DDR-business: la lubie des mouvements

Selon l’annexe 2, défense et sécurité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali : ‘’dans les 90 jours suivant la signature de l’accord, la Commission d’Intégration en coordination avec le Conseil National pour la RSS établiront les critères, les quotas et les modalités de l’intégration des combattants dans les corps constitués de l’État y compris au sein des forces armées et de sécurité et de l’harmonisation des grades’’. Parmi les critères pour le Cantonnement, intégration et désarmement, démobilisation, et réinsertion (DDR), il y a la présentation d’une arme, preuve que le candidat était bel et bien un combattant des mouvements armés signataires. Mais, les ex-maquisards ont l’imagination si fertile qu’ils n’ont pas besoin de la débrider.

 

Selon les babillards, pour faire la nique aux recruteurs, ils ont transformé le DDR en business. Les jacasseurs expliquent que les futurs assimilés: considérant que pour être intégré ou réinséré il faut présenter son flingue ; considérant que les flingues des candidats à l’intégration ou à la réinsertion une fois vendus peuvent permettre d’acheter des Mausers ou des pistolets ; considérant qu’une arme est une arme et qu’on peut présenter indistinctement un PM ou un PA, les deux servant à zigouiller l’ennemi, au regard de tout ce qui précède, ont décrété : article unique : de vendre leurs flingots pour acquérir plusieurs autres.

En conséquence : il y a plus de pétards que de candidats ex-combattants. Le corollaire est que nombre d’ex-combattants a surtout été gonflé par les groupes armés pour bénéficier des avantages. Ainsi, alors que les effectifs de l’armée malienne n’étaient que de 16 000 hommes en 2015, les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger déclaraient en 2018 quelque 74 918 ex-combattants avec 26 108 armes au Nord.

C’est zinzin non? Avec le DDR-business, notre Bled s’en sortira difficilement. Bon, comme les barbus n’ont aucune intention de rendre leurs escopettes, le contingent des futurs ex-combattants se limite aux prestidigitateurs en arme. Là où le business se gâte : il y a beaucoup de flingues qui se baladent dans la nature représentant une menace perpétuelle autant pour les bidasses que pour les pauvres trimards qui ne cherchent qu’à vivre cool.

Source : INFO-MATIN

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