DETENTION EXTRAJUDICIAIRE DE BOUBOU, TIMBINE ET AUTRES : Le CNSP où est la justice ?

Selon la junte militaire, ils étaient venus pour mettre fin à la mauvaise gouvernance, l’impunité, l’injustice, qui régnaient sous le régime D’IBK.  Ils ont libéré le chef du train, son fils qui vendait les billets et tous les mécaniciens qui ont échangé et vendu les pièces au nom du chef.

Mais, ils refusent de libérer celui qui tenait les comptes pour le chef du train. Celui qui sait comment le chef opérait et avec qui il opérait.  Ils ont capturé et gardé également l’ami intime du fils du chef de train qui exigeait des parts à tous les mécaniciens et qui s’était enrichi considérablement avec la vente des pièces. Le malheur de Timbiné n’était pas qu’il a été poussé pour être président de l’Assemblée nationale, mais le fait que Karim Keïta lui avait fait rentrer jusque dans sa chambre à coucher. Et il a vu et entendu tellement de choses que le libérer risque d’être un danger pour tout le cercle.

Boubou Cissé qui était au cœur du réseau et qui s’occupait des falsifications, connait également toutes les têtes qui demeurent invisibles aujourd’hui. Il a été l’un des plus grands serviteurs du réseau, en se servant également. Le libérer ou le mettre aux mains de la justice pour lui donner droit à des avocats risque de faire écrouler tout le système.

L’autre pion, le général qui avait passé tout son temps à faire des selfies avec les militaires, malgré toutes les tentatives forcées de travailler l’image d’une armée qui se décimait, constitue également un autre danger sur l’échiquier. Bien vrai qu’il était tellement sous pression à un moment donné pour justifier les dérives dans l’armée, il est devenu par la suite un pion clé détenant assez d’informations sur la situation de l’armée.

Tous les autres sont en liberté. Certains ont disparu dans la nature, d’autres font profil bas à Bamako pour suivre la situation de près, afin de s’assurer qu’elle est toujours sous contrôle. La justice malienne n’a pas réagi pour les réclamer. Ils sont détenus avec une junte militaire qui passe autant qu’elle peut sous silence leur détention, sans dire au peuple malien les causes de leur détention, alors que leurs employeurs sont en liberté.

Dans ses interventions sur les problèmes de la situation du Mali, leur porte-parole, explique toujours que ce n’est pas aussi facile que beaucoup le pensent. Si c’était facile, n’importe qui allait prendre leur place.

Elle est, où la justice ?

En dehors de la CEDEAO qui exige leur libération, ni la société civile malienne, ni les leaders qui parlent d’un Mali nouveau, n’en parlent pas.

Mahmoud Dicko qui avait exigé la démission de Boubou pour tenter de le faire sortir de la situation depuis au début, n’avait pas réussi, parce que Boubou était devenu un prisonnier avant la chute du régime. Beaucoup ont vu cela comme un acte de fidélité à IBK. Mais des réseaux mafieux qui ne reculent devant rien, et qui sont capables de sous-traiter toute une nation entière ne font rien par amour ou par fidélité. Aucun Mali nouveau ne pourrait être bâti, lorsque les coupables d’hier se transforment en acteurs de premier plan aujourd’hui pour dire au même peuple que la solution doit toujours venir d’eux.

Hier, le Mali était une colonie officielle de la France. Aujourd’hui, le Mali est rempli et contrôlé par des colonisés français qui jouent leur rôle de gouverneurs, pour les colons, mieux que les colons eux-mêmes.

Bamako est toujours obligé d’appeler Paris pour savoir quelle décision prendre, même si le théâtre de Bamako peut sembler donner l’illusion qu’il appartient aux Maliens de choisir.

Ce n’est ni les pancartes, ni les cris populaires qui feront quitter la France au Mali. Parce que cette France est prête à créer plus de désolation et des dégâts pour justifier sa présence et demeurer au Mali, que de céder là où la Russie, la Chine, la Turquie pour ne citer que ces puissances, sont à la porte.

Rappelons-nous toujours des dégâts causés en côte d’ivoire, jusqu’à aller bombarder le palais présidentiel avec l’opération licorne pour dégager Gbagbo. La Centrafrique est un cas qui gît de ses séquelles toujours. Les libyens ont été transformés en mendiants. Tout a été détruit au nom de la puissance colonisatrice française.

Touré Abdoul Karim

Source: ledemocratre Mali

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