Pourquoi pas un plan consensuel de sortie de crise?

Je considère le chronogramme du Mouvement du 5 Juin 2020-J Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) comme une offre de négociation. Elle appelle une offre contradictoire de la majorité présidentielle qui sera elle aussi remise au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. La souveraineté est et appartient au peuple malien. Il la délègue à ses représentants élus qui animent les institutions de la République dont l’ensemble forment l’État du Mali.

Dans cette optique, le président de la République, chef de l’état actuel, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, est l’animateur principal de l’état malien. Dans l’animation de l’activité politique, socio-économique,etc, … la maîtrise du temps est primordiale. Comme dit l’autre, le temps est l’ami et l’adversaire du monde politique d’un pays, où tous les problèmes à résoudre dans cette situation de crise généralisée revêtent un caractère urgent.

Au Mali comme ailleurs, tous les élus sont jugés par leurs populations par leurs capacités à réaliser les promesses électorales dans la durée du mandat accordé. Le préalable pour réussir à satisfaire les électeurs est le savoir-faire dans la maîtrise du temps. à la fin d’un mandat, les Maliens n’ont jamais pardonné à un président de la République sortant, à un député sortant, à un maire sortant de confesser que le temps lui a échappé. Les conséquences fâcheuses de la déception des électeurs les conduisent à tirer les leçons. Et le constat n’est-il pas patent aujourd’hui que plus de la majorité des mandataires à tous les échelons du leadership politique dans notre pays se contente d’occuper les fauteuils.

Ils ont transformé le jeu politique malien en un combat à mort des copains contre les coquins. Aujourd’hui, le Mali par leur faute est au bord du chaos. Dans leur âme et conscience combien d’hommes politiques maliens sont arrivés à la conclusion qu’ils doivent se retirer définitivement du jeu politique ? La raison étant qu’ils n’ont jamais fait publiquement la critique et l’autocritique de leur accession au pouvoir d’État. Toute la classe politique malienne, majorité et opposition, doit se ressaisir.

Il est possible de ne plus faire de l’anathème un argument du débat politique dans notre pays. Sachons raison garder. Le chronogramme du M5-RFP est-il autre chose qu’une œuvre humaine ? Ses auteurs ne doivent-ils pas l’améliorer en déclinant leur document en besoins globaux avérés dans toutes les localités de ce pays. Les préoccupations des Maliens de leur point de vue seront traduites en un plan biennal 2021, faisant ressortir toutes les infrastructures que les localités souhaitent recevoir dans les deux ans qui restent du mandat du président Ibrahima Boubacar Keïta.

J’espère que la majorité présidentielle va produire rapidement un chronogramme contradictoire à celui du M5-RFP. Les débats entre les deux familles politiques seront alors productifs. Ils seront basés sur deux plans de développement socio-économique, qui seront fondus en un document unique. Le nouveau plan consensuel sera adopté dans une prochaine conférence nationale. Le déroulement de ce plan sur l’ensemble du territoire malien sera confié au futur gouvernement d’union nationale.

Le temps est notre atout premier. Utilisons à bon escient les trois ans qui restent du mandat du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Le Mali tangue. Il ne chavirera pas par la grâce du TOUT PUISSANT.

Sékou Oumar DOUMBIA

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