Violences sexuelles liées aux conflits : davantage de protection pour les femmes

à l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré, le week-end dernier, la Journée internationale de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits. à cette occasion, la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), en collaboration avec le Fonds mondial,a offert des kits de protection contre la Covid-19 et des outils d’information et de sensibilisation contre les violencessexuelles liées aux conflits à six organisations de défense des droits de l’Homme et des femmes de Wildaf/Mali (une coalition d’associations et d’ONG pour promotion et la protection des droits des femmes). Il s’agit de l’AMDH, de la FIDH, de l’AJM, du Collectif cri de cœur et Deme so.

La cérémonie a enregistré la participation de la présidente de Wildaf/Mali, l’ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, du directeur de la section droits de l’Homme de la Minusma, Guillaume N’Gueffan, et de nombreux invités.

Dans son intervention, la présidente de Wildaf/Mali a rappelé que la Journée internationale de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits offre l’opportunité d’attirer l’attention de tous sur le phénomène aux conséquences très souvent dramatiques. Et d’ajouter que la violence sexuelle est exercée par des combattants pour soit terroriser, asservir soit tirer des informations aux victimes. Pour elle, en période de conflit, la violence sexuelle est utilisée comme instrument de guerre. à ce propos, la patronne de Wildaf/Mali a expliqué que les Nations unies ont décrété le 19 comme Journée internationale de lutte contre ces violences.

Pour Bintou Founé, c’est aussi l’occasion dedénoncerces abus et de réfléchir à des stratégies, non seulement pour y faire face mais aussi soutenir les victimes de ces violations. Elle reconnaît que la Journée a été institutionnalisée, il n’y a pas très longtemps mais notre pays la célèbre pour la première fois.

Face au risque important d’impunité des auteurs de ces graves violations des droits humains, six organisations de défense des droits de l’Homme et des femmes ont créé en 2014 une coalition informelle qui, selon la présidente de Wildaf/Mali, a pour objectif de soutenir des victimes qui lui ont donnée mandat pour les représenter en justice. Des plaintes ont été déposées devant les tribunaux à Bamako, Gao, Tombouctou et Mopti, ainsi que devant le Pôle judiciaire spécialisé, a confié la responsable de Wildaf.

Elle a également ajouté que malgré le nombre important d’instructions ouvertes devant la justice malienne, force est de reconnaître que peu d’auteurs présumés ont été jugés, a-t-elle révélé,avant de conclure que plusieurs d’entre eux ont été libérés et qu’aucune audience ne s’est tenue, depuis 2014 jusqu’à ce jour, dans notre pays. Bintou Founè Samaké a particulièrement témoigné de sa reconnaissance à la Minusma pour ses appuis et l’accompagnement multiforme à l’endroit de la Coalition en vue d’atteindre ses objectifs.

Quant à Guillaume N’Gueffan, il a expliqué que la Minusma est satisfaite des efforts de la Coalition. Et d’ajouter que c’est grâce aux associations et ONG de ce réseau que la Minusma a réalisé des dossiers juridiques pour les femmes victimes de viol pendant les conflits. Un des temps forts de la Journée a été la remise des trophées aux 6 organisations de la Coalition. Toutes ont exprimé la satisfaction de voir leurs efforts reconnus et accompagnés par des partenaires.

Amsatou Oumou TRAORÉ

Source: Essor
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