L’Adema PASJ peut- elle encore apporter quelque chose au Mali ?

Le Parti Africain pour la solidarité et la justice (Adema PASJ) a tenu les assises de son 6ème congrès ordinaire les 16 et 17 octobre 2021 au centre International de Conférences de Bamako. A l’issue duquel une nouvelle direction politique (Comité  Exécutif) de 89 membres présidée par Marimantia Diarra a été mise en place après  relecture des documents fondamentaux du parti (Statuts et règlements intérieurs).

Au sommet de sa gloire, ce parti qui se targuait d’être la plus grande formation politique de l’Afrique après l’Africain National Congres (ANC) de Nelson Mandela,  pourra t-il apporter sa contribution dans le processus de refondation et l’avènement du Mali Koura tant souhaité ?

Fort de ses 1. 000 conseillers municipaux, 140 maires et une vingtaine de députés au cours des dernières législatures, il est actuellement voué aux gémonies par les populations. Lesquelles croient dur comme fer que le parti des Professeurs Alpha Oumar Konaré, Tiemoko Sangaré et Dioncounda Traoré, à une grande responsabilité dans le long processus de déliquescence de notre pays par l’effondrement de notre Etat et des institutions. Celles-ci n’hésitent plus à l’accuser à tord ou à raison de la mise à genoux des collectivités territoriales, la destruction du système éducatif, la privatisation tous azimuts des secteurs vitaux de l’économie nationale par la braderie des sociétés et Entreprises d’Etat et l’émergence de fonctionnaires milliardaires.

En effet, ces accusations semblent corroborer les propos aux allures d’aveu de culpabilité du Pr Dioncounda Traoré  à l’époque Président de l’Adema , affirmant au cours d’un meeting en commune IV  que si son parti n’avait pas soutenu ATT en 2007, il aurait eu l’administration, la justice et la sécurité d’Etat sur le dos. En tous cas, le confinement volontaire du parti de l’abeille dans une logique d’accompagnement ou de soutien au candidat favori des élections présidentielles en échanges de prébendes n’est pas de nature à démentir cette triste réalité. Cette attitude pour le moins irresponsable contraire à la vocation de conquête du pouvoir des partis politiques, fait de celui-ci un géant aux pieds d’argiles.  De par ses appétits gloutons, l’Adema PASJ en dépit de son maillage territorial national et de ses succès électoraux donne tout l’air «   d’une meute d’oiseaux carnivores qui ne se rencontrent que pour partager une charogne au grand dam de ses militants réduisent à constater que les chefs se régalent bien» (pour reprendre ici notre ainé et émérite confrère B Camara). En effet, la duplicité presque légendaire de ce parti (les crocs-en-jambe entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 pour renier son engagement de soutenir  le candidat FDR qui arrivera au second tour sont assez illustratifs) ne rechignant pas à renier ses engagements au gré de ses intérêts ne semblent pas faire bon ménage avec l’esprit du Mali Koura auquel aspirent fortement les populations. L’Adema ne gagnerait-elle pas à  renouer avec les fondamentaux de l’engagement politique ?

En tous cas, le Président Marimantia a du pain sur la planche pour   faire régner  la discipline, la cohésion et l’unité d’action au sein de cette formation politique minée par de profondes contradictions internes, des querelles de chiffonniers, des sempiternelles guerres de positionnements, qui ont abouti au départ de ses pans entiers vers d’autres cieux plus cléments.

Alpha Sidiki Sangaré

Suivez-nous sur Facebook sur