Femmes scénaristes : Briser le plafond de verre

Kalista Sy est devenue pour beaucoup un modèle. La scénariste de la série sénégalaise à succès « Maitresse d’un homme marié », dont la troisième saison est actuellement diffusée, a brisé un plafond de verre. Au Mali, certaines tentent elles aussi l’aventure, avec plus ou moins de réussite. Bien que cela soit un métier à part entière, l’écriture de scenarios peine encore à être considérée comme tel sous nos cieux.

Elles sont épouses, sœurs où enfants de cinéastes ,pour la plupart ayant grandies dedans avant de choisir ce domaine d’activité. L’ayant dans le sang, elles l’ont appris auprès de leurs parents, fréquentant dès le plus bas âge les plateaux de tournage.

C’est le cas d’Aminata Touré, fille du réalisateur de Toiles d’araignées Ibrahima Touré.  Les scénarios sont pour elle de véritables armes de dénonciation, un outil de sensibilisation sur certains faits de société. Diplômée du Conservatoire Balla Fasseké, ses écrits et récits se construisent autour de cette visée. Pour sa consœur Maminata Coulibaly, c’est un moyen de se libérer et de libérer le monde. En dépit d’une ardente volonté, les deux jeunes dames regrettent qu’aujourd’hui au Mali ce métier n’arrive pas à nourrir les artistes de la plume. Des reconversions viennent donc s’imposer. Les parcours de Fatoumata Coulibaly ou de Kadiatou Konaté, qui ont finalement muté vers la réalisation, en sont des exemples. « Les femmes peinent à trouver leur voie et à se faire une place dans le monde de l’écriture de scénarios ». Et il devient souvent difficile pour beaucoup de se limiter seulement à l’écriture de scénarios, soubassement obligatoire de toute production cinématographique. « Les scénarios écrits par des femmes ont une certaine sensibilité. Elles arrivent à dépeindre avec intelligence des réalités peu glorieuses de la société et à susciter des débats pertinents » juge un observateur. Le prolifique réalisateur et scénariste Boubacar Sidibé en a pris quelques-unes sous son aile, dont certaines se rêvent désormais en Kalista Sy ou en l’Américaine Shonda Rhimes, connue pour ses nombreuses productions. « Malgré les difficultés qu’elle rencontre, la nouvelle génération n’hésite pas à se lancer, avec passion et talent, et cela apporte des idées fraiches » assure Maminata Coulibaly. Ni les difficultés de formation, ni la précarité comme épée de Damoclès et ni le piratage, qui fait chuter leurs revenus ne suffiront à entamer la détermination de ces femmes, bien décidées à imprimer leur patte.

Aminata I. Traoré

 

Source: journaldumali

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