Canam : la mauvaise gestion ou le mensonge des chiffres mettent l’AMO en péril au Mali

Vous avez une mobilisation de recettes de 41 milliards sur une prévision de 61 milliards et vous ne pouvez pas payer aux pharmaciens 6 milliards !!! Où est la cohérence ?

Nous sommes très surpris de voir que pour seulement 6 milliards d’arriérés de paiement des factures des pharmaciens, le service AMO soit suspendu dans les pharmacies et officines privées du pays.

Et pourtant la 19e session du conseil d’administration de la Canam qui faisait l’état d’exécution du budget au 31 décembre 2018 a indiqué qu’il a atteint le taux de 99%, celui de 2019 avait annoncé en grande pompe des réalisations en gros milliards de cette structure le 20 novembre tout près, occultant volontairement, le tableau sombre de la gestion cahoteuse et chaotique de cette structure devenue la caverne d’Ali Baba de certains politiciens et proches du régime. Il a fallu que cette situation d’impayés éclate pour que les Maliens découvrent les poteaux roses.

Les chiffres montés au cours de cette comédie de session du conseil d’administration annonçaient l’état d’exécution du Budget au 31décembre 2018. Ils nous ont dit que le montant des recettes mobilisées, toutes sources confondues, s’élève à 56 578 299 451 FCFA sur une prévision de 57 011 500 000 FCFA, soit un taux de réalisation d’environ 99%.

Ils nous ont aussi rassuré quand à l’exécution correcte en cours du budget au 30 septembre 2019, que le montant des recettes mobilisées, toutes sources confondues, s’élève à 37 076 440 876 FCFA sur un montant prévisionnel annuel qui se chiffre à 61 239 000 000 FCFA, soit un taux de réalisation d’environ 61%.
Le même rapport nous assure que les cotisations AMO reversées par les Organismes gestionnaires délégués (INPS et CMSS) pour le compte de la Canam, ont atteint 35 410 617 187 FCFA au 30 septembre 2019, soit un taux de réalisation d’environ 60% par rapport aux prévisions de 59 095 000 000 FCFA.
Ils ont aussi dit que les cotisations reversées par la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS) à la Canam se chiffrent à 18 695 871 318 francs CFA et celles reversées par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) à 16 714 745 869 francs CFA, soit respectivement 53% et 47% des recettes techniques totales encaissés par la Canam. Pour les cotisations encaissées au 31 décembre 2018 par la Canam, le montant se chiffre à 54 737 417 903 FCFA sur une prévision de 55 000 000 000 FCFA, soit un taux de réalisation d’environ 99%. Sur la même période, les dépenses ont été liquidées à hauteur de 56 251 965 460 FCFA sur un montant prévisionnel de 57 011 500 000 FCFA, soit un taux d’exécution d’environ 99%. Ces dépenses comprennent les dépenses techniques, d’investissement, d’équipement et de fonctionnement.. Les dépenses ont été liquidées à hauteur de 38 654 219 968 FCFA sur un montant prévisionnel de 57 011 500 000 FCFA, soit un taux d’exécution de 68%.
Le montant total des dépenses techniques liquidées s’élève à 26 205 662 951 FCFA sur une prévision de 36 557 865 967 FCFA, soit un taux d’exécution de 72%.

Pour clore, le CA de la Canam révèle qu’à la date du 30 septembre 2019, les dépenses ont été liquidées à hauteur de 41 189 438 562 FCFA avec un taux d’exécution d’environ 67% sur un montant prévisionnel annuel de 61 239 000 000 FCFA.

Alors pourquoi, il est si difficile de payer les 6 milliards des pharmaciens pour arrêter les morts dans les hôpitaux et Centres de santé faute de moyens pour les pauvres de se payer des médicaments ?

Qui a bouffé tous ces milliards au détriment du pauvre citoyen ?

Pourquoi ne faudrait-il pas faire un audit des comptes de la Canam et en conséquence saisir le Pôle économique et financier ?

Pourquoi toutes ces personnes cotisent et meurent par la négligence et la mauvaise gestion d’un clan et ses privilégiés ?

Les grandes crises naissent des petits problèmes et s’enveniment par l’injustice et les excès. Actuellement, c’est le cas avec la rupture de l’AMO dans les pharmacies.

Vous aurez cherché.

J’ai signé.

Source: Page facebook de Seydou Oumar Traoré, journaliste

 

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