Transition au Mali : Le ministre des Affaires étrangères plaide la solidarité de la communauté internationale

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a invité, lundi, la communauté internationale à prendre la pleine mesure de la situation particulière du Mali plongé, depuis 2012, dans une crise multidimensionnelle.

 

«Nos efforts doivent être concentrés sur la réussite de la Transition. Une levée des mesures de suspension et un engagement constructif avec les autorités de la Transition et l’ensemble des acteurs maliens y contribueront grandement», a dit M. Diop devant les ambassadeurs et représentants des organisations internationales accrédités au Mali.

Tout en prenant acte de toutes les mesures prises contre le Mali, M. Diop a indiqué qu’il est important que la communauté internationale prenne la pleine mesure de la situation particulière malienne qui affecte, aujourd’hui, les pays du Sahel et même l’Europe. D’après lui, les sanctions ne peuvent que fragiliser davantage son pays et exposer encore plus la Région du Sahel.

Selon lui, le Mali a plus besoin de la solidarité de la communauté internationale pour retrouver sa stabilité et non de sanctions qui ne feront que le fragiliser davantage. C’est pourquoi, il a plaidé la compréhension de la communauté internationale et une lecture plus réaliste et pragmatique des évènements du 25 mai 2021.

Abdoulaye Diop a exprimé sa gratitude aux pays africains frères et à la communauté internationale pour les sacrifices consentis aux côtés du Mali. Mais également aux pays et organisations internationales, particulièrement, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour son accompagnement constant à travers ses sommets spécifiques consacrés à la situation du Mali.

Selon le ministre Diop, suite à l’avènement de nouvelles autorités à la tête de la Transition, le sommet extraordinaires des chefs d’État de l’organisation, tenu à Accra le 30 mai, a suspendu le Mali. Mais, pour autant, la CEDEAO n’a pas abandonné le pays à son sort. Car, selon lui, au cours de ce sommet, elle a, non seulement, réaffirmé sa ferme volonté d’accompagner le processus de transition, mais aussi exhorté l’ensemble de ses partenaires à poursuivre leur soutien au Mali pour la réussite de la Transition.

Le chef de la diplomatie malienne a, aussi, évoqué le dernier sommet de la CEDEAO tenu le 19 juin au cours duquel, elle a pris note de l’évolution positive de la situation au Mali, avec la nomination d’un Premier ministre civil et la formation d’un nouveau gouvernement. Il a souligné que dans le sillage de la CEDEAO, d’autres organisations ont décidé de suspendre le Mali de toutes les activités de leurs instances.

ENGAGEMENTS – Abdoulaye Diop a réaffirmé la volonté inébranlable des autorités de la Transition à respecter tous les engagements pris ; à savoir l’organisation d’élections crédibles et transparentes aux échéances prévues, la mise en œuvre intelligente et efficiente de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la mise en œuvre des reformes institutionnelles afin de doter le pays de structures de gouvernance crédibles. Et enfin, l’amélioration de la sécurité pour permettre le retour de l’administration sur l’ensemble du territoire.

À l’issue de la rencontre, le ministre Abdoulaye Diop a indiqué qu’après sa nomination, une action de sa feuille de route assignée par le chef de l’État est, surtout, de faire en sorte que le Mali reprenne sa place sur la scène internationale et avoir un engagement constructif avec la communauté internationale. D’après lui, c’est de la solidarité de ces pays et de leur compréhension que le Mali a besoin.

« Nous avons été très réconforté par les réponses reçues du corps diplomatique qui a indiqué qu’ils sont tous là avec le Mali, sont prêts à accompagner le Mali et qu’ils comprennent nos difficultés», s’est réjoui M. Diop, ajoutant que les diplomates souhaitent que les engagements pris soient respectés, qu’il y ait des actes posés par le gouvernement qui vont dans ce sens. «C’était l’occasion pour nous aussi de comprendre et de décrypter ce qui se passe au niveau de la communauté internationale et de pouvoir rapporter ces messages auprès du chef d’État et du Premier ministre pour que nous puissions cheminer ensemble», a conclu le chef de la diplomatie malienne.

Pour sa part, le doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Hassan Naciri, a signalé que la communauté internationale n’a, à aucun moment, abandonné le Mali.

De son côté, Bart Ouvry, ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Mali, a indiqué qu’il est très important de maintenir leur accompagnement à la Transition parce qu’ils reconnaissent la place centrale du Mali dans la stabilisation de tout le Sahel et de toute la zone de l’Afrique occidentale.

D’après Bart Ouvry, les assurances données par le ministre sur l’organisation d’élections crédibles dans les échéances sont très importantes pour l’UE. C’est pourquoi, il lui a renouvelé l’engagement des Européens à soutenir l’organisation des futurs scrutins.

DD/MD

Source : (AMAP)

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