“Droits d’auteur : enjeux et défis” : La propriété intellectuelle pour booster le “made in Mali”

Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda), le Centre malien de promotion de la propriété intellectuelle (Cemapi) et la Bibliothèque nationale ont marqué la célébration de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. C’était le mardi 26 avril 2022 au CICB. En plus du secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, on y notait la présence des membres du secrétaire général et du cabinet du ministère de l’Artisanat, les membres du secrétaire général et du cabinet du ministère de l’Industrie et du Commerce, de la directrice du Bumda, Mme Diallo Aïda Koné, de la directrice du Cemapi, Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré et du directeur de la bibliothèque nationale et de la documentation.

Le 23 et 26 avril de chaque année, l’Unesco et l’Organisation mondiale de propriété intellectuelle (OMPI) célèbrent respectivement la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle afin de sensibiliser sur l’importance des droits de propriété intellectuelle. Cela pour promouvoir la créativité, l’innovation afin d’encourager les créateurs.

Placée sous la présidence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, cette journée a enregistré la participation de plusieurs personnalités dont Mahmoud Ould Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce, des industriels, artisans, artistes et créateurs.

Cette journée est mise à profit par les Etats membres pour évaluer les progrès réalisés dans le domaine de la propriété intellectuelle afin de prendre de nouvelles résolutions en vue d’accélérer les transformations économiques tant attendues.

Le thème retenu cette année est “la propriété intellectuelle et les jeunes : innover pour un avenir meilleur”. Pour le ministre Mahmoud Ould Mohamed, ce thème intéresse de plus près la jeunesse innovante et vise à mettre en lumière son génie créateur.

“Ce thème cadre parfaitement avec la vision des plus hautes autorités du Mali, comme en témoigne le prix spécial dédié au jeune entrepreneur innovant lors de la 1re édition de la Semaine des marques au Mali, organisée par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle du 14 au 19 mars dernier à Bamako. Les droits de propriété intellectuelle, qu’ils relèvent du droit d’auteur ou de la propriété industrielle, constituent de nos jours les actifs immatériels les plus importants dans le patrimoine d’une entreprise, autant que ses biens immobiliers et mobiliers”, a indiqué Mahmoud Ould Mohamed.

Selon lui, nos artistes et créateurs, nos industriels créent au quotidien, innovent et mettent en vente leurs œuvres et leurs productions. Mais le plus souvent, ils ne se soucient pas de les protéger au moyen d’un droit de propriété intellectuelle. Il a exhorté les uns et les autres à saisir l’opportunité de cette Journée pour mieux les sensibiliser à aller vers la protection de leurs œuvres et leurs produits afin de sécuriser leurs entreprises pour faire face aux menaces persistantes liés à la contrefaçon et aux copies illicites de personnes plus averties.

S’adressant particulièrement aux artistes et créateurs maliens, le ministre du Commerce leur a rappelé la lourde tâche qui est de faire valoir le made in Mali et donc de préserver l’admirable patrimoine culturel de notre pays en ayant davantage recours au système de la propriété intellectuelle.

Pour terminer, il a exhorté les deux structures nationales en charge de l’administration de la propriété intellectuelle au Mali, le Bureau malien du droit d’auteur et le Centre malien de promotion de la propriété industrielle, à maintenir et renforcer cet esprit de bonne collaboration et de complémentarité pour relever ensemble les défis communs.

Pour sa part, le ministre Andogoly Guindo, a expliqué que cette année, compte tenu du contexte social particulier, ils ont décidé de célébrer les deux journées conjointement en vue de fédérer leurs efforts.

“La loi 2017-012 obtenu d’une longue et rude bataille prévoit le paiement de la redevance des droits d’auteur et droits voisins. Elle nécessite à cet effet une application effective dans tous ses compartiments. Par ailleurs, la lecture dans nos bibliothèques devient de plus en plus une pratique inexistante dans nos habitudes. Devant cette triste réalité, il est important que l’on s’y attarde pour inciter la jeunesse à lire et encore lire davantage. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus réinventer la roue et seule la lecture nous permet d’aller à la découverte de ce qui existe déjà”, martèlera-t-il.

Le ministre Guindo a souligné que la propriété intellectuelle constitue un précieux outil de croissance économique et sociale. Elle est une force servant à enrichir la vie de nos concitoyens et l’avenir de la nation, aussi bien matériellement, culturellement que socialement.

A l’entendre, le génie créateur malien sans doute, l’un des plus prolifiques au monde, tient et porte toujours plus haut le flambeau de la culture malienne grâce à certaines figures emblématiques telles que Kandia Kouyaté, Amy Koïta, Djéli Mady Tounkara, Yoro Sidibé, Kardjigué Laïco Traoré, Boubacar Traoré dit Kar-Kar, Mah Kouyaté n°1, Salif Kéita, Nahawa Doumbia, M’Baye Boubacar Diarra et Abdoulaye Diabaté.

Un vibrant hommage a été rendu à ces auteurs et artistes émérites qui ont beaucoup fait pour le peuple malien et la nation toute entière. “Nous devons avoir à l’esprit que la condition socio-économique des créateurs et producteurs talentueux dépend indéniablement de la reconnaissance et du respect de leur droit de propriété intellectuelle en l’occurrence leurs droits d’auteurs en tant que créateurs d’œuvres de l’esprit”, a fait savoir Andogoly Guindo. Au cours de cette journée, une conférence-débat a été animée sous les thèmes : droit d’auteur au Mali : enjeux et défis ; la lecture en bibliothèque et droit d’auteur pour mieux nous conformer à nos réalités. En plus des œuvres sociales, des enveloppes symboliques ont été remises à 25 figures emblématiques dont ceux cités. Et 2 millions de FCFA ont été remis à Mohamed Sylla, artiste pour assurer sa prise en charge des frais de son intervention du cœur.                                                                                      

   Marie Dembélé

 Source: Aujourd’hui-Mali

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