Mali : Malick Diaw, au-dessus de tout soupçon ?

Il est l’ainé des cinq putschistes qui règnent sur le Mali et un habitué des coups d’État. En mai, les rumeurs l’ont même dit derrière une tentative de déstabilisation. Le président du Conseil national de transition aurait-il tenté de s’émanciper ?

 

« Je me suis fait une raison, confiait Thomas Sankara. Soit je finirai vieil homme quelque part dans une bibliothèque, soit ce sera une fin violente car nous avons tellement d’ennemis… » À la manière du révolutionnaire burkinabè, Assimi Goïta a-t-il déjà envisagé la fin du pouvoir ? Ce colonel putschiste qui s’est emparé du pouvoir dans l’après-midi du 18 août 2020 a-t-il peur de subir le même sort que Sankara ? 

Deux ans après avoir instauré un pouvoir militaire au Mali, Assimi Goïta ne s’est pas fait que des amis. Derrière leurs treillis et les bérets verts qui coiffent leurs têtes, les tombeurs d’IBK sont sur le qui-vive. Ils ont de quoi : depuis le début de la transition, la junte a affirmé avoir déjoué trois tentatives de « déstabilisation du gouvernement ». 

La dernière remonte au 11 mai dernier. Selon un communiqué publié par le gouvernement, cette nuit-là, une dizaine d’officiers ont tenté de renverser le président Goïta. « C’est dans le dessin malsain » de « briser la dynamique de refondation du Mali qu’un groupuscule d’officiers et de sous-officiers antiprogressistes maliens a tenté un coup d’État dans la nuit du 11 au 12 mai », révélait l’exécutif. 

Un parrain

Plusieurs hauts gradés ont été mis aux arrêts et l’un d’eux a attiré l’attention : le colonel Amadou Keïta. Passé, comme Assimi Goïta, par le prytanée militaire de Kati et l’académie militaire de Koulikoro, l’officier, issu du génie militaire, était membre du Conseil national de transition (CNT) – il a été révoqué par décret présidentiel fin juin.

Surtout, ce rapporteur de la commission défense du CNT est réputé proche de Malick Diaw, l’un des cinq putschistes qui ont pris le pouvoir en 2020, devenu depuis président de l’institution législative. « Diaw est comme un parrain pour Keïta », glisse une source proche de la junte.

Source : Jeune Afrique
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