Du CMLN à l’UDPM, 23 ans de mensonges

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Quid des violences déshumanisantes qui ont enlevé toute dignité aux prisonniers politiques du régime militaro-fasciste de Moussa Traoré ? Comment,  parlant de Moussa Traoré, les auteurs peuvent-ils ignorer les périodes aussi sombres comme 1968, 1969, 1970, 1971, 1974, 1977, 1979, 1980 et 1991 ?

En attendant la réaction de témoins et d’acteurs des 23 ans de règne de celui qui, depuis le vendredi noir 22 mars 1991 a été surnommé «le boucher de Bamako», qui répondront aussi par des livres, rappelons que le peuple malien n’est pas amnésique. Quelques repères pour rappeler ce long règne sans gloire, ces 23 ans de mensonges, de vols, de crimes crapuleux :

19 Novembre 1968 : irruption sur la scène politique nationale d’un quarteron d’officiers

 

Subalternes félons avec à sa tête un certain lieutenant Moussa Traoré, pour perpétrer un coup d’État contre notre Armée et notre Peuple : arrestations, séquestrations et déportation dans le grand Nord des pionniers de l’indépendance nationale, assassinat de nombre d’entre eux dans des circonstances qui ont choqué toute conscience civilisée. Puisque les auteurs parlent de vérité, qu’ont-ils fait des «Cahiers,  Mémoires et Manuscrits» du Président Modibo Keita ?

1969 : arrestation et condamnation de Diby Syllas Diarra et de ses 32 compagnons qui ont voulu restaurer l’honneur de l’Armée ;

1971: arrestation de certains enseignants militants du SNEC et d’autres patriotes à l’issue du congrès de l’UNTM ;

1971: des étudiants arrivés de Dakar étaient arrêtés et l’étudiant Cheick Oumar Tangara bien que disposant d’un certificat médical signalant sa maladie cardiaque mourra assassiné sous la torture;

1974 : des patriotes étaient arrêtés, détenus pendant 4 ans après avoir été torturés et déportés à Taoudenit pour avoir rédigé et diffusé un tract contestant le référendum du 2 juin sur la nouvelle constitution ;

1977: 16 mai, assassinat du président Modibo Keita, père de l’Indépendance;

1979: une vague d’arrestations qui s’abat sur les patriotes responsables de la diffusion du tract ” l’autopsie d’un congrès ” ;

Le 5 janvier 1980 : dissolution de l’UNEEM par le bureau politique de l’UDPM ;

Le 8 mars 1980 : vague d’arrestations au sein de l’UNEEM ;

Le 17 mars 1980 : le comble de l’horreur avec l’assassinat d’Abdoul Karim Camara dit Cabral. Sa vieille mère et ses frères furent martyrisés jusqu’à son arrestation le 16 mars. Et le Peuple malien attend toujours de savoir exactement où se trouve la tombe du leader Cabral, torturé à mort au Camp para ;

1979-80 et 1980-81 : deux années perdues pour l’école malienne avec  la suspension des élèves et étudiants et la fermeture des établissements secondaires et supérieurs ;

26 Mars 1991 : l’insurrection populaire a bouté dehors le bourreau et ses complices : près de 300 morts et 700 blessés.

Que retenir fondamentalement du règne de 23 ans de dictature?

 

Sur le plan politique

La police militaire, sans foi, ni loi, arrogante, brutale et assassine, semait la terreur dans les milieux politiques, syndicaux, scolaires et universitaires, sportifs et économiques au service du régime de Moussa Traoré. En fait, il y avait suppression systématique de toutes les libertés démocratiques et tentative de liquidation de la crème des cadres civils, militaires, estudiantins et syndicaux.

Sur le plan économique  

Le régime de l’UDPM et de Moussa Traoré bafouait au quotidien les droits les plus élémentaires des Maliens, y compris le droit des fonctionnaires à leur salaire. Ici, qu’il suffise de rappeler les 3 à 6 mois de retard dans le paiement des salaires. C’est dans «Le Mali sous Moussa Traoré» que furent liquidées toutes les sociétés et entreprises d’Etat par une technique de soumission au Capital en quatre (4) temps : crise, plan de redressement, privatisation, liquidation.

Sur le plan des forces armées et de sécurité

Des officiers et soldats de valeur sont liquidés, les tout premiers pour avoir résisté aux putschistes du 19 novembre. L’armée va faire les frais du bouleversement dans la chaîne de commandement, l’affairisme et le népotisme seront désormais monnaie courante dans l’armée, voire la chasse gardée de certains ténors du régime militaire.

Sur le plan de la justice

Les auteurs du livre n’en disent pas un mot. En réalité, la justice était instrumentalisée,  servant de caution légale aux emprisonnements arbitraires, aux tortures et aux assassinats.

Sur le plan de l’éducation

Les auteurs du «Le Mali sous Moussa Traoré» ne disent pas non plus la vérité. Ils ne disent surtout pas qu’ils ont vidé la Réforme de 1962 de sa substance, après le démantèlement de ce qui constituait son soubassement idéologique et la substitution d’expériences hasardeuses, faisant du Mali un laboratoire permanent d’expérimentations de tous genres. En outre, il faut rappeler que durant tout le règne de Moussa Traoré, l’école et les enseignants sont restés l’ennemi N°1 du dictateur. Celui-ci considérait les enseignants comme des opposants à abattre. Dans ces conditions, le régime de l’UDPM n’eut d’autre politique pour l’école que de détruire, d’humilier et de clochardiser les enseignants.

Un peuple magnanime mais qui n’a pas la mémoire courte

C’est donc pour toutes les raisons ci-dessus évoquées et pour le repos paisible de nos martyrs que ce Collectif  interpelle tous les acteurs de Mars 1991 à une rétrospection profonde et rappelle à notre vaillant Peuple que Moussa Traoré est un condamné à mort par deux fois par la justice malienne. Mais qu’en dépit de ses forfaitures, il a été gracié par le président Alpha Oumar Konaré du Mouvement Démocratique. Ce dictateur est le premier et le plus grand bénéficiaire de tous les droits qu’il avait refusés au peuple à qui il doit humblement présenter des excuses pour tous les crimes commis pendant les 23 années de dictature et demander PARDON, au lieu de continuer à narguer les vivants et à souiller la mémoire des martyrs. Cette demande de PARDON serait un grand pas décisif vers la vraie réconciliation nationale. «Le Mali sous Moussa Traoré», ce livre provocateur est la manifestation de l’arrogance et de l’agressivité de complices non repentis d’une dictature féroce. Il mérite une réponse aussi cinglante que robuste comme fut celle du peuple le 26 mars 1991 face aux forces militaires qui voulaient faire perdurer au-delà de 23 ans la dictature sanguinaire de Moussa Traoré. Les victimes, témoins et rescapés du régime CMLN-UDPM publieront leur réponse, individuellement et/ou collectivement, sous la forme de livre(s) écrit(s) sur la base de la vérité scientifique, étayée par des preuves irréfutables. Tout Malien, où qu’il soit, et tout ami véritable du Mali peut s’associer à cette entreprise de haute portée patriotique, morale, historique, d’utilité sociale et politique incontestable. Il sera accueilli avec joie au sein de l’équipe rédactionnelle. Ce Collectif  répondra coup pour coup à toute falsification de notre histoire commune et est tout aussi sûr de sa victoire finale sur les forces de l’ancien régime dictatorial comme en Mars 1991.

Bamako, le 13 avril 2016

Pour le Collectif NON A LA FALSIFICATION DE L’HISTOIRE DU MALI, la signature est ouverte :

  1. Pr Mohamedoun Dicko
  2. Adama Samassékou
  3. Pr Ali Nouhoum Diallo

4 Me Amidou Diabaté

  1. Mme Sy Kadiatou Sow
  2. Djiguiba Kéita dit PPR
  3. Cheick Mamoutou Thiam
  4. Ibrahima Kébé
  5. Mamadou Sidibé
  6. Ousmane Bamba
  7. Mme Séinabou Traoré
  8. Issaka Coulibaly
  9. Mahamane Arbidjé
  10. Oumar Sow
  11. Ousmane Aly Touré
  12. El Hadj Seydou Patrice Dembélé
  13. Mahamane Arbidjè
  14. Nouhoum Sarr
  15. Pérignama Sylla
  16. Oumar Malet Diako
  17. Mme Maimouna Diakité
  18. Oumar Arboncana Maiga
  19. Nouhoum Togo
  20. Ousmane Salia Traoré dit Parent
  21. Nouhoum Keita
  22. Sory Traoré

Source : Le Reporter

 

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