Choguel Kokalla Maiga : « Bah N’Daw doit prendre ses responsabilités pour rectifier la trajectoire de la transition »

Président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) et porte-parole du M5-RFP, Dr Choguel Kokalla Maïga était l’invité spécial de l’émission « sinceromètre » d’Africable Télévision, le dimanche 4 avril 2021. Connu pour son franc-parler, il appelle le Président de la Transition au devoir de la responsabilité pour sauver le Mali.

Se soumettant à l’exercice de ce cadre d’échange, il a, en toute sincérité, fait son bilan des 30 ans de pratique de la démocratie pluraliste, clarifié sa position par rapport à la gestion de la Transition, puis partagé son expertise pour la refondation du Malikura. Avant tout propos, Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé que le MPR n’est pas un parti de complexe et de rancœur. A ce titre, il a soutenu que son parti refuse de se réduire au silence pour défendre l’honneur et la dignité de la patrie : le Mali. Le président du MPR n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour rafraichir les mémoires.

Selon lui, tout comme la colonisation, la démocratie a été imposée en Afrique par les Occidentaux pour perpétuer leur domination économique et politique. Il n’a pas manqué de révéler que certains acteurs du mouvement démocratique ont utilisé la lutte démocratique comme fonds de commerce pour faire chuter le régime de Moussa Traoré pour confisquer le pouvoir. De son avis, ces acteurs ont les mains ensanglantées des mendiants et étudiants morts lors des événements du 26 mars 1991. Dr Choguel Kokalla Maïga a laissé croire que le sang versé de ces martyrs aurait pu être évité. Car, selon lui, le multipartisme a peu servi le Mali. A ce titre, il a déclaré : « Un pays ne peut pas avoir plus de 200 projets de société à l’image du nombre des partis politiques ». Or, de son analyse, dans le monde, il y a 5 courants politiques, à savoir : la droite, la gauche, le centre, l’extrême gauche et l’extrême droite. Fustigeant les déboires et la mauvaise gouvernance de la pratique démocratique, le président du MPR a déploré le fait que des textes ont été adoptés pour légaliser et généraliser la corruption, détruire l’école et l’armée. A l’entendre, avant 1991, les gens avaient peur de détourner une certaine somme d’argent.

Le Malikura, au-delà des mots

Afin de refonder le pays et le faire sortir de l’ornière, Choguel s’est montré convaincu d’une chose : « Le Mali ne peut pas se construire et aller de l’avant dans le mensonge, l’intolérance ». Dr Maïga a ajouté que les causes profondes de la crise malienne résident dans les offenses et les péchés faits contre les innocents. Pour ce faire, il a lancé que le salut du Mali réside dans le pardon, le redressement de l’école et l’armée, ainsi qu’une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière. Confiant au géni malien, il a cru à la relève du pays par la force et la volonté de patriotes justes.

Abordant la gestion actuelle du pouvoir, le porte-parole du comité stratégique M5-RFP a indiqué que le Mali vit sous l’emprise d’un régime militaire déguisé. Pire, selon lui, ceux qui sont aux affaires ignorent tout de la gestion du pouvoir. Pour preuve, il a annoncé que les tenants du pouvoir gèrent le pays avec ceux-là qui ne veulent pas le changement. C’est pourquoi, Choguel a signalé que le M5 a été trahi. A en croire le président Maïga, au lieu de diviser pour régner, il faut une gestion normale du pays.

A ce niveau, il a interpellé le Président de la transition en ces termes : « Bah N’Daw doit prendre ses responsabilités pour rectifier la trajectoire de la transition ». Pour ce faire, le Président du MPR invite les Maliens à faire pression sur les tenants de la transition pour les obliger à faire marche en arrière. En cela, il a annoncé que le M5 est en train de s’organiser pour gagner le pari de la mobilisation.
Jean Goïta

Source : La lettre du Peuple

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