DON DES ÉMIRATS ARABES UNIS AU MALI IBK sur des charbons ardents, il pourrait être poursuivi pour détournement de 80 véhicules.

IBK sur des charbons ardents, il pourrait être poursuivi pour détournement de 80 véhicules.

« Dugu méné son koro yé kini yé » est un adage bien de chez nous qui veut dire en français facile : « Mordre est une vieille habitude de la fourmi ». Après être chassé du pouvoir un certain 18 août 2020, les autorités de la transition viennent de découvrir une vieille habitude du désormais ex-président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, celle qui consiste à corrompre tout sur son passage. Cette fois-ci, il s’agit de la disparition des 80 véhicules 4×4 offerts à notre pays par les Émirats Arabes Unis. Ce hold-up du siècle qui avait été dénoncé, en son temps, par l’ancien ministre des Domaines de l’État, Me Mohamed Aly Bathily, revient à la figure de l’ex-Président IBK comme un boomerang.

Contrairement à ce que l’on a pensé, plusieurs ministres de la Transition ont procédé à l’état des lieux des départements qu’on leur a confiés. C’est ainsi qu’au niveau du ministère des Affaires foncières, de l’urbanisme et de l’Habitat dirigé par « Le Démolisseur » Dionké Diarra, on a constaté que les 80 véhicules 4×4 que les Émirats Arabes Unis ont offerts à notre pays n’ont jamais été immatriculés dans le parc automobile de l’État comme cela devrait être le cas . Il s’agit de 40 Toyota LC V 8 blindées essence d’une valeur estimée par divers concessionnaires de la place (CFAO Motors Mali, Japan Motors SAS Mali et Lion Motors Mali, Ndlr) à 4,8 milliards de FCFA, soit 120 millions par véhicule, de 30 Nissan Patrol V6 Essence à 35 millions par véhicule soit 1,05 milliard de FCFA et de 10 Chevrolet Essence Haut de gamme évaluées à 370 millions soit 37 millions l’unité.
Outre ces 80 véhicules , il y avait dans le lot d’équipements offerts par EAU dans le cadre de l’organisation du sommet Afrique-France à Bamako des chapiteaux et des groupes électrogènes d’une valeur totale de 81 millions de dollars US soit près de 45 milliards de nos francs. La remise de cet important lot d’équipements a lieu au palais de Koulouba en présence de Soumeylou Boubèye Maïga alors ministre secrétaire général de la Présidence de la République, du Sultan Mohamed Saeed Hamad Al Shamsi, secrétaire d’État en charge de l’aide extérieure des EAU et de l’ambassadeur du Mali aux EAU, Boukary Sidibé dit Kolon.
Que sont devenus ces 80 véhicules 4×4 ? Mystère boule de gomme. Ils se sont tout simplement évaporés dans la nature. Car ils n’ont jamais été immatriculés dans le parc automobile de l’État. La disparition desdits véhicules suscite beaucoup de débats au sein des autorités de la transition.
Selon nos radars, grand corrupteur devant l’Éternel, l’ex-président, pardon, l’ex-Roi de la République a distribué tous ces 80 véhicules à ses parents, amis, ministres, officiers supérieurs, marabouts, imams, activistes, chefs de coopératives paysannes, rappeurs, homo et bisexuels, artistes, griots et même journalistes afin qu’ils fassent bloc autour de lui pour le défendre contre les « hassidi » qui voulaient le renverser bien avant la présidentielle de 2018 qu’il avait déjà décidé de bidouiller pour rester au pouvoir.

Toujours selon nos mêmes radars, le ministre-démolisseur Dionké Diarra, écœuré par ce hold-up du siècle, a envoyé une lettre au Premier ministre Moctar Ouane pour l’informer et attendre ses instructions par rapport auxdits véhicules évalués à six milliards deux cent vingt millions (6 220 000 000) de francs CFA par le Parc-outil de la Direction générale de l’Administration des Biens de l’État. Dans la même correspondance, il pense qu’au regard de l’irrégularité de la gestion desdits véhicules qu’il convient d’émettre un ordre de recette à l’encontre de l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta en vue de sécuriser les biens de l’État contre les abus et agissements des (ir)responsables. En bon fiscaliste, Dionké Diarra demande à ce qu’IBK rembourse les 6,2 milliards de FCFA.
Un remboursement qui, nous l’espérons, ne va pas le soustraire d’éventuelles poursuites judiciaires parce qu’il s’agit bel et bien de détournement frauduleux des biens de l’État.
Toujours selon nos radars, le Premier ministre Ouane a, à son tour, transmis ladite correspondance au Président de la Transition, M’Bah N’Daw lequel l’aurait imputée au jeune et tout nouveau ministre secrétaire général de la Présidence de la République, le Dr Kalilou Doumbia pour avis. Juriste de formation, ce dernier doit lui proposer les mesures qui s’imposent en la matière.
Selon nos radars, certains membres de l’équipe dirigeante veulent étouffer l’affaire tandis que d’autres veulent que l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, rembourse les 6,22 milliards, un troisième groupe souhaiterait qu’il rembourse mais aussi qu’il soit poursuivi devant les tribunaux pour détournement de biens publics.

« Duguméné son koro yé kini yé », « Dosso koro ta sigui cego koro bila ka ba buranala » en Français facile : « Mordre est une vieille habitude de la fourmi» et « le chien ne change sa manière de s’asseoir parce qu’il est dans sa belle-famille »

Il faut rappeler qu’IBK n’est pas en son premier coup d’essai. L’homme a été toujours un grand corrupteur, très généreux avec les biens de l’État qu’il a toujours distribués, à tire-larigot , aux personnes qui sont prêtes à vendre leur âme au Diable pour le défendre vaille que vaille. Avec cette propension à offrir les biens qui ne lui appartiennent pas, il a pu depuis son arrivée à la Primature se constituer une cour de larbins qui l’a porté à la tête de l’Adéma ensuite du RPM puis jusqu’à la magistrature suprême.

Il y a 21 ans, l’équipe du Premier ministre Mandé Sidibé qui succéda à celle d’IBK constata la disparation de onze (11) véhicules 4×4 du parc-autos de la Primature. Le Mandé Massa les avaient offerts à des amis, des aficionados et certaines grandes dames de Bamako dont Mme Traoré Mintou Coulibaly, épouse de Dioncounda Traoré, Mme Fatim Sidibé de l’Ortm et tant d’autres. Outre ces 11 véhicules, il avait aussi donné 19 téléphones cellulaires de la Primature à certains de ses thuriféraires. Les factures cumulées de ces téléphones mobiles s’élevaient chaque mois à 5,2 millions de FCFA payés sur le budget de la Primature, c’est-à-dire aux frais du contribuable malien. Finalement, les 4x 4 furent retirés à leurs bénéficiaires et les puces des 19 téléphones cellulaires furent, purement et simplement, désactivées.
« On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus » . IBK, Grand corrupteur devant l’Éternel, a fait siennes ces paroles de Napoléon Bonaparte.
Rendra-t-il compte un jour devant la justice de son pays ou bien ces 6,2 milliards passeront, comme les milliards volés sous son magistère, par pertes et profits ? L’avenir nous le dira. Comme le disent les Anglais : « Wait and see »

Adama Dramé

Source: Sphinx Mali

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