Centre d’instruction Boubacar Sada Sy : Les 63 officiers de la promotion Feu Général ATT de l’Emia bientôt opérationnels 50 officiers du cycle spécial tous de nationalité malienne reçoivent leurs épaulettes et sabres !

La 43e promotion de l’Ecole militaire interarmes (Emia) baptisée Feu le général d’armée Amadou Toumani Touré, ancien président de la République de 2002 à 2012 (il décédé le 10 novembre 2020 en Turquie à 72 ans) est composée de 63 officiers dont 4 du personnel féminin et 14 issus de différents pays (Guinée-Conakry, Côte d’Ivoire, Togo, Mauritanie, Niger, Tchad, Congo-Brazzaville). Tandis que 50 officiers, tous de nationalité malienne, constituent le cycle spécial dont 39 sont venus de la Russie, 7 de l’Algérie et 4 magistrats militaires ayant fait leur formation au Mali. La cérémonie de sortie de la 43e promotion de l’Emia et du cycle spécial s’est déroulée, le vendredi 2 juillet 2021, à la Place d’armes du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, en présence de Mme Touré Lobbo Traoré, épouse du parrain ATT. Plusieurs personnalités étaient également au rendez-vous.

Le vendredi 2 juillet 2021 est désormais inscrit dans les annales du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro avec la cérémonie de sortie de la 43e promotion de l’Ecole militaire interarmes (Emia) dont le parrain est Feu le général d’armée Amadou Toumani Touré dit ATT, décédé le 10 novembre 2020 en Turquie à 72 ans. Elle était couplée à la prestation de serment du cycle spécial.

L’événement était placé sous la haute présidence du colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat, chef suprême des armées, en présence de Mme Touré Lobbo Traoré, épouse du parrain.

Etaient également présents, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de transition, le colonel Malick N’Diaw, ainsi que plusieurs invités de marque dont des membres du gouvernement. Les autorités politiques, administratives et coutumières de Koulikoro étaient aussi au rendez-vous.

La 43e promotion de l’Emia baptisée Feu Général d’armée Amadou Toumani Touré est constituée de 63 officiers ayant effectué un cycle normal de 2 ans dont 4 du personnel féminin et 14 issus de 7 pays. Il s’agit de deux de la Guinée-Conakry, deux de la Côte d’Ivoire, deux du Congo-Brazzaville, deux du Togo, deux de la Mauritanie, deux du Niger, deux du Tchad.

S’agissant des officiers du cycle spécial, ils sont au total 50 récipiendaires, tous de nationalité malienne dont une femme. Et ils sont pour la plupart des ingénieurs dans différents domaines. Et sur les 50 officiers, 39 sont venus de la Russie, 7 de l’Algérie et 4 magistrats militaires ayant fait leur formation au Mali.

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, était visiblement très heureux de la sortie de ces promotions qui permettront de renforcer l’effectif des Forces armées et de sécurité, surtout dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.

Le Commandant du Centre d’Instruction Boubacar Sada Sy, le colonel Yacouba Z. Traoré, a été le premier à prendre la parole pour souhaiter la bienvenue au colonel Assimi Goïta et aux invités. “Une fois encore, le Centre ne déroge pas à la règle d’accueillir la traditionnelle cérémonie de baptême des élèves officiers d’active de l’Ecole militaire interarmes de Koulikoro en fin de formation.

Le Centre d’instruction Boubacar Sada Sy est flatté et honoré en ce jour saint, de vendredi 2 juillet 2021, d’accueillir le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, aussi toutes les éminentes personnalités qui, à divers titres, ont fait ce magnifique déplacement de Koulikoro.

En ma qualité de commandant du Centre, je tiens à vous remercier très sincèrement Monsieur le Président de la Transition, chef de l’Etat, chef suprême des armées, pour votre disponibilité de principe, votre manifestation éloquente de l’intérêt que vous portez à la formation des cadres des forces armées et de sécurité”, dira le colonel Yacouba Z. Traoré. Avant de préciser que cette cérémonie marque la fin de formation des élèves officiers d’active, du 2e sous-groupement et du cycle spécial de l’année académique 2020-2021.

“Mes sincères remerciements vont à l’endroit de tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette formation.

Aux stagiaires, je vous félicite pour avoir réussi, chacun, selon son mérite, à obtenir le diplôme au prix de plusieurs mois de labeur et d’abnégation très loin de vos familles. Qu’Allah le Tout-Puissant accompagne vos pas de succès éclatants dans vos emplois futurs.

Je souhaite aux camarades des pays amis, un bon retour dans vos pays et foyers respectifs investis de la mission d’ambassadeur de la ville africaine de Koulikoro, auprès de vos autorités à qui vous témoignerez toute la profonde gratitude des autorités civiles et militaires maliennes et du peuple malien tout entier”. Paroles du commandant du Centre d’Instruction Boubacar Sada Sy.

Le caractère multinational des promotions, précisera-t-il, doit “constituer et surtout demeurer pour les uns et les autres une grande richesse dans un monde de plus en plus enclin au phénomène de la globalisation où la plupart des opérations sont multinationales et exigent plus de coopération et d’interopérabilité”.

Faut-il rappeler que le Centre d’instruction Boubacar Sada Sy dont la création officielle remonte au 3 octobre 1988, regroupe aujourd’hui trois écoles de formations militaires aux missions diverses. Il s’agit de l’Ecole d’Etat-major nationale de Koulikoro, de l’Ecole militaire d’administration (Ema) et enfin l’Ecole militaire interarmes, qui est, selon le colonel Yacouba Z. Traoré, la plus ancienne des écoles du Centre, qui s’est vue confier la mission de formation de base des officiers.

Pour rappel, le Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro accueille depuis 2013 la branche opérationnelle de la mission d’entrainement de l’Union européenne au Mali. Cette force d’instruction, dira le colonel Yacouba Z. Traoré, a largement élargi la panoplie des missions pouvant être remplies par le Centre.

Ensuite, ce fut le tour du commandant de l’Ecole militaire interarmes (Emia), le colonel Joachin F. Sissoko, de prendre la parole pour rendre un vibrant hommage au parrain de la 43e promotion, Feu le général Amadou Toumani Touré. Selon lui, ATT fut un homme au destin unique, un militaire et homme d’Etat, qui a tout donné au Mali.

“Excellence Monsieur le Président de la Transition, chef suprême des armées, sous la clairvoyante impulsion des plus hautes autorités civiles et militaires, l’Ecole militaire interarmes s’est imposée comme un modèle d’école en matière de formation de base des officiers, permettant aujourd’hui à ces jeunes officiers d’atteindre un niveau opérationnel satisfaisant, pour se hisser à hauteur de la mission dans l’optique de commander une section d’infanterie motorisée en temps de paix, de conflit ou de crise.

Au terme de deux années de dur labeur ; ils ont par leur courage acquis les savoirs nécessaires et indispensables de base pour servir dans les Forces armées de défense et de sécurité, comme des leaders de contact. L’environnement sécuritaire et les dimensions atteintes par le terrorisme nous imposent de former les officiers avec une plus grande rigueur, des officiers imbus d’un sens de patriotisme très élevé possédant des qualités physiques et mentales inébranlables”, a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : “Monsieur le Président de la Transition, chef suprême des armées, nous assurons la ferme conviction que ce groupe cohérent d’officiers fera la fierté de notre Ecole et des armées africaines. Le sens de la responsabilité, le respect de l’éthique et de la déontologie de l’officier, le don de soi, le goût de l’effort et l’esprit de sacrifice ont été les vertus visées par notre formation et qui constituent, désormais, le prix à payer pour figurer parmi l’élite des armées africaines.

Ayant compris très vite, depuis leur entrée dans cette Ecole, toute la dimension des tâches futures et faisant preuve de volonté inflexible en toute circonstance, malgré les difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures et des moyens techniques, ils ont su surmonter les dures épreuves et obtenir d’excellents résultats.

M’adressant à vous, officiers de la promotion Feu Général d’armée Amadou Toumani Touré, et du cycle spécial, vous consoliderez vos connaissances sur le terrain au contact de la réalité en appliquant avec toute la rigueur que cela comporte, les connaissances apprises à l’Ecole en n’oubliant pas la devise de l’Emia : «S’instruire, instruire et vaincre».

S’adressant aux officiers des pays frères et amis du Mali, le commandant de l’Ecole militaire interarmes (Emia), le colonel Joachin F. Sissoko, dira que “pendant 2 ans vous avez surmonté avec beaucoup d’abnégation et d’humilité les difficultés de la vie courante telles que l’éloignement de vos familles et la différence de cultures en faisant honneur à vos pays respectifs. Trouvez ici mes chaleureuses félicitations.  Officiers de la promotion Feu Général d’armée Amadou Toumani Touré et du cycle spécial, n’oubliez jamais cette citation du général Coline Powell : «Commander, c’est trouver des solutions aux problèmes des hommes, le jour où les soldats arrêteront de vous soumettre leurs problèmes, ce jour-ci, vous arrêtez de les commandez». Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon courage et bon vent en vous exhortant d’être des leaders de solution à l’image du parrain de la promotion Feu Général d’Armée Amadou Toumani Touré”.

Prenant la parole, le chef d’Etat-major général des armées, le général Oumar Diarra, dira que cette sortie de promotion intervient dans un contexte de crise multidimensionnelle et de crise sanitaire due à la Covid-19. “Le peuple malien et son armée continuent de faire face à des défis sécuritaires multiples et complexes. L’enjeu, pour les années à venir, est de réussir le pari de la régénération et de la modernisation pour disposer d’une armée puissante et maître de son destin”, dira-t-il, avant de rappeler : “Un pays en guerre a besoin d’une armée forte, solidaire, compétente, pour faire face à un ennemi hybride et à la menace asymétrique”.

Pour conclure, le général Oumar Diarra a rappelé que la raison d’être de l’armée, c’est de faire la guerre ou la paix quand elle est sollicitée.Cette cérémonie de baptême de la 43e promotion de l’Emia et de prestation de serment du cycle spécial a été très riche en couleurs, à travers la revue des troupes, la remise des épaulettes aux élèves officiers d’active du cycle spécial, le défilé des différentes troupes des Forces armées et de sécurité, ainsi qu’une photo de famille pour immortaliser l’événement.

Pour joindre l’utile à l’agréable, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a offert un cocktail à l’ensemble des invités.

                      El Hadj A.B. HAIDARA

 

ATT vu par le commandant de l’EMIA :

L’homme au destin unique, le militaire et l’homme d’Etat

Lors de la sortie de la 43e promotion de l’Ecole militaire interarmes (Emia) le 2 juillet 2021, le colonel Joachin F. Sissoko a eu l’insigne de rendre un hommage à Feu le général d’armée Amadou Toumani Touré à travers la présentation de sa biographie avec un parcours exceptionnel. Selon le Commandant de l’Emia, le parrain de la 43e promotion est un homme au destin unique, un militaire et un homme d’Etat. 

Le Colonel Joachin F Sissoko, DG de l’EMIA de Koulikoro

Le général d’armée Amadou Toumani Touré est né le 4 novembre 1948 à Mopti, la Venise malienne. Il est d’abord enseignant de formation à l’Ecole normale secondaire de Badalabougou, avant d’épouser le métier des armes,  en intégrant l’Ecole militaire interarmes de Kati en 1969. Sa formation d’élève officier terminée en 1972, il entre dans les grandes écoles militaires de l’Est (Ecole supérieure des troupes aéroportées de Riazan en ex-URSS, 1974-1975) et de l’Ouest, celles de la France en particulier : le Centre national d’entraînement commando (Cnec) de Mont Louis en 1978 ; l’Ecole supérieure de guerre interarmes de Paris (1989-1990) et le Cours supérieur interarmes toujours à Paris, en 1990.

Brillant officier du 33e Régiment des commandos parachutistes (33e RCP), une unité d’élite de l’armée malienne depuis l’indépendance, son dynamisme, sa discipline et son désir ardent de se faire sa place dans le milieu militaire, le distinguèrent aux yeux de sa hiérarchie, qui donna alors au jeune ATT, la chance de faire ses preuves et de gravir les échelons. C’est ainsi qu’il sera promu successivement, lieutenant en 1974 ; capitaine en 78 ; chef de bataillon le 1er janvier 1984 ; lieutenant-colonel en 1988, général de brigade en 1992 et, enfin général d’armée en 1996.

Tout au long de sa brillante carrière militaire, il a occupé les fonctions suivantes :

– Commandant de la Garde présidentielle de 1981 à 1989 ;

– Deux fois chef de bataillon des commandos parachutistes en 1984 et 1991.

Ce poste lui servira de tremplin pour accéder au pouvoir une première fois en 1991, à la faveur d’un mouvement de contestation populaire contre le régime jadis en place. ATT mettra en place le Comité de transition pour le salut du peuple (Ctsp), qu’il dirigea pendant la Transition. Une nouvelle Constitution est adoptée, issue de la Conférence nationale (qui s’est tenue du 29 juillet au 12 août 1991). Il promet de rendre le pouvoir aux civils à une époque où cette pratique n’était pas une évidence.

Promesse tenue. Sous sa houlette, le Mali va connaître une transition apaisée, inclusive, avec l’organisation des premières élections pluralistes (présidentielles et législatives) depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960. De là, naquit son sobriquet de “Soldat de la démocratie”. Il demande sa mise en retraite anticipée de l’armée en 2001. En 2002, il remporte la présidentielle au 2e tour avec 68 % des suffrages.

Toujours est-il que l’intervalle 1992-2012 sera une période charnière dans sa stratégie de construction nationale. Il va mettre à profit cette période pour se forger une stature présidentielle, à travers diverses actions humanitaires. Il crée alors une Fondation pour l’Enfance qui intervient beaucoup dans le développement et l’aide aux enfants déshérités.

Il devient le premier responsable en Afrique de la lutte contre la dracunculose, maladie causée par le  “ver de Guinée”, à travers la Fondation Jimmy Carter dont il recevra un prix pour le résultat spectaculaire atteint avant l’échéance fixée. Il intervient dans la résolution de plusieurs conflits en Afrique. Ainsi il est nommé représentant du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en République centrafricaine, suite à la tentative de coup d’Etat contre le président Ange-Félix Patassé.

La mère patrie, l’Afrique et le monde ont tous contribué à magnifier l’apôtre de la paix, le visionnaire, en lui décernant prix et décorations, dont entre autres :

– Chevalier de l’Ordre national du Mali (1981) ;

– Grand Croix de l’Ordre national du Mali ;

– Médaille de sauvetage des USA en 1973 ;

– Diplôme de promoteur de la culture de la démocratie en Afrique juillet 1996 à Lomé par l’Opad ;

– Commandeur de la Légion d’honneur de France en 1994 ;

– Grand Officier de l’Ordre du mérite Centrafricain (1996) ;

– Grand Croix de la Légion d’honneur, France (2003).

Enfin, tout au long de sa carrière riche en faits des plus mémorables, Feu le général d’armée Amadou Toumani Touré s’est toujours manifesté en bon philanthrope, dans le but d’améliorer les conditions de vie de ses populations. La meilleure illustration de sa philanthropie fut  son souci constant de donner un habitat à chaque Malien. Grâce à cette initiative, des millions de Maliens vivent aujourd’hui dans des logements sociaux, appelés communément ATTbougou, existant dans toutes les grandes agglomérations du Mali”.

                                                                                  

 El Hadj A.B.HAIDARA

 

Source: Aujourd’hui-Mali

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