Mali: l’effet des sanctions de la Cédéao sur l’économie

Au Mali, les compagnies de transport subissent déjà les effets de la fermeture des frontières terrestres avec les pays de la Cédéao.

Les activités tournent au ralenti et l’impatience commence à gagner les responsables et les passagers des compagnies de transport qui enregistrent déjà d’importantes pertes en termes de chiffres d’affaires. Beaucoup de ressortissants des pays ouest-africains se trouvent également piégés sur le territoire malien.

 

“Une situation intenable”

A Gana Transports, John semble quelque peu perdu dans les locaux presque vides de cette compagnie qui transporte des passagers vers les pays ouest-Africains.


Les sanctions de la Cédéao ont un impact notamment sur les compagnies de transport au Mali.

Ce ressortissant du Nigeria se dit surpris par la fermeture des frontières du Mali avec les pays de la Cédéao.

 “Nous avons quitté la Guinée, on doit retourner chez nous au Nigeria. Mais on ne savait pas que les frontières étaient fermées. Nous l’avons appris seulement ce matin et on nous dit que les frontières sont fermées. Finalement, nous sommes coincés ici, on ne peut pas partir, on ne peut pas retourner. C’est une situation difficile” se plaint-il.

Fatoumata, elle, était venue au Mali pour célébrer le mariage d’un proche à Bamako. Depuis mardi, cette Sénégalaise ne cache plus son impatience.

J’ai du mal à retourner chez moi à Dakar et j’avoue que c’est une situation intenable. J’exhorte vraiment nos dirigeants (maliens et des pays ouest-africains) à mettre un terme à cet embargo. Là où je suis, je n’ai que le prix du transport sur moi. C’est compliqué” confie t-elle.

La compagnie Sonef Transport dessert plusieurs axes de la sous-région. Cette fermeture des frontières fait mal aux caisses de l’entreprise, comme l’explique Mahamadou Traoré, chef du personnel du groupe Sonef Bamako: “la Mauritanie est fermée, même si elle n’est pas membre de la Cédéao, le Sénégal est fermé, Abidjan est fermé, Niamey est fermé, sans compter qu’à partir de Niamey on se rend à Lomé. Nous sommes vraiment asphyxiés à 80%. C‘est un manque à gagner sur nos recettes”.

Impact sur les activités

Sory Cissé transporte du fer à béton et du ciment entre Dakar et Bamako pour les particuliers et les entreprises. Celui-ci regrette la fermeture des frontières terrestres qui ont un gros impact sur ses activités.

“Au moment où je vous parle, nos remorques qui étaient ici à Bamako et qui devaient prendre la direction de Dakar sont bloquées à la frontière et précisément dans la région de Kayes. Nous avons d’autres véhicules à Dakar dans la même situation. Des amis avaient chargé une remorque à destination de Bamako mais les autorités sénégalaises ont saisi leurs documents” explique t-il.

Des centaines de Maliens seraient ainsi bloqués dans les différents pays de la sous-région.

Source: DW

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