Nos expatriés : Hamed Marius Assoko, «Je pense beaucoup à l’équipe nationale»

Disparu des écrans radars depuis son départ du Horoya de Conakry, l’ancien défenseur des Onze Créateurs et du Stade malien a rebondi au Koweït, précisément à Kazma Sporting Club. Dans l’interview qui suit, le joueur aborde plusieurs sujets : les Aigles, son transfert dans l’Emirat, le confinement

L’Essor : On avait perdu vos traces après votre départ du Horoya de Guinée. Comment êtes-vous arrivés au Koweït ?

Hamed Marius Assoko : Effectivement, j’étais perdu après mon départ du Horoya de Guinée. En fait, pendant cette période j’étais en négociation avec Kazma Sporting Club de Koweït. Comment je suis arrivé dans ce club ? C’est très simple, c’est grâce à un ami de mon agent que j’ai atterri à Kazma Sporting Club. Je profite de cette occasion pour lui rendre un grand hommage, sans oublier mon agent. J’avoue que depuis que je suis là, tout se passe bien, les dirigeants du club m’apprécient beaucoup. Ce n’est pas pour me jeter des fleurs, mais je suis vraiment aimé ici. Mes coéquipiers sont sympas avec moi tout comme l’entraîneur Boris Bunjak.

L’Essor : Depuis combien de temps vous êtes au Koweït et quelle est la durée de votre contrat avec Kazma Sporting Club ?

Hamed Marius Assoko : J’ai signé d’abord un contrat de six mois qui n’est pas arrivé à terme. Mais après avoir joué quelques matches, j’ai séduit les dirigeants du club et également les supporters. La preuve, les dirigeants ont décidé de me prolonger d’un an. Le nouveau contrat sera signé dans les prochains jours, c’est déjà acté. Je suis très content et heureux d’être ici, c’est comme si j’étais au pays, l’atmosphère est bonne, je n’ai eu aucun problème depuis mon arrivée ici.

L’Essor : Plusieurs joueurs maliens jouent en Asie en ce moment, selon vous, y-a-t-il un challenge sportif sur ce continent ?

Hamed Marius Assoko : Oui il y a un challenge sportif sur ce continent car les championnats asiatiques sont très compétitifs, techniques et aussi physiques. Aussi, les responsables qui sont à la tête des clubs d’ici sont très ambitieux et font tout pour la réussite et le succès de leurs clubs. En plus, ici le championnat est professionnel ce qui n’est pas le cas dans des pays comme le Mali. C’est très différent.

L’Essor : Quels commentaires vous inspire le niveau du championnat koweïtien par rapport à celui du Mali que vous connaissez bien pour avoir joué avec les Onze Créateurs et le Stade malien ?

Hamed Marius Assoko : Pour moi, le niveau du championnat koweïtien est supérieur à celui du Mali et c’est normal parce qu’ici le championnat est professionnel. Je suis désolé de le dire, mais les conditions de travail ne sont pas les mêmes. C’est peut-être pour cette raison aussi que plusieurs joueurs maliens évoluent actuellement ici et dans les autres pays du continent asiatique.

L’Essor : Vous avez repris les entraînements après plus de trois mois de confinement. Quelle était la position de Kazma Sporting Club avant l’arrêt du championnat et quelles sont les dispositions prises pour la reprise des séances d’entraînement ?

Hamed Marius Assoko : Dieu merci, nous avons récemment repris les entraînements collectifs. Avant l’interruption du championnat, Kazma occupait la 4è place avec 22 points. Après 14 journées de compétition, le classement est dominé par Al Koweït (30 points), suivi d’Al Qadisiya (30 points) et d’Al Salmiya (26 unités). Les dispositions prises pour la reprise des séances d’entraînement sont la prise des températures avant et après les séances, le test de la Covid-19 chaque jour et le port de masque qui est obligatoire en ville.

L’Essor : Comment vous avez vécu le confinement ?

Hamed Marius Assoko : Le confinement n’était pas du tout facile (rires) du matin au soir, nous étions cloîtrés chez nous. Pas de sortie sous peine d’amende, j’étais vraiment fatigué de cette situation. Je passais la journée à regarder la télé et à jouer aux jeux. Des fois, j’appelais la famille au pays. Evidemment, il y avait les séances individuelles qu’on faisait tous les soirs à la maison et conformément au programme qui a été élaboré par l’entraîneur.

Dieu merci, le confinement est fini, nous pouvons sortir, mais le port du masque reste obligatoire. Aussi, tout le monde est tenu de respecter les mesures barrières édictées par les autorités. Je ne souhaite plus jamais revivre ça, la place d’un footballeur, c’est sur le terrain et non à la maison.

L’Essor : Vous avez joué le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2016) avec la sélection nationale, mais depuis vous avez disparu des écrans radars. Que s’est-il passé ? Quelles sont vos ambitions pour la sélection nationale ?

Hamed Marius Assoko : J’étais au Horoya AC de Guinée. Là-bas, j’ai joué deux fois la Ligue des champions d’Afrique et mon équipe s’est arrêtée en quart de finale. Ensuite, j’ai remporté deux fois le championnat de Guinée et autant de fois la coupe nationale, sans oublier la super coupe.

Mes ambitions pour la sélection nationale sont simples, c’est de toujours porter le maillot du pays comme tout footballeur. Mais pour l’instant, je me consacre amplement à mon club, le Kazma. Je ferai tout pour que le club puisse remporter un trophée continental. Je reste disponible pour mon pays et j’espère que mon tour viendra bientôt.

L’Essor : La phase de groupe des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 va bientôt débuter. Dans la poule E, le Mali affrontera l’Ouganda, le Kenya et le Rwanda. A votre avis, quelles sont les chances des Aigles ?

Hamed Marius Assoko : Pour moi le Mali est favori du groupe, mais dans un match de football tout est possible. Je fais confiance à cette équipe et je suis sûr qu’elle répondra présente. Autrement dit, je n’ai aucun doute que le Mali va se qualifier.

L’Essor : Le prochain Mondial est prévu au Qatar, un pays voisin du Koweït. Les Koweïtiens attendent-ils quelque chose de cette grande messe du football mondial ?

Hamed Marius Assoko : Bien sûr que les Koweïtiens attendent beaucoup de cette grande messe du football. à chaque fois que j’en parle avec mes coéquipiers ils me disent qu’ils sont hyper motivés et que le Koweït fera tout pour participer à la phase finale.

L’Essor : Selon vous, quelle peut être la particularité de cette Coupe du monde qui se déroulera du 21 novembre au 18 décembre 2022, une période qui coïncide avec la chaleur ?

Hamed Marius Assoko : Bon, la particularité de cette Coupe du monde est que les équipes qualifiées vont jouer sous une grande chaleur. Certes, le Qatar est en train de construire des stades climatisés, mais pour moi, ce sera difficile pour les pays qui ne sont pas habitués à la chaleur. Quant à nous, le Mali, si nous arrivons à nous qualifier, ce sera un plus, car nous sommes déjà habitués à ces conditions climatiques. Mais il faut d’abord se qualifier, pour le reste on verra.

L’Essor : Les deux Coupes africaines des clubs vont bientôt reprendre. Comment voyez-vous les chances de votre ancien club, le Horoya qui affronte Pyramide d’Egypte ?

Hamed Marius Assoko : Les chances du Horoya sont grandes et je suis très optimiste pour mes anciens coéquipiers. Le Horoya est une grande équipe, composée de jeunes joueurs très techniques et surtout combatifs.

En plus, les joueurs ont la chance d’avoir un président, Mamadou Antonio Souaré, qui aime le football et qui est prêt à tout pour le succès de son club. Le seul problème est que la demi-finale se jouera au Maroc, donc les joueurs de Horoya seront orphelins de leurs supporters. Je leur souhaite bonne chance.

L’Essor : Quels souvenirs vous avez de cette équipe dont le maillot a été porté par plusieurs joueurs maliens ?

Hamed Marius Assoko : J’ai de très bons souvenirs du Horoya. Le Horoya est un grand club avec un grand président. Je suis très content quand je vois mes frères porter le maillot de ce club. J’ai fait deux bonnes saisons au Horoya, j’avais paraphé un contrat de 3 ans mais après quelques soucis, j’ai pris du recul et finalement je suis parti.

Malgré mon départ précipité, je garde une bonne relation avec les dirigeants du club et également avec les joueurs. Je profite de cette occasion pour saluer mes frères maliens qui sont au Horoya : Boubacar Samassékou, Germain Berthé sans oublier les autres.

L’Essor : Avez-vous un message pour les supporters maliens ?
Hamed Marius Assoko : Je salue tous les supporters maliens en général et ceux du Stade malien et des Onze Créateurs en particulier. Aujourd’hui, je suis devenu un joueur professionnel, c’est grâce à ces deux clubs. Je leur dis merci.

Ce que je peux dire aux supporters maliens, qu’ils continuent à encourager les sélections nationales, qu’ils soient patients quand les équipes traversent une mauvaise passe. Un grand merci à tous les supporters qui m’ont soutenu depuis le début de ma carrière et qui continuent à le faire malgré la distance.

Interview réalisée par
Djènèba BAGAYOKO

Source : L’ESSOR

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