Affaire des soldats ivoiriens : l’ONU demande leur « libération immédiate », le Mali précise que cette affaire est bilatérale

Rebondissement dans l’affaire des soldats ivoiriens détenus à Bamako. L’ONU demande leur libération immédiate. Mais les autorités de la transition malienne estiment que cette affaire reste une question bilatérale entre le Mali et la Côte d’Ivoire. 

Pour les Nations-unies, ces militaires ivoiriens en détention au Mali devront être libérés. Dans le communiqué de l’ONU, le secrétariat de l’organisation dit soutenir fortement « tous les efforts pour faciliter cette libération ainsi que la restauration de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les deux pays ».

Le Mali, par la voix de son ministre des affaires étrangères, s’est dit étonné par cet appel de l’ONU. Dans une interview accordée à VOA Afrique, Abdoulaye Diop promet que le Mali appréciera très prochainement les décisions prises par la CEDEAO et les Nations-Unies sur la question. Il déplore le fait que le Mali n’a pas été entendu pendant ces discussions et estime que c’est une affaire bilatérale et judiciaire entre deux pays frères.

La diplomatie malienne de plus en plus sceptique

Le chef de la diplomatie malienne s’interroge « sur ces décisions prises en faveur de la Côte d’Ivoire ». Pour le Ministre Diop, « la Côte d’Ivoire doit cesser d’être une base arrière pour déstabiliser le Mali !».

Pour rappel, cet appel des Nations unies survient 3 jours après le discours du Premier ministre par intérim du Mali, à l’Assemblée générale de l’ONU. À cette tribune, le Mali a signifié à António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, que « la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas de ses attributions ».

La médiation des chefs d’État de la CEDEAO « s’impose »

Pour le politologue Bréhima Mamadou Koné, « cette question des militaires ivoiriens ne devait même pas être posée à la tribune des Nations-unies ». L’enseignant-chercheur estime que cette affaire bilatérale entre le Mali et la Côte d’Ivoire ne peut être résolue qu’avec une médiation des chefs d’états de la CÉDÉAO.

Cependant la mission de haut niveau de la CÉDÉAO annoncée pour ce mardi 27 septembre à Bamako n’est pas arrivée. Du côté du ministère des affaires étrangères du Mali, on évoque des contraintes d’agenda. Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux, le département précise sa disponibilité à accueillir cette délégation des chefs d’État de la sous-région les 29 et 30 septembre 2022. Pour le moment, aucune explication n’a été donnée par la représentation nationale de la CEDEAO au Mali.

Studio Tamani

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