Transport terrestre : Interdiction de la surcharge à compter du 15 novembre

Le Mali va ainsi mettre en œuvre une mesure de l’Uemoa qui est déjà appliquée dans les autres pays membres depuis janvier dernier

 

Le Règlement n°14 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), relatif à la surcharge à l’essieu, sera appliqué au Mali avec une tolérance de 15% à compter du 15 novembre prochain. La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Dembélé, l’a annoncé hier après-midi, lors d’une rencontre d’information avec les acteurs concernés.

On y notait la présence de ses collègues de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine, de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou et de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed.

Cette décision fait suite aux recommandations du conseil des ministres du 5 octobre dernier, tenu sous la présidence du chef de l’État, le colonel Assimi Goïta. La rencontre d’échanges d’hier avec les acteurs visait à partager avec les acteurs les défis à relever en vue de lutter contre la surcharge des véhicules sur nos routes. La démarche qui préconise une application progressive du Règlement n°14 vise à préserver le patrimoine routier, réduire les coûts d’entretien des routes, augmenter la durée de vie des véhicules, diminuer les coûts d’exploitation des véhicules : carburant, pneumatique, maintenance, augmenter le nombre de rotations des véhicules par mois et améliorer la sécurité routière.

La surcharge des véhicules impacte la performance du secteur des transports au Mali. Pays dont les principales denrées de première nécessité sont acheminées par la route, a expliqué la ministre des Transports et des Infrastructures. La surcharge fait peser, selon la ministre Mme Dembélé Madina Sissoko, de lourdes hypothèques sur l’économie nationale.

Au moins, 50 milliards de Fcfa sont perdus tous les ans sur les corridors routiers, du fait des phénomènes comme la dégradation prématurée des routes, qui disparaissent sous les poids insupportables des véhicules hors normes, les coûts des accidents graves imputables à la surcharge et la détérioration des véhicules de transport commercial, a-t-elle illustré.

SAUVEGARDE DU PATRIMOINE ROUTIER- La ministre Dembélé Madina Sissoko a rappelé aussi que les ministres chargés des Infrastructures et des Transports routiers de l’Uemoa, du Ghana et de la Guinée se sont retrouvés en septembre 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. à cette occasion, a été adoptée une démarche commune permettant une application concomitante et progressive du règlement.

À ce jour, a noté Mme Dembélé Madina Sissoko, cette démarche a été suivie d’effet parce que l’extrême surcharge, définie comme un taux de surcharge de plus de 40% du poids total autorisé en charge du véhicule (PTAC), a été entièrement éradiqué dans tous les États membres de l’Uemoa. En 2018, a-t-elle poursuivi, les taux de surcharge dans tous les États étaient au plus estimés à 20%. Cette année, tous les pays membres, à l’exception du Mali, appliquent la tolérance de 15%, depuis janvier 2021.

La ministre en charge des Transports et des Infrastructures a exhorté les acteurs de premier plan, à savoir les chargeurs et les transporteurs routiers, à contribuer davantage à la sauvegarde du patrimoine routier.

Le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR) a souligné que le Règlement n°14 est né de la volonté des États membres de l’Uemoa de mieux protéger les routes et autres équipements de transport routier. Youssouf Traoré a reconnu que son application s’est heurtée à certaines difficultés telles que les divergences d’intérêts entre États, le caractère informel dominant du secteur du transport routier et le faible accompagnement dont bénéficient les transporteurs routiers.

Malgré ces difficultés, le caractère inéluctable de la réforme s’impose d’où l’impérieuse nécessité de la mettre en œuvre, a souligné Youssouf Traoré qui a prôné la création formelle d’un cadre de suivi et d’évaluation pour une mise en application intelligente du Règlement n°14. Il a assuré que son Conseil ne ménagera aucun effort pour sa pleine implication à la réussite de cette opération.

Sur un tout autre plan, Mme Dembélé Madina Dembélé a annoncé qu’à compter du 15 novembre, le gouvernement lancera le processus d’immatriculation des tricycles appelés communément «katakatani», des taxi-motos, de vélomoteurs et de délivrance de permis de conduire à leurs conducteurs. Cela moyennant le paiement des frais à des tarifs réduits. Cette opération se poursuivra jusqu’au 15 août 2022, a-t-elle précisé.

Makan SISSOKO

Source : L’ESSOR

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