’iront plus dans les privés. Personne ne veut travailler jusqu’à ce niveau. Car ils se surpassent dans les écoles privées.

Beaucoup d’hommes politiques ont commencé à nous soutenir dès les menaces du Premier ministre Dr. Boubou Cissé. Les parents d’élèves sont avec nous et ils étaient avec nous lors de la première marche. Ils ont fait également une déclaration à la télé dans laquelle ils demandent au gouvernement de respecter la loi et d’essayer de trouver un moratoire avec les enseignants informe la partie syndicale.

 

Fatoumata Kané

Mali Tribune

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