Sauvegarde du patrimoine culturel : La formation des jeunes maçons comme garde-fous

Un atelier de formation sur les techniques traditionnelles à l’attention des jeunes maçons des sites du patrimoine mondial de l’UNSECO, s’est tenu les 14 et 15 juillet 2021, à Djenné. Il a regroupé trente participants de Bandiagara, Djenné, Gao et Tombouctou.

 

Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine culturel du Mali, financé par l’Union européenne à travers l’UNESCO. L’objectif est non seulement de permettre aux participants notamment les jeunes maçons de comprendre les enjeux et défis liés au classement de leurs sites dans le patrimoine mondial de l’UNESCO, de mieux appréhender leur rôle et leurs responsabilités dans la sauvegarde et la mise en valeur des savoirs et savoir-faire endogènes liés aux modes de construction qui ont toujours fait la renommée du patrimoine culturel malien. Il s’agissait également de les doter de connaissances et de compétences sur les techniques leur permettant d’assurer l’accompagnement des communautés locales de leurs sites respectifs pour une gestion efficiente du patrimoine architectural au Mali, a expliqué Modibo Bagayogo, le représentant du Bureau UNESCO de Bamako.

À terme, il vise à promouvoir l’emploi des jeunes sur la base des ressources patrimoniales au service du dialogue intra et intercommunautaire, de la cohésion sociale, de la paix et du développement durable.

À la fin de l’atelier, les participants ont recommandé, entre autres, la création d’un centre de formation en architecture traditionnelle à Djenné, l’insertion des vieux maçons dans ce système. L’élargissement de la sensibilisation pour la valorisation de l’architecture de terre au niveau des chefs de famille, la formation des jeunes maçons de Djenné et de Bandiagara dans les nouvelles techniques de construction en banco sont aussi des préoccupations des participants. Ils recommandent en outre de procéder à des études topographiques avec les parties prenantes pour des canalisations appropriées dans la ville de Djenné et de réserver des zones d’exploitation de banco pour la conservation de l’architecture en terre.

Quant au directeur national-adjoint du patrimoine culturel, Sidi Lamine Koné, il a relevé que cet atelier a renforcé les capacités techniques et connaissances sur le fléau que constituent les menaces et dommages sur le patrimoine culturel architecturaldans nos sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a permis d’éveiller les consciences sur l’important rôle que les participants et acteurs de proximité, jouent au quotidien en matière de protection et de promotion du patrimoine culturel architectural.

Le patrimoine architectural du Mali et particulièrement celui des sites du patrimoine mondial que sont les villes anciennes de Djenné, les Falaises de Bandiagara, la Médina de Tombouctou et le Tombeau des Askia à Gao, qui constitue un élément fédérateur auquel s’identifie l’ensemble des groupes ethnolinguistiques, fait face à de nombreux défis et menaces d’ordre naturel et anthropique.

Nous pouvons citer, entre autres, les destructions intentionnelles, l’occupation anarchique des sites ou de leurs servitudes, les dégradations liées au manque d’entretien, le pillage des sites archéologiques alimentant le trafic illicite des biens culturels, l’utilisation du béton et d’autres matériaux inappropriés dans des périmètres des sites classés créant des pollutions visuelles et favorisant la rupture avec le milieu socio-culturel et créant un fossé entre les communautés et leur patrimoine bâti ainsi que les savoirs et savoir-faire associés.

Il faut rappeler que cet atelier de formation intervient après celui de Tombouctou, tenu les 16 et 17 juin 2021 sur la même thématique à l’attention d’une vingtaine de jeunes maçons de Tombouctou et de Gao. Il s’inscrit dans le cadre du projet «Sauvegarde et mise en valeur du patrimoine culturel du Mali», financé par l’Union européenne à travers l’UNESCO.

Synthèse
Youssouf DOUMBIA

Source : L’ESSOR

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