GESTION DES CANTINES SCOLAIRES A KALABAN-CORO : En l’absence du maire, Mahamadou Kéita et ses amis se sont illégalement substitués au CGS

Nous sommes en juin 2020. Le maire de la commune de Kalaban-coro, Tiécoura Diarra, connaît des ennuis judiciaires suite à un complot savamment ourdi par ses adversaires politiques. Le temps de son séjour carcéral, des membres du Conseil communal, avec à leur tête le 2e adjoint au maire, Mahamadou Kéita, et ses amis se sont rendus coupables de violation flagrante des normes qui régissent la gestion des cantines scolaires.

Que s’est-il passé ?

Entre violation des normes définies pour la gestion des cantines scolaires et l’inadéquation des fournitures sur le bon de commandes et celles sur le bordereau de livraison, plus de 13 millions de nos francs ont été illégalement dépensés des caisses de la mairie de Kalaban-coro. Ce scandale retentissant impliquerait, d’après nos informations, le premier adjoint au maire, assurant son intérim, et le 2e adjoint, Mahamadou Kéita. Ce dernier, selon des sources concordantes, semble être le chef de la bande. Au mépris de la loi n°2019-013 du 03 juillet 2019, fixant le régime de l’alimentation scolaire et l’arrêté interministériel n°2019-3326/MEN-MATD-MEF-SG du 1er octobre 2019, ils ont géré des fonds destinés aux cantines scolaires de Gouana.
La loi précitée dispose en son article 31 : « Toutes les ressources mobilisées par les collectivités territoriales, les donateurs et les partenaires au profil des cantines scolaires sont gérées par les Comités de gestion scolaire (CGS) ». L’article 6 de l’arrêté interministériel cité plus haut précise que « les fonds des cantines scolaires sont transférés aux collectivités territoriales qui les mandatent au nom des Comités de gestion scolaire (CGS) ». L’article 7 de cet arrêté interministériel est on ne peut plus clair : « Les fonds des cantines scolaires sont gérés par les Comités de gestion scolaire (CGS) ». C’est en violation de ces normes que le conseil communal de Kalaban-coro s’est substitué au Comité de gestion scolaire des cantines scolaires de Gouana. A la lumière de ces dispositions légales, il n’appartient pas aux collectivités territoriales de passer des commandes pour l’achat de l’alimentation des cantines scolaires.
Le maire intérimaire a fait fi de ces dispositions pour passer des commandes avec deux fournisseurs, Cheick Hamalla Traoré et Nima Distribution Sarl, pour l’achat de l’alimentation au profit des cantines scolaires de Gouana. Pourquoi ont-ils agi en violant des textes qui régissent la gestion des cantines scolaires ? Ont-ils un intérêt particulier dans cette commande ? Allez savoir.
Ils ne se sont pas limités à cette violation des textes. A la lecture du bon de commande, le bordereau de livraison et le procès-verbal de réception, il y ressort une inadéquation entre ce qui a été commandé et ce qui a été livré. En effet, des produits qui ne sont pas mentionnés dans le bon de commande figurent sur le bordereau de livraison et vice-versa. Selon les règles de la comptabilité publique, les produits qui figurent sur le bon de commande doivent être achetés et livrés. Il ne doit pas avoir de différence entre les produits sur le bon de commandes et ceux sur le bordereau de livraison. Tel que effectué par le conseil communal de Kalaban-coro, l’on est en droit de s’interroger si le conseil s’est rendu coupable de détournement de fonds.
Face à ces allégations, nous avons joint au téléphone, le 2e adjoint au maire. Celui-ci a piqué une colère noire comme s’il se reprochait quelque chose. Il n’a pas daigné nous prêter une oreille attentive. « Si vous avez des révélations à faire, faîtes le. Je ne vais pas parler de cette affaire », nous a-t-il balancé avant de nous raccrocher au nez.
Youssouf Diallo

Source: La lettre du Peuple

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