Intégrer les migrants dans le développement économique du mali

L’hôtel de l’amitié a abrité le 03 mars 2021, la cérémonie de remise du guide sur les filières porteuses pour l’investissement productif de la diaspora au Mali. La rencontre a vu la participation du Ministre des Maliens de l’Extérieur et l’Intégration Africaine, Alhamdou AG Ilyene, le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Harouna Niang, l’Ambassadeur de l’Union Européenne, Bart Ouvry au Mali et plusieurs autres personnalités. L’événement entre dans le cadre de la coopération Sud-Sud regroupant le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali en matière de la migration.

 

Depuis un certain temps, la politique migratoire est au centre du débat entre l’Union Européenne et les États africains. Cette situation suscite parfois des divergences entre les deux continents. « Il faut admettre que c’est une question qui nous a divisé dans le passé », a reconnu l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, Bart Ouvry. C’est au sommet de Valetta, qu’européens et africains ont adopté une autre manière de travailler sur la question de la migration. « Depuis le sommet de Valetta nous avons décidé, européens et africains de travailler sur cette question. Et quel est finalement notre objectif commun ? C’est de respecter la dignité humaine » a expliqué l’ambassadeur. Pour une migration maitrisée, il faut coopérer, et coordonner les actions. Il serait difficile de faire face individuellement au flux migratoire. Pour l’ambassadeur de l’Union Européenne, Bart Ouvry, il faut maîtriser la migration, il faut bien la mener et c’est une question commune pour nous tous.
Le Royaume du Maroc et le Mali ont signé le mémorandum d’entente en matière de gestion des politiques migratoires le 25 février 2019. La vision est également partagée entre le Maroc, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Alors le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont à leur tour signé ce mémorandum d’entente avec le Royaume chérifien. La coopération Sud-Sud est une union entre le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali. Elle vise le renforcement et l’intervention de la diaspora dans le processus du développement dans les différents pays respectifs. « La présente cérémonie s’inscrit dans l’axe du programme de l’action de coopération Sud-Sud sur la migration et le développement en particulier ; sur l’aspect politique et pratique, et mobilisation des diasporas au niveau national, régional et local » a indiqué le Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Alhamdou AG Ilyene. Le guide sur les filières porteuses sert à orienter les Maliens de l’extérieur dans les domaines où ils peuvent investir. Par exemple le secteur agricole est prometteur pour l’investissement et le Mali regorge de terres agricoles. Le pays a plus de 40 millions d’hectares arables dont 7% sont exploitées et 2,2 millions d’hectares irrigables et seulement 300 000 ha sont irrigués.
Selon la banque mondiale en 2017, la diaspora malienne a transféré 538 000 000 000 FCFA. Malheureusement, ce sont seulement 5% de ces transferts qui sont orienté vers des investissements productifs. L’essentiel des transferts est injecté dans le social. « La volonté du gouvernement d’aujourd’hui, est d’inciter la diaspora vers des investissements produits capables de créer des revenus supplémentaires et des emplois durables » a déclaré le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Harouna Niang.
La migration se fait dans plusieurs sens. Ce n’est pas seulement le flux des personnes vers l’Europe. Les migrants maliens sont estimés à 4 millions de personnes dont 80% vivent en Afrique. Le gouvernement doit d’abord créer des conditions favorables à l’investissement.

Falaye SISSOKO

Source : Canard Déchaine

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