Conférence sociale : le premier ministre balise le chemin

Le gouvernement en a fait l’une de ses priorités pour apaiser le front social. La réussite de ce forum dépend de la confiance entre les différentes parties. D’où la démarche de Dr Choguel Kokalla Maïga de rencontrer tous les syndicats en amont

Le chef du gouvernement a reçu successivement hier la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, le Syndicat des greffiers, secrétaires de greffe et parquet (Synag), et celui des surveillants de prisons. Dr Choguel Kokalla Maïga s’inscrit ainsi dans une logique de dialogue social permettant aux partenaires de lui adresser directement leurs préoccupations et propositions pour un climat social apaisé. La démarche participe au renforcement de la confiance entre l’État et les syndicats et balise le chemin pour la tenue de la Conférence sociale.

Bien que souhaitée depuis longtemps, cette conférence peine à se tenir pour plusieurs raisons. Choguel Kokalla Maïga retient fondamentalement le manque de consultations en amont pour s’accorder sur la nécessité d’aller à ce forum afin de résoudre les disparités décriées dans le traitement des agents de l’État. La résolution de cette situation implique notamment l’harmonisation des primes et indemnités. Sur le sujet, le Premier ministre a confié que «si le gouvernement décidait de payer les primes à tout le monde, on se retrouverait à 1.400 milliards Fcfa, soit la moitié du budget».

En attendant la tenue de la Conférence sociale, le gouvernement a décidé d’harmoniser les grilles salariales. Le Premier ministre a expliqué le bien-fondé de cette décision aux enseignants. Mais, ceux-ci ont un tout autre angle de lecture. «L’harmonisation remet en cause nos acquis, puisqu’elle abrogerait de facto l’article 39», a estimé leur porte-parole, Ousmane Almoudou. Par conséquent, a-t-il averti, «les enseignants vont se battre pour préserver leurs acquis». Et d’ajouter : « Dès aujourd’hui, les syndicats vont s’organiser et s’il faut aller à des mouvements de grève, on le fera ».
Le Premier ministre avec le Syndicat des greffiers, secrétaires de greffe et parquet

Reçue à la suite des enseignants, la délégation du Syndicat autonome des greffiers, secrétaires de greffe et parquet (Synag) a également eu droit à des explications franches. Choguel Kokalla Maïga, qui n’entend pas tomber dans les mêmes erreurs que ses prédécesseurs, s’est étendu sur les raisons qui font que l’État n’arrive toujours pas à respecter ses engagements vis-à-vis des syndicats.

Très souvent, a-t-il dit, les concessions sont faites sous la pression en « sachant, très souvent, qu’elles ne sont pas réalisables ou peuvent avoir des conséquences à court ou long terme ». Cette approche, qui consiste à ne céder que sous la pression politique, fait aussi que l’aspect global des problèmes est parfois occulté, donnant ainsi le sentiment à certains d’être injustement traités.

« Je ne dis pas que vous avez totalement raison ou que vous avez tort, mais le gouvernement doit faire le bon père de famille. On ne peut pas faire l’égalité, mais on doit être équitable », a-t-il rassuré. Au nom du syndicat, Moussa Boré a indiqué que son « soutien ne manquera ».

D’ailleurs, les syndiqués ont convenu de sursoir à toutes les revendications, excepté celle relative à l’application de la loi d’orientation du secteur de la justice qui accorde également aux greffiers la prime de judicature. Mais, le gouvernement précédent à fait une application partielle de cette loi. Cette injustice, selon le responsable syndical, doit être corrigée dans les meilleurs délais.

Soulignons que le syndicat des surveillants de prison a été également reçu à la Primature. À tous, Choguel Kokalla a donné l’assurance quant à sa disponibilité et celle du département en charge de la Fonction publique. « Nous allons faire l’effort de rétablir la confiance et préparer ensemble le dialogue social », a-t-il assuré.

Issa DEMBÉLÉ

Source: L’Essor

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