Dr Abdoulaye Amadou Sy, COFOP : «Ces sanctions sont injustes»

Le Mali est l’un des membres fondateurs et nous sommes partie prenante de la Cedeao. La situation au Mali est qu’en réalité, nous avons besoin de paix avant d’aller aux élections. Et pour aller aux élections, le problème n’est pas tout simplement de mettre un bulletin dans l’urne. Il faut faire la campagne et à la suite voir que les populations optent pour le meilleur parmi ses enfants.

Mais elles ne peuvent pas opter si elles ne les ont pas vus à l’œuvre. C’est ce qui manque au Mali. Les trois quarts du pays sont occupés et se précipiter pour dire que tel est devenu président et tel autre député ne correspond pratiquement à rien. Cela conduira encore à des contestations qui finiront aussi par des coups d’état.

Les chefs d’État de la Cedeao demandent aux Nations unies de donner un mandat fort à la Minusma qui ne se défend pas. La Minusma elle-même est attaquée. Cela veut dire que la Cedeao est consciente de la situation. Si elle est consciente de la situation, elle devrait continuer à se dire qu’il ne peut pas y avoir d’élections dans un pays ravagé par la guerre et où les populations sont assiégées chez elles. C’est pour cela que j’estime que les sanctions tant au niveau de l’état du Mali qu’au niveau des responsabilités sont injustes. Ces sanctions n’ont pas été clairement réfléchies au regard de la situation d’un pays en guerre.Un tel pays ne peut pas organiser des élections qui seront injustes. On a déjà vu le cas des élections de 2020.

C’est parce qu’il y avait cette situation que le peuple s’est révolté et a fini par chasser le pouvoir qui était là. Donc, la même chose nous guette aujourd’hui. Qu’est-ce qui empêche le régime actuel de demander aux préfets et autres de bourrer les urnes et choisir un président ?

Ils peuvent le faire, mais c’est sûr que les populations vont se soulever et contester ceux qui seront présentés comme étant les gagnants. C’est ce qu’il faut éviter.Ces sanctions sont injustes et sont faites uniquement pour essayer de protéger les autres pays. C’est une manière également de donner des leçons aux militaires des autres pays de la Cedeao pour dire que s’ils font des coups d’état, c’est ce qui leur arrivera. Les Maliens doivent resserrer les rangs et montrer à la Cedeao que c’est le peuple malien qui soutient le régime actuel. Onl’a déjà montré à travers des manifestations.

Source: L’Essor

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