Sanctions économiques et financières sur le Mali : La CEDEAO pour une levée en demi-teinte

Annoncée et attendue avec beaucoup d’enthousiasme, la levée des sanctions infligées au Mali est intervenue, hier dimanche, à l’issue du sommet de la sous-région. Elle esquisse des avancées considérables dans les domaines économique et commercial, mais les réserves et la retenue persistent pour le champ politique et institutionnel.

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réunis en sommet ce dimanche 3 juillet 2022, à Accra, au Ghana, ont finalement acté la levée des sanctions économiques et financières contre le Mali, sous certaines réserves.

Le sommet, en attendant le communiqué final, a annoncé la levée de l’embargo sur les transactions commerciales et financières, que toutes les sources concordantes ont confirmées. Ainsi, les mesures de rétorsion commerciales et financières en cours depuis janvier 2022 sont levées, les vols commerciaux vers le Mali reprendront également dans la foulée à compter du mardi 5 juillet 2022.

Toutefois, les sanctions individuelles contre certaines personnalités sont maintenues et le Mali reste suspendu de toutes les instances de l’organisation sous-régionale attendant. Et ce n’est pas tout. Une autre exigence est la non-participation des autorités de la transition aux prochaines élections, conformément aux dispositions de la Charte de la Transition et dans la droite ligne de la récente résolution du Conseil de sécurité sur le sujet. Cette exigence fait suite à l’adoption de la nouvelle loi électorale ouvrant la brèche à une candidature militaire à l’élection présidentielle, à condition de démissionner 4 mois en avance au lieu de six préalablement institués dans les anciens textes. Si l’adoption par les autorités maliennes d’une nouvelle loi électorale et d’un chronogramme électoral constituent des gages vers le retour à l’ordre constitutionnel, la Cedeao joue la prudence et n’hésiterait pas à remettre toutes les sanctions en cas de dérapage. Pour ce qui est de la levée des autres sanctions, elle est suspendue à l’évolution de la situation, notamment au respect du chronogramme électoral adopté à la veille du sommet.

Amidou Keita

Source: Le Témoin
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