Mali : SIRA et Xensa, deux rapports sur la situation des droits humains et la transition

Le consortium OCCIPRE, composé de Tuwindi, Amnesty International et Free Press Unlimited, a procédé au lancement de ses rapports SIRA 2 et Xensa, mardi 4 mai 2021, à la Maison de la presse de Bamako. En plus de la présentation des violations des droits humains au Mali durant le 1er trimestre 2021, plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit des autorités politiques maliennes.

 

Au cours du premier trimestre 2021, la plateforme SIRA, dont s’occupe Amnesty International, a enregistré 187 cas de violations des droits humains, dont une dizaine représente les atteintes à la liberté d’expression dans 60 localités du Mali, précise la directrice exécutive d’Amnesty International, Ramata Guissé, lors de la conférence de presse de présentation des rapports SIRA et Xenza. Sur ces 187 cas, 67 ont été enregistrés au cours du premier trimestre 2021.

Parmi ces 67 violations des droits humains, 30 ont été enregistrés dans la région de Mopti. Le district de Bamako, les régions de Koulikoro, Ségou et Sikasso ont enregistré au cours de la même période 26 cas de violations. Quant aux régions de Gao et Tombouctou, elles ont enregistré durant la même période 11 cas de violations, selon ce second rapport SIRA.

45 % de ces violations recueillies dans ce rapport concerne les droits civils et politiques, 38 % les autres abus, 3 % la corruption, 4 % les droits de la femme et 2 % les droits de l’enfant, précise la directrice d’Amnesty International.

Le Transitomètre révèle des avancées

« SIRA est un outil important pour les défenseurs des droits de l’homme qui leur permet de mieux observer, documenter et publier les cas de violations des droits humains, et de contribuer aux investigations judiciaires en partageant les informations recueillies », souligne Ramata Guissé qui rassure que « les données collectées sont conservées dans le strict respect des législations en vigueur et les standards en matière de la collecte et le traitement des données d’Amnesty International Mali ». Cette plateforme est ouverte à « toutes les personnes éprises de paix et de justice ».

S’agissant de la plateforme Xensa, qui a été adaptée à l’évolution de la situation sociopolitique et la transition au Mali, au cours du 1er trimestre 2021, 125 articles ont été renseignés dans le Transitomètre, 81 interpellations ont été faites, 68 pétitions enregistrées, 56 dénonciations faites par 67 blogueurs et internautes, a indiqué Oumar Ben Haïdara, directeur des programmes de la fondation Tuwindi.

Analysant les six (6) axes prioritaires du Plan d’action du gouvernement de transition, M. Haïdara a laissé entendre que ce qu’il y a à féliciter aujourd’hui comme avancée notable est d’abord la tenue de la 42e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA) à Kidal en février dernier et ensuite la publication du chronogramme des élections. Toutefois, plusieurs inquiétudes demeurent, a-t-il indiqué.

Des propositions aux autorités transitoires  

Le consortium OCCIPRE a alors formulé plusieurs recommandations à l’endroit des autorités de transition, à la société civile ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers. Il s’agit entre autres d’améliorer l’accès à la justice pour les victimes, d’éviter la restriction de l’espace civique, d’intensifier la lutte contre l’impunité, d’accorder aux journalistes le libre accès à toutes les sources d’informations. Ce n’est pas tout : d’organiser davantage et de travailler en synergie pour une meilleure protection des droits humains, de soutenir davantage les institutions et organisations des droits humains.

Ces recommandations viennent s’ajouter à celles formulées il y a trois mois et qui demeurent toujours d’actualité : mettre l’accent sur la présence de l’État dans les zones les plus reculées confrontées à ces violations, renforcer le dispositif sécuritaire au niveau des checkpoints, mettre les forces de défense et de sécurité dans les conditions, permettre aux populations maliennes de bénéficier des droits les plus élémentaires.

L’Union européenne s’engage auprès du gouvernement malien pour la lutte contre la corruption et l’impunité afin de renforcer davantage la démocratie.

Fousseni Togola

Source : Sahel Tribune

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