Que sont-ils devenus ? Soumaïla Coulibaly, après le football, l’aviculture

Dès la fin de sa carrière en 2012, l’ancien capitaine du Djoliba et des Aigles s’est lancé dans l’élevage de volailles. Soumi, comme l’appelaient les supporters, dispose de deux pigeonniers où l’on trouve toutes les races de pigeons. Une belle reconversion

 

Soumaïla Coulibaly dit Soumaïlaba : ce nom vous dit-il quelque chose ? Sans doute, parce qu’il s’agit de l’ancien capitaine du Djoliba et des Aigles et l’un des meilleurs milieux offensifs de l’histoire du football malien.

Souvent, certains supporters le confondent à l’autre Soumaïlaba, à savoir Soumaïla Traoré qui a également fait les beaux jours du Djoliba et de la sélection nationale, mais le cadet, Soumaïla Coulibaly, a connu une carrière plus grande qui l’a amené en Egypte (Zamalek), en Allemagne (SC Fribourg, Borussia Mönchengladbach, Frankfort) et en Chine (Yanbian).

C’est après son départ de la Chine que Soumaïla Coulibaly décida de mettre un terme à sa longue carrière. Nous sommes alors en 2012 et trois ans plus tôt (2009), celui que l’on appelle également par le sobriquet Soumi, avait pris sa retraite internationale.

Après avoir raccroché définitivement les crampons, Soumaïla Coulibaly choisit de revenir au bercail pour faire la colombiculture.

«J’ai une grande passion pour l’élevage, j’ai commencé cette activité depuis l’enfance. Je partais chaque dimanche au marché de volailles (légume da) pour acheter les pigeons. Même quand j’étais en Allemagne, j’achetais des pigeons pour les envoyer à mon grand frère. Je n’ai jamais cessé cette activité et je ne me voyais pas faire autre chose après la fin de ma carrière que la colombiculture. J’aime vraiment ça», explique Soumaïla Coulibaly que nous avons rencontré à son domicile à Baco-Djicoroni.

C’est là que l’ancien capitaine du Djoliba et des Aigles a construit un grand pigeonnier et on y trouve plusieurs races de pigeons : géant hongrois (race de grands pigeons originaires de Hongrie, à coquille et aux pattes fortement emplumées), mondain ou mondains français, (gros pigeon domestique développée après de longues sélections, peut atteindre parfois la grosseur d’une petite poule, élevée aujourd’hui comme race d’ornement avec un plumage très varié de coloris), pigeon voyageur (une variété spécialement sélectionnée pour effectuer des voyages afin d’acheminer des messages), nègre à crinière (pigeons originaires d’Allemagne, à tête noire, à forte crinière et aux pattes emplumées) et romagnol (gros pigeons d’ornement originaires d’Italie «Romagne», au port horizontal, à queue étroite, et à pattes emplumées).

«Ce sont mes meilleurs amis (les pigeons, ndlr). Les meilleurs moments de la journée, je les passe avec eux. Toute ma famille me connaît pour ça. Je suis très heureux de les avoir avec moi», a confié Soumaïla Coulibaly, en nous faisant visiter le pigeonnier. Le pigeon mondain est la race la plus recherchée, elle vient d’Europe et la paire peut coûter jusqu’à 200.000 Fcfa.

«L’élevage des oiseaux a beaucoup évolué au Mali. Les gens entrent de plus en plus dans le métier, c’est très intéressant, explique Soumaïlaba, en indiquant que plusieurs pays de la sous-région, dont le Nigeria, le Niger, le Bénin, le Burkina Faso, s’approvisionnent sur le marché malien.

L’ancien milieu de terrain des Aigles dispose d’un deuxième pigeonnier qu’il a construit dans son champ. Selon lui, le nombre d’aviculteurs ne se compte plus au Mali et presque tous ceux qui ont des champs, font le commerce de pigeons.

«Les pigeons viennent d’Europe et quand ils arrivent, les gens, notamment les grands commerçants, se ruent sur les containers. Le marché est approvisionné par quatre personnes qui sont connues de nous tous», a indiqué Soumi qui n’a pas décroché avec le monde du football, puisqu’il occupe, actuellement le poste de sélectionneur national de l’équipe des minimes.

L’équipe s’entraîne deux fois par semaine (samedi et dimanche au stade du 26 Mars) et la mission assignée à l’ancien N°10 du Djoliba et des Aigles est de bâtir une sélection nationale minime digne de ce nom.

«Le football malien regorge de jeunes talents qui ne demandent qu’à être encadrés, estime Soumi. Avec ces enfants, on peut faire beaucoup de choses. Naturellement, le Malien sait jouer au football. Je suis optimiste quant à l’avenir de notre football». Âgé aujourd’hui de 41 ans (il est né le 15 avril 1978 à Bamako), Soumaïla Coulibaly est marié et père de 6 enfants (3 filles et 3 garçons).

Djènèba BAGAYOKO

L’Essor

Suivez-nous sur Facebook sur