Mali-Niger: l’heure du dégel

Le Mali s’est retiré du G5 Sahel depuis mai 2022.

L’heure du dégel a-t-elle sonné entre Bamako et Niamey ? Le Chef d’état-major des armées du Niger, le Général de division Mody Salifou a effectué, le jeudi 9 mars dernier, une visite d’une journée au Mali.

Au cours de son déplacement, il a été reçu par son homologue malien, le Général Oumar Diarra et le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.

Le Nigérien qui était venu au Mali à la tête d’une forte délégation était porteur d’un message du président Bazoum pour un raffermissement des relations nigéro-maliennes en vue de faire face aux multiples défis communs.

Parmi ces défis figure en bonne place la lutte contre le terrorisme, dans un contexte de montée en puissance de l’Etat Islamique dans la région des trois frontières. Le groupe jihadiste multiplie les attaques dans cette zone, obligeant un nombre élevé de civils à se déplacer pour fuir les violences.

Bamako invité à jouer pleinement son rôle 

La situation s’est davantage détériorée après le retrait des forces françaises de Barkhane et Takuba du Mali pour renforcer leur présence au Niger voisin. Comme si cela ne suffisait pas, le Mali a rendu effectif en mai 2022 son retrait de toutes les instances du G5 Sahel, y compris la force conjointe, une initiative mise en place depuis 2014 pour renforcer la sécurité et le développement de cette zone. Le Mali dénonçait ainsi le fait d’avoir été empêché de succéder au Tchad à la tête de l’organisation en y voyant une main invisible de la France. Mais le lancement de sa force conjointe depuis juillet 2017, n’a pas permis d’apporter les résultats escomptés, notamment le retour de la sécurité. Malgré des soutiens très loin de satisfaire l’opérationnalisation de cette force, elle n’a pas réussi à obtenir un mandat onusien lui permettant d’être à l’abri du manque de financement et d’équipement. A son actif, on peut citer la mise en place de quelques postes de commandement sans véritable impact sur le retour de la sécurité notamment dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger) qui avaient d’ailleurs en partage le fuseau centre de la FCG5 Sahel. Jusqu’en 2020, il était impossible pour les différentes troupes d’intervenir hors de leur zone d’origine. Ce verrou a donc sauté permettant d’aller jusqu’à 100 km au-delà de leur frontière.

Malgré le retrait du Mali du G5 Sahel, l’organisation a poursuivi son chemin en tenant même un sommet extraordinaire en février dernier à l’issue duquel le Tchad a passé le flambeau à la Mauritanie qui préside désormais les destinées de l’organisation.

Au cours de cette rencontre, les dirigeants des désormais quatre pays (Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso) ont demandé au Mali de reprendre sa place au sein de l’organisation. Ils ont aussi promis de tout mettre en œuvre pour ce faire. Le déplacement du chef d’Etat-major des Armées du Niger, le Général de Division Mody Salifou au Mali peut etre inscrit dans cette dynamique. Une visite qui intervient aussi au moment où les relations entre les dirigeants des deux pays n’étaient plus au beau fixe, le Niger étant ferme sur la nécessité pour le Mali d’aller rapidement vers un retour à l’ordre constitutionnel.

Source : sudquotidien.sn

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