L’Ambassadeur du Mali en Guinée, M. Modibo Traoré à cœur ouvert : « Les maliens se comportent bien ici, ils ne sont pas impliqués dans les problèmes de grand banditisme… »

De notre passage à la résidence de l’ambassadeur du Mali en Guinée Conakry, son Excellence Modibo Traoré, non moins ancien directeur du protocole du Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Keita, avec son calme olympien, M. Traoré nous a accordé une interview six mois après sa prise de fonction comme ambassadeur. Très rompu à la tâche avec un sérieux inégalé, disponible et jovial, son Excellence M. é, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est parvenu en un temps record à réconcilier la communauté malienne de guinée, qui était très divisée et attendait avec impatience les autorités de Bamako pour lancer le Dialogue national inclusif au niveau de sa juridiction pour une sortie de crise rapide. Lisez plutôt. 

Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Mali en Guinée, comment se porte la relation entre les deux pays ?

La Guinée et le Mali comme on l’a dit depuis longtemps sont deux poumons d’un même corps. C’est ce que j’ai remarqué ici depuis mon arrivé. On a d’excellents rapports avec ce pays frère. Ces relations sont à l’image des deux chefs d’Etat qui entretiennent d’excellentes relations. C’est ce que nous ressentons ici avec les autorités et les populations guinéennes.

Excellence, pouvez-vous nous dire s’il y’a d’autres représentations diplomatiques à l’intérieur du pays et combien de pays couvre votre juridiction ?

On n’a pas de consul à l’intérieur de Guinée. Notre juridiction couvre trois pays à savoir : la Guinée Conakry, le Liberia et la Sera Léone.

 Comme vous êtes nouvellement venu ici en Guinée, avez-vous des difficultés particulières ?

Les difficultés sont celles que toute l’administration malienne connaît. Nous dépendons carrément du budget d’Etat. Les allocations budgétaires se font par semestre c’est ce qui retarde souvent beaucoup de nos actions.

Quel genre de relation vous entretenez avec les maliens de la diaspora ?

Je parlerai plutôt de la Guinée car je n’ai pas encore présenté ma lettre de créance en Sera Léone et au Liberia. Je pense que ça sera très bientôt. On a envoyé les lettres et on nous a signalé que les réponses ne tarderaient pas à venir. En ce qui concerne la Guinée ici, je peux dire qu’on a d’excellents rapports avec la communauté. Je profite de l’occasion pour vous dire que le 22 septembre a été célébré ici avec faste avec le concours de la communauté malienne. Avant mon arrivée, il y’avait de sérieux problèmes au sein de cette communauté, mais aujourd’hui, Dieu merci ! Avec notre implication et les efforts des personnes de bonne volonté, les maliens se sont retrouvés. On a fêté dans la communion, dans l’attente totale, ici à Conakry. Et je crois que c’est la même chose dans les autres pays de la juridiction, parce qu’on a reçu les rapports du Liberia et de la Sera Léone, qui nous informent que les maliens ont fêté dans la joie et dans l’attente.

Quelles sont vos relations avec les organisations faitières de la diaspora malienne ? Je veux dire le Haut conseil des maliens de l’extérieur et le CSDM.

C’est le haut conseil des maliens de l’extérieur qui est la faitière de la diaspora, reconnue par l’Etat comme organisation d’utilité publique. Effectivement, c’est avec ce Haut conseil qu’on a travaillé depuis mon arrivé. Je n’ai pas vu les représentations du CSDM ici. Sinon, on travaille avec tous les maliens établis en Guinée ici.  Le jour du 22 septembre on a fait une grande réception ici ; la cour était remplie.

Peut-on estimer à combien les maliens résidant en Guinée ?

Officiellement, ils sont au nombre de huit mille. Mais la réalité est que ce chiffre est en deçà du nombre des maliens établis en Guinée. Pour corriger il faut un autre recensement car il est tres difficile de faire une différence entre un malien et un guinéen. Chaque guinéen a une famille malienne et vis versa. Sinon je pense que le nombre doit être beaucoup plus élevé que ça.

Actualité oblige, Excellence, avez-vous été impliqué dans l’organisation du Dialogue national inclusif ? Si oui quelle stratégie avez-vous déjà envisagée pour relever le défi ?

Pour l’instant nous attendons notre implication. On nous a signalé que les ambassades seront saisies en vue d’organiser aussi ce type de dialogue au niveau de la diaspora et que les conclusions seront envoyées à Bamako. Mais nous n’avons été officiellement saisis par notre ministère de tutelle, c’est ce qu’on attend. Sinon on a déjà amorcé les préparatifs ; dès qu’on sera saisi on mettra en branle notre stratégie.

Votre dernier mot Excellence.

Ce que je dis à nos compatriotes est ceci : quand on vit dans un pays, on est obligé de respecter les lois et les règlements de ce pays. Les maliens se comportent bien ici, ils ne sont pas impliqués dans les problèmes de grand banditisme ou de terrorisme. C’est cet appel que je vais continuer à lancer.  Je leur demande de préserver l’image de bon voisinage, de fraternité qui existe entre le Mali et la Guinée.  Je remercie les autorités, le président de la république Pr Alpha Condé pour sa considération pour le Mali.

ABD, envoyé spécial

Source: L’Enquêteur

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