L’inspecteur principal des douanes, Amadou Tidiane CISSE, publie un nouvel essai intitulé : « Les Etats offshore à l’épreuve du pétro-terrorisme.

Enjeux géopolitiques des découvertes pétrolières et gazières et défis sécuritaires dans le golfe de Guinée », paru aux Editions Harmattan (Février 2022).L’expansion des activités des groupes terroristes vers les pays côtiers crée un nouveau front sécuritaire auquel les nouveaux Etats offshore de l’Afrique de l’Ouest doivent faire face. La Côte d’Ivoire, avec des découvertes récentes de pétrole et de gaz, évaluées à près de 2 milliards de barils et 2400 milliards de pieds cube de gaz, souffre depuis 2015 d’une insurrection djihadiste avec plus d’une dizaine d’attaques dans sa partie septentrionale. Le Bénin, pays côtier, coincé entre le Burkina, le Niger et le Nigéria, est en proie à des attaques armées, notamment dans le Nord, avec la présence de groupes terroristes dans les parcs W et du Pendjari. Le Sénégal, dont la phase d’exploitation des gisements pétroliers et gaziers de Sangomar offshore profond et de Grand Tortue Ahméyin, est prévue en 2023, n’est pas impacté par l’activité des groupes djihadistes sahéliens. Toutefois, une surveillance renforcée de sa frontière avec le Mali est de rigueur depuis l’annonce de la présence de djihadistes affiliés à la Katiba Macina, dans la frontière sud-est du pays.


L’ouvrage du Colonel Amadou Tidiane CISSE vient rappeler les défis sécuritaires qui doivent être relevés par les nouveaux Etats offshore, dans un contexte régional marqué par des découvertes de gisements de pétrole et de gaz : Sénégal, Côte d’Ivoire, Gambie, Nigéria, Ghana, Congo, Angola, etc.

En effet, le golfe de Guinée est devenu l’épicentre de la piraterie et des criminalités maritimes. Les attaques qui s’y déroulent portent gravement atteinte aux transactions commerciales, et surtout à l’industrie pétrolière et gazière, contrôlée par les majors Shell, BP, Total Energies, Chevron, ExxonMobil. Le Nigéria, qui détient l’essentiel des réserves gazières et pétrolières de la région, est la cible de pirates et peine aujourd’hui à satisfaire ses objectifs de production en combustibles fossiles. Selon le rapport du Global Terrorism Index (GTI, 2019), 9% des décès enregistrés au Nigéria sont dus au terrorisme.

Dans le souci de protéger les investissements de la major britannique British Petroleum (BP), estimés à plus de 7 milliards d’euros, et de sécuriser les routes maritimes, la Royal Navy a déployé le patrouilleur HMS Trent, au large des côtes sénégalaises et du golfe de Guinée.

L’ouvrage du Colonel Amadou Tidiane CISSE relate aussi l’expérience réussie de pays producteurs de pétrole et de gaz comme l’Arabie saoudite, la Norvège, le Qatar, avec un réinvestissement satisfaisant de la rente pétrolière et gazière dans des secteurs économiques stratégiques, et une mise en place de fonds intergénérationnels. Il appelle à s’inspirer de leurs bonnes pratiques : mise aux enchères des blocs pétroliers, audit des coûts pétroliers, création de fonds souverain et de fonds de stabilisation pour éviter l’appréciation excessive de la monnaie, acquisition de parts de capital au sein des multinationales etc.

Il évoque également dans son essai l’exemple chaotique de pays africains producteurs de pétrole et de gaz, ayant connu des drames économiques et sociaux, malgré leurs énormes gisements d’hydrocarbures.

L’auteur aborde dans son nouvel essai l’histoire de l’exploitation pétrolière, la géopolitique du pétrole et du gaz, en s’appuyant sur l’exemple des puissances étrangères qui cherchent à contrôler les mers et les détroits (Ormuz, Bab-el Mandeb, Malacca etc.) en vue d’assurer leur souveraineté énergétique. Il scrute aussi les rivalités algéro-marocaines dans le golfe de Guinée, pour le contrôle des gisements de gaz nigérian.

Enfin, il revient sur tous les aménagements législatifs et réglementaires que le Sénégal a connus, depuis l’adoption des nouvelles lois pétrolière (2019) et gazière (2020), en passant par celle relative au contenu local dans le secteur des hydrocarbures (2019), jusqu’à celle portant sur la répartition et l’encadrement des recettes issues de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, pour une mise en valeur prudente des hydrocarbures liquide et gazeux, dont l’article 25 de la constitution évoque leur appartenance exclusive au peuple sénégalais.

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