PM DEVANT LE CNT Réactions de conseillers nationaux

PASSAGE DU PM DEVANT LE CNT

Réactions de conseillers nationaux

Le PM Choguel Kokalla Maïga s’est présenté devant le Conseil National de Transition, le vendredi 22 avril, pour défendre le bilan de son Plan d’Actions du Gouvernement (PAG), au CICB. Cet exercice d’interpellation s’est déroulé sous forme de questions d’actualité. L’audition du chef du gouvernement a porté sur l’état d’avancement du processus de Transition, les conclusions des ANR, le chronogramme électoral devant aboutir à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et les échanges avec la Cédéao. A l’issue de cet exercice, certains membres du CNT nous ont confié leurs impressions.

Mohamed AG Ousmane Mahamadou

Je pense que cet exercice s’est très bien passé dans l’ensemble. Les difficultés sont bien partagées. Des engagements ont été pris et des jalons sont posés pour que, pendant les 24 mois à venir, nous puissions tous avancer sur des indications que les Maliens attendent. Le débat s’est déroulé dans la mutuelle convivialité. C’était vraiment un débat démocratique qui a porté sur des thèmes appropriés. Cela montre la maturité des responsables et des Institutions de la Transition. Ça été un succès pour le Mali. Pour moi, il s’agit de corriger les points faibles et souligner les priorités. Il faut aussi avancer sur d’autres secteurs, au-delà de la sécurité, notamment les questions de l’autosuffisance alimentaire, de l’énergie et aussi les questions de santé et d’éducation. Aussi, il nous faut aller vers une nouvelle Constitution que les Maliens attendent. Selon nous, ces aspects sont les priorités des priorités de nos préoccupations et des traces tangibles pour notre développement sociopolitique et économique.

 

Amadou Diarra, 3ème secrétaire parlementaire

On peut dire que ça été une bonne chose. C’est un exercice de contrôle de mandat. Nous sommes dans notre rôle en tant que Parlement d’interpeller le PM pour des questions d’actualité afin de donner l’information au peuple. Comme vous pouvez le constater, certains ont donné le meilleur d’eux-mêmes afin que le peuple soit édifié sur les questions qui le préoccupe en ce moment. On peut dire que cet exercice a été très intéressant et très bénéfique. Je considère que le bilan est acceptable parce que vu l’état actuel du pays, on ne peut pas prétendre avoir mieux dans cette situation d’embargo. On va encourager le PM et lui prêter main-forte afin qu’il ait plus de solutions.

Dr Amadou Maïga, 1er secrétaire parlementaire

Je ne suis pas satisfait car il y a eu des questions qui n’ont pas eu des éléments de réponse. Toutefois, l’exercice était utile. Il fallait orienter le gouvernement vers un chemin au souhait du peuple malien. Nous allons aussi tirer les conséquences de tout ce qui a été dit aujourd’hui. Ainsi, ce gouvernement a besoin d’être accompagné. Nous avons pris bonne note. Nous allons débattre entre nous sur cet exercice, le lundi 25 avril, afin d’appuyer le gouvernement. Très bientôt, c’est ce que le PM a évoqué, il y a une délégation de la Cédéao qui doit venir à Bamako pour harmoniser les négociations. Un chronogramme est en cours afin d’édifier la population pour une transition de 24 mois. La sortie de la Cédéao n’est pas à l’ordre du jour, a lui-même dit le Dr Choguel. Nous allons travailler à harmoniser nos positions dans l’accomplissement de ces tâches. Je suis très content et je demande au peuple d’être indulgent. Nous avons une méthodologie à suivre et, en cette d’intersection, nous demandons à la population d’aider ce gouvernement pour qu’on sorte dans cette impasse.

 

Bouyé Cissé, membre de la commission des Maliens de l’extérieur

Pour ma part, les propos tenus par le PM ont été très mitigés. Ce qui veut dire qu’il n’a pas répondu à certaines questions. Il m’a laissé à sur ma faim. En tout cas, pour moi, il n’a répondu à aucune de mes questions, notamment sur la nouvelle carte biométrique, les logements sociaux dont un quota est réservé aux Maliens de l’extérieur. C’est plutôt les Maliens de l’intérieur qui ont plus bénéficié au détriment de ceux de la diaspora. Je dirais que mon attente serait que le PM soit un rassembleur. Je lui demande de sortir de son jeu de politique politicienne alors qu’on a d’autres préoccupations urgentes à gérer. Aujourd’hui, on a l’Armée malienne qui monte en puissance. Il faut qu’on fasse ce genre de travail dans d’autres secteurs. Je pense que le Dr Choguel a les instruments nécessaires pour réunir tous les Maliens autour d’un Mali Kura.

 

Souleymane Dembélé, membre de la commission politique et institutionnelle

C’est notre rôle régalien de sauvegarder le contrôle de l’action publique. En tant que Parlement, nous étions obligés de faire appel au chef du gouvernement pour l’interroger sur les questions d’intérêt national et sur les 4 axes que lui-même a proposés. Dit-on, « le linge sale se lave en famille ». On était dans l’obligation de formuler des recommandations là où ça ne va pas, notamment sur les réformes politiques et sur l’organisation des élections générales. Force est de reconnaître que l’Organe unique reste un rang pauvre de cette activité. De même, le cadre d’échanges avec les partis politiques, qui avait commencé avec le gouvernement précédent, est tombé dans les oubliettes. C’est à nous de formuler des recommandations au PM pour qu’il se relance plus rapidement. On ne va laisser aucun acteur politique pour ce travail seul. On lui a dit de sortir les recommandations et de mettre en application les ANR qui se trouvent dans le tiroir. Aussi, on a évoqué la bonne gouvernance, la Justice aussi qui traîne avec certains dossiers brûlants alors qu’on a voté des lois pour accélérer ces dits dossiers. Il s’agit pour nous de faire face aux affaires foncières et aux emplois des jeunes ainsi que les lois 052. De toute façon, on est restés sur notre faim et on a recommandé au PM d’aller vite. Il faut reconnaître que ce gouvernement, après 8 mois, n’a pas apporté grand-chose pour améliorer la gouvernance et vaincre la corruption. Nous ne cesserons jamais de l’interpeller pour lui donner des orientations précises.

 

Aminata Sangaré, membre de la commission de la loi constitutionnelle, de la justice, de la législation et gestion de la République

 Par rapport aux questions réponses, j’ai été plus ou moins satisfaisante mais cela n’empêche pas de dire qu’il y a beaucoup d’attentes ressorties dans les débats par mes homologues. Selon moi, les actions du gouvernement ne sont pas menées à bout. Le PM a souligné le soutien à la loi 052, et je l’en remercie. S’agissant de la cherté de la vie, le gouvernement a fourni beaucoup d’efforts. Mais, il faut noter que nous sommes dans un moment d’impasse. Nous sommes dans la phase de refondation de l’État, qui est, à mes yeux, le changement de comportement qu’on doit intégrer dans notre parcours quotidien. Je trouve son bilan mitigé et je lui demande d’accélérer le train.

Boubacar Sidiki Fomba, membre de la commission santé

L’agressivité diplomatique a permis de décanter la situation pour permettre à nos militaires d’agir. Considérant que la triade de l’indépendance est liée à l’armée, à la culture et à la souveraineté économique, il va de soi qu’on aille vers ces points rapidement. Beaucoup d’actions ont été posées, je pense qu’à la lumière de cela, le gouvernement a donné au peuple la fierté malienne. Nous avons notre dignité. Pendant les 30 dernières années, les Maliens n’étaient même pas respectés à l’extérieur. A mon avis, le gouvernement doit se mettre dans l’anticipation afin de créer notre monnaie pour contourner les sanctions imposées sur nous. Il nous faut un plan Marshall de développement économique qui a manqué mais qui peut venir. Ce qui est essentiel, c’est de se concentrer sur l’honneur et la dignité du pays. Donc, cet exercice a été important car les gens ont compris que le PM a des difficultés par rapport au développement économique. Cela est indéniable et les questions ont été abordées dans ce sens pour tirer les leçons.

M. Sangaré

 Source: Les Échos- Mali

Suivez-nous sur Facebook sur