Cathédrale de Bamako: toute une histoire

Âgée de 85 ans, la Cathédrale de Bamako est un symbole et une mémoire du temps colonial. Inscrit sur la liste du Patrimoine national depuis 2012, le lieu de culte accueille les grandes célébrations chrétiennes.

Au cœur de la capitale malienne, à côté du grand marché, sur l’avenue Modibo Keita, se situe la cathédrale Sacré-Cœur de Jésus de Bamako, de son nom complet. Avec 48 mètres de long et 12 de large, elle fut jusqu’en 1957 le seul lieu de culte officiel des Chrétiens de Bamako. Construite en pierre, l’église est de style byzantin et se caractérise par des voûtes en plein cintre.

C’est en 1924 que germent les prémisses de l’édification de cette bâtisse. Des Pères blancs signalent la difficulté de réunir les Chrétiens et la décision est prise de bâtir une cathédrale. Grace à des collectes de fonds à Bamako et en Europe, le 21 février 1925 la première pierre, bénite par Monseigneur Sauvant en présence du maréchal Philippe Pétain, en visite à Bamako, est posée. Mais les travaux dureront 11 ans, jusqu’en 1936. Les fidèles, occupant les lieux, ont dû attendre près de 20 ans avant que l’église ne reçoive en 1954 son crépissage extérieur et ses premiers badigeons. Mgr Leclerc devient son premier archevêque en 1956. Mgr Luc Sangaré lui succède en 1962. Il fut le premier archevêque de nationalité malienne. Jusque dans la mort, il est lié à la cathédrale, car sa tombe s’y trouve. Depuis 1998, Mgr Jean Zerbo est l’archevêque. Il a été crée cardinal en 2017 par le Pape François.

Patrimoine culturel

En octobre 2012, la cathédrale a été inscrite au Patrimoine culturel national du Mali par un décret pris en Conseil des ministres. Sa protection et sa sauvegarde sont assurées par l’État, comme stipulé par l’article 1 de la loi relative à la protection du patrimoine. Pour conserver les précieux documents archivés, dont les plus anciens remontent à 1888, un projet à impact rapide d’Archivage physique et numérique des faits d’état-civil de l’Archidiocèse de Bamako a vu le jour en 2018, à l’initiative de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), avec l’appui technique de la Direction nationale des Archives du Mali et du Bureau d’études, de conseils et de traitement en archives et en documentation. Elle a permis d’archiver 33 228 faits d’état-civil de 11 paroisses.

2,5% de la population du Mali est Chrétienne (Catholiques et Protestants), selon les données de l’Église catholique. Le pays sept cathédrales à Bamako, Kayes, Ségou, Kita, San, Sikasso et Mopti.

Aly Asmane Ascofaré Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°326 du 08 juillet au 14 juillet 2021 

Source: journaldumali

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