Paris : une marche des « mutilés Gilets jaunes » qui « ne lâcheront rien »

Entre 300 et 400 personnes ont défilé ce dimanche 2 juin à Paris pour dénoncer les violences policières dont certains Gilets jaunes estiment avoir été victimes. Dans le cortège figuraient de nombreuses personnes gravement blessées lors des manifestations des Gilets jaunes ces derniers mois.

« Éborgnés » et autres blessés des Gilets jaunes en tête, entre 300 et 400 personnes ont défilé dans le calme dimanche à Paris pour dénoncer les « mutilations policières » et réclamer l’interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD) et de certaines grenades lacrymogènes « inutilement dangereux ».

Parti de la place de la Bastille peu après 12 h, le cortège a défilé sans incident aux cris de « Stop aux mutilations », « Police partout, justice nulle part » ou « Macron démission, Castaner en prison », jusqu’à la place de la Nation, où il s’est dispersé en début d’après-midi.

Une vingtaine de manifestants gravement blessés, notamment à la tête ou aux mains, venus de région parisienne mais aussi de Montpellier, Bordeaux ou Quimper, ont été longuement applaudis.

2 448 blessés côté manifestants
En tête, deux banderoles : l’une montrant une vingtaine de portraits de ces blessés, souvent le visage tuméfié par des tirs de LBD, et une autre réclamant l’« interdiction du LBD et des grenades lacrymogènes » GLI-F4, qui contient de l’explosif TNT, et de désencerclement GMD.

Selon les organisateurs du rassemblement, depuis le début des manifestations de Gilets jaunes le 17 novembre dernier, « 23 personnes ont été éborgnées, 5 ont perdu la main, un a été amputé d’un testicule, un a perdu l’odorat et une dizaine d’autres » ont eu d’autres blessures graves (à la mâchoire, au pied…).

Le ministère de l’Intérieur recensait mi-mai 2 448 blessés côté manifestants et 1 797 parmi les forces de l’ordre, sans plus de précisions.

« Il faut que justice soit faite »
Les blessés ont expliqué dimanche leurs « vies fracassées » par les « traumatismes » physiques et psychologiques, les pertes d’emploi, les « nuits sans sommeil » ou peuplées de « cauchemars » alors que, assurent-ils, ils manifestaient pacifiquement et ne représentaient aucun danger quand ils ont été atteints.

Parmi eux, Antoine Boudinet a eu la main arrachée le 8 décembre à Bordeaux par l’explosion d’une GLI-F4 qu’il avait ramassée.

« Les blessés ont fini par faire entendre leur voix, mais il faut que justice soit faite et que les coupables soient punis, les responsables de la police s’ils ont donné l’ordre de blesser ainsi les gens, ou les policiers s’ils l’ont fait de leur propre initiative », a-t-il expliqué.

« Plus ils nous tirent dessus, et plus cela attise la colère des gens, mais nous ne lâcherons rien ».

Ouest-france

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