76e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES Choguel Maïga marque un point précieux pour le peuple malien

76e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES Choguel Maïga marque un point précieux pour le peuple malien Pour les travaux de la 76e session de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, le Premier Ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a livré un Discours historique portant sur la crise multidimensionnelle que traverse le Mali depuis 2012 et les sacrifices consentis par les autorités de la transition pour permettre le pays de tourner cette page douloureuse de son histoire.

A son retour de New York, un accueil triomphal lui a été réservé. La date du samedi 25 septembre 2021 restera longtemps gravée dans la mémoire du peuple malien. En effet, c’est ce jour-là, lors de la 76e session de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies à New York, que le Premier ministre du Mali Choguel Kokalla Maïga a livré une importante allocution qui a fait trembler certains partenaires du Mali, notamment la France. Au siège des Nations Unis, sans détour, sans aucune fioriture, le Premier ministre a passé en revue les principales difficultés que traverse actuellement le Mali tant sur plan sécuritaire, sociopolitique, économique que sanitaire et climatique. Dans un franc-parler, le Premier ministre malien a fait savoir clairement que son pays est en passe d’être abandonné en plein vol par ses partenaires traditionnels, principalement par la France. En effet, après s’être félicité de la présence massive de la Communauté internationale aux côtés du Mali et de l’ensemble des pays du Sahel auxquels est imposée une crise sécuritaire depuis presque plus d’une décennie, le chef du Gouvernement a attiré l’attention du Secrétariat Général de l’ONU et de ses différentes commissions en charge des questions de paix, de sécurité et d’intervention à travers le monde la phase où se trouve actuellement le Mali face à « l’hydre du terrorisme, à l’extrémisme violent et à l’instabilité ». Situation pleine de risques majeurs d’enlisement, de banalisation ou de lassitude, en mesure de détourner la Communauté international dans ses objectifs et agenda au service de la paix et de la stabilité au plan universel. A cette occasion, Dr Choguel Kokalla Maïga a réitéré au Secrétaire Général de l’ONU, le Portugais António Guterres, la haute appréciation du Mali des efforts louables qu’il continue de déployer pour la réalisation des nobles objectifs à la tête de l’Organisation commune. Il s’est félicité aussi du fait que la 76e session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU en cours s’ouvre fort opportunément sur le thème de l’espoir. « L’espoir de renforcer notre résilience pour nous relever de la pandémie de la Covid-19, dans un esprit de responsabilité, de coopération et de solidarité. L’espoir d’un monde plus sûr, d’un monde de sécurité humaine. L’espoir que le Sahel retrouve la stabilité et redevienne un havre de paix et un pôle de croissance et de développement. L’espoir, enfin, de revitaliser l’Organisation des Nations Unies ». Selon le Premier Ministre Maïga, le Mali souscrit pleinement à l’esprit et à la lettre de ce thème, qui résume parfaitement les idéaux de l’Organisation des Nations Unies. Et d’ajouter que c’est une lapalissade d’affirmer que le Mali et les pays du Sahel sont, de nos jours, confrontés à l’hydre du terrorisme, à l’extrémisme violent et à l’instabilité. Une crise sécuritaire qui n’a que trop duré avec tous les risques de débordement tant au plan sous-régional qu’international au détriment de la paix, de la sécurité et de la stabilité mondiales. A cette crise sécuritaire devenue à la base d’angoisses et de tragédies quotidiennes est venue se greffer un énième larron, celui de la pandémie de la COVID-19 avec tous ses impacts négatifs sur l’économie et les conditions de vie des populations maliennes. Situation depuis toujours précaire du fait des défis économiques, politiques et humanitaires. « Rarement, un pays ou une région aura été aussi durement éprouvé par l’empilement des crises plus que le Mali et les États du Sahel », a insisté Dr Choguel Kokalla Maïga face aux Dirigeants et Représentants des 193 pays réunis. S’agissant de la crise du Nord, le Premier ministre a dit que le gouvernement de transition qu’il dirige depuis le 11 juin 2021 n’est pas sans être conscient des préoccupations des Représentants des forces vives nationales maliennes, d’où l’élaboration du Plan d’Actions du Gouvernement de transition, qui contient un ensemble de mesures dont la mise en œuvre va assurer la prise en charge des préoccupations majeures des populations éprouvées par la crise sécuritaire, politique, sanitaire et économique. Ce Plan d’Action Gouvernemental, adopté le 2 août 2021 par le Conseil National de Transition, organe législatif transitoire, s’articule autour de quatre axes prioritaires. Il est assorti d’un chronogramme d’exécution et d’un Budget prévisionnel raisonnable. L’arbre ne devant pas cacher la forêt, Dr Choguel Kokalla Maïga déplora, en revanche, du fait que mars 2012 à nos jours, la situation de son pays ne s’est guère améliorée. Ce, malgré ce soutien massif et accru international et la présence sur le sol malien d’une Opération de paix de l’ONU, la MINUSMA, et d’autres forces internationales dont l’Opération française Barkhane, la Force européenne TAKUBA et la Force conjointe du G5 Sahel. Malgré tout, la situation continue de se détériorer, au point que des pans entiers du territoire national échappent au contrôle du gouvernement. Les Maliens vivent sous l’emprise des groupes armés terroristes dans le déni de leurs droits les plus élémentaires. Leur accès aux services sociaux de base demeure hypothétique en raison de la faible présence des services de l’État, consécutive à l’insécurité grandissante. Avant de terminer, Choguel a salué le courage et la contribution de la MINUSMA pour la stabilisation du Mali, qui évolue dans cet environnement vulnérable avec tout ce que cela comporte comme menaces sur elle. Dr Choguel Kokalla Maïga a aussi regretté la décision unilatérale du retrait de Barkhane et sa transformation sans tenir compte du lien tripartite qui liant le Mali, la France et l’ONU en tant que partenaires sur le front de la lutte contre les facteurs de déstabilisation et justifie la volonté de Bamako d’élargir sa coopération militaire avec d’autres nouveaux partenaires. « Le Mali regrette que le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés n’ait pas été observé en amont de la décision du Gouvernement français. Aussi, la nouvelle situation née de la fin de Barkhane plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires de manière à combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture certaines emprises de Barkhane dans le nord du Mali » a précisé le Premier ministre malien. Après l’allocution de Choguel Kokalla Maïga à la tribune des Nations Unis, la réaction de la France ne s’est pas fait attendre. Ainsi, le Mali et son Premier ministre ont été la cible de certains membres du gouvernement français qui y ont perdu leur latin. Florence Parly et Jean Yves Le Drian qui ont vigoureusement réagi contre l’allocution de Choguel aux Nations Unis. Accueil triomphal réservé à Choguel du retour de New York : De retour de New York, le Premier ministre Maïga a été accueilli en héros par des milliers de Maliens à l’aéroport de Bamako. La population est venue en nombre afficher son soutien pour ce discours qui est entré dans l’Histoire du Mali contemporain. Jamais un dirigeant malien n’a prononcé des vérités aussi crues à la tribune des Nations-Unies depuis plus de 30 ans.

Macki Niang

Source: Sphinx

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