Burkina Faso : deux soldats tués et neuf blessés lors du coup d’Etat (Damiba)

Damiba a déclaré dans une vidéo avoir démissionné après un dialogue avec les autorités religieuses et coutumières ainsi qu’avec le capitaine Ibrahim Traoré et le président en exercice de la Cédéao.

Les affrontements entre les soldats qui étaient restés fidèles au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et les hommes du capitaine Ibrahim Traoré ont fait deux morts et neuf blessés du côté des éléments proches de Damiba, a déclaré l’intéressé lui-même dans une vidéo diffusée lundi, sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il avait démissionné “en toute conscience et en pleine responsabilité”.

Damiba a expliqué que dans la nuit de jeudi à vendredi et jours suivants, un groupe de militaires conduit par le capitaine Traoré avait “convergé de manière massive vers les zones sensibles de la présidence du Faso, de la base aérienne, de la télévision publique et de certains domaines diplomatiques avec pour objectif affiché d’interrompre la transition”.

“Les actions ont occasionné au niveau de nos périmètres défensifs deux morts neufs blessés et des dégâts matériels”, a fait savoir Damiba.

Il a soutenu qu’après des efforts de dialogue et de concertations et devant les “risques de divisions et de fractures” au sein de l’armée, “en toute conscience et en pleine responsabilité, j’ai renoncé à compter de ce jour 02 octobre à ma fonction de chef d’Etat de président de la transition”.

Il a précisé que cette décision a été prise après un dialogue avec les autorités coutumières et religieuses, le capitaine Ibrahim Traoré et le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur la base de sept points d’accord.

Il s’agit, entre autres, de la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des Forces de défense et de sécurité engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces armées et la poursuite de la réconciliation nationale.

A cela s’ajoute la condition du respect des engagements pris avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEA), la poursuite de la réforme de l’Etat et la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.

Revenant sur l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) en janvier 2022, Damiba a expliqué que cette situation avait suscité “pleins d’espoirs” au sein de toutes les couches de la population, au point de “nous aveugler sur les durs défis de la réalité de notre pays”.

Après huit mois de batailles de la refondation, a-t-il dit, “les évènements dramatiques de l’attaque du convoi de Gaskindé le 26 septembre 2022, ont servi de ferment à renforcer les incompréhensions, les tensions et les critiques au sein des populations mais aussi au sein des forces” au lieu d’être “un moment de deuil, d’introspection, d’autocritique, et de diagnostic véritable de l’amère réalité de la lutte contre l’insécurité”, a-t-il dit.

L’attaque du convoi humanitaire évoqué par Damiba avait coûté la vie à 11 soldats, une cinquantaine de civils toujours disparus, selon un bilan toujours provisoire.

L’ancien président de la transition burkinabè explique que c’est dans ce contexte que “quelques unités de nos forces militaires avec des sympathisants civils et politiques …” ont mené ce coup d’Etat contre lui.

A l’endroit des nouvelles autorités du Burkina Faso, Damiba a formulé ses vœux de succès et les a ivités à travailler surtout à unir plutôt qu’à se disperser.

“Je les invite à rester patriotes et intègres, à porter haut les valeurs du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et à porter leur responsabilité comme un sacerdoce”.

Damiba a terminé en remerciant tous les acteurs et actrices au plan national et international, les garants et les sympathisants du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration qui ont œuvré de manière sincère et désintéressés à la bonne marche de la première étape de la transition.

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 24 janvier dernier contre Roch Marc Christian Kaboré, Damiba a été renversé vendredi 30 septembre par des militaires proches de lui, conduits par le capitaine Ibrahim Traoré.

AA / Ouagadougou / Dramane Traoré

 

aa.com

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