Coronavirus : Comment les sportifs gèrent malgré la suspension des activités?

Ils sont professionnels ou amateurs, mais courent, nagent ou font du vélo tous les jours. Les sportifs professionnels et aussi bien qu’amateurs doivent adapter leurs entraînements à des consignes de sécurité qui ne cessent d’évoluer

 

L’épidémie de coronavirus a entraîné la suspension, le report et même l’annulation de nombreux événements sportifs. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs à son poste de latéral droit, Falaye Sacko, a été décisif cette saison avec Vitória Guimarães (première division portugaise), avec 5 passes décisives en 25 matches toutes compétitions confondues. Freiné par la suspension du championnat, en raison du Covid-19, l’international malien continue de travailler à domicile, pour maintenir la forme.
«La Primeira Liga portugaise est suspendue en raison de la pandémie du coronavirus, qui sévit dans le monde. Nous sommes confinés à domicile et on ne sort que pour des urgences. Il n’y a plus d’entraînement collectif. Chacun s’entraîne à la maison, en attendant que la situation se stabilise. On s’entraîne donc en ligne avec les entraîneurs et les préparateurs physiques. Donc, ils voient tout le monde à travers leurs ordinateurs et nous les voyons aussi. C’est impossible de tricher.
Sinon, je sors dès fois pour des exercices individuels. Je cours un peu, pour maintenir la forme», a expliqué le joueur malien lors d’un entretien avec le site reference14sport. Falaye Sacko poursuit, «seul le travail paye. Même si on a le talent, si on ne travaille pas comme il faut, on ne pourra jamais atteindre un certain niveau. Par la grâce de Dieu, je commence à être de plus en plus décisif et je remercie mes coéquipiers et mon encadrement. Car, c’est un travail du collectif. Je n’ai pas encore marqué de but, mais j’ai 5 passes décisives à mon actif en tant que défenseur. Ce n’est pas du tout mal.»
Pour sa part, le milieu de terrain malien, Ousmane Sountoura (25 ans), qui a rejoint janvier dernier le PAE Chania, en 2è division grecque a partagé des séances d’entrainements en vidéo sur sa page Facebook. Il a révélé comment se passe la situation en Grèce avec la pandémie coronavirus. «Avec la pandémie coronavirus, tout est fermé et personne ne sort. Mais, le cas de la Grèce n’est pas aussi dramatique comme celui de l’Italie ou encore de la France… Ici, on peut sortir pour aller au supermarché, néanmoins toutes les activités sont presque à l’arrêt. Les cafés et les restaurants…, tout est fermé.

Tu sors seulement pour une urgence ou tu sors juste pour acheter quelque chose et retourner à la maison. Les entraînements sont suspendus et chacun s’entraîne à domicile selon les consignes de l’équipe, en attendant», souligne le joueur malien qui voudrait atteindre le plus haut niveau, pour rejoindre les Aigles du Mali. Son objectif est de remporter une CAN et participer à une phase finale de la Coupe du monde. «Comme objectif, je veux continuer à progresser en club et j’aimerais honorer ma première sélection avec le Mali. Je rêve de remporter une Coupe d’Afrique avec les Aigles et participer également à la phase finale de la Coupe du monde. Je voudrais un jour évolué dans un grand club et remporter aussi la Ligue des Champions d’Europe, comme Seydou Keïta (2009 et 2011) avec le FC Barcelone ou encore Djimi Traoré avec Liverpool (2005). Ce sont mes principaux objectifs pour le moment», dira-t-il.
Retour sur le plan national avec les joueurs de la première division où nous avons pu joindre au téléphone quelques uns. Ils nous ont révélé comment ils vivent cette situation. «Depuis la suspension de toutes les activités sportives, c’est chacun pour soit.
Chacun de son côté fait tout pour garder la forme. Je fais le footing en solitaire dans le quartier. On ne sais pas quant est-ce que ça va prendre fin, mais le mieux est de se maintenir en forme pour ne pas trop grossir. Je conseille mes collègues de ne pas passer toute la journée a dormir. Le championnat n’a pas encore dit son verdict, alors travaillons, mais toutefois respectons les consignes des autorités pour vaincre ce mal», précise le capitaine du CSD, Nouhoum Koné.
Même son de cloche chez l’attaquant de l’AS Performance, Drissa Konaté. «Le préparateur physique du club nous a donné un catalogue avec un programme d’entraînement bien déterminé a faire à domicile. Le travail consiste à faire un peu de footing, au moins 25 minutes. Il y’a aussi des séances de gymnastique à faire en solitaire. Le seul problème est qu’il n’y a pas de surveillance, pas de vidéos et autres. Le joueur est laissé à lui même. Personnellement, quand je m’entraîne, je me dis toujours, je le fais pour moi même. J’aimerai évoluer au haut niveau», explique le canonnier de l’AS Performance.

Mais concrètement, risque-t-on d’attraper le coronavirus en allant faire son footing en solo ? «Si vous allez courir tout seul, vous ne risquez en réalité pas grand-chose. Les probabilités sont vraiment minimes. On sait que ce virus se transmet par gouttelettes, des particules lourdes qui ne vont pas aller au-delà d’un mètre», explique Dr Bagna Nouhoum Baby, médecin du sport. Celles-ci, expulsées par le nez ou la bouche quand une personne tousse ou éternue, n’iront pas au-delà de cette distance. «Dès lors, si on reste à plus d’un mètre de tout le monde en faisant son footing seul, on ne risque rien et le risque est nul», ajoute Dr Bagna N. Baby. Et encore, il poursuit, «si vous croisez une personne à moins d’un mètre, par malheur ou par surprise, il faudrait dans un concours de circonstances qu’elle tousse au moment où vous passez juste à côté d’elle, et qu’elle soit contagieuse, puis que les particules soient portées suffisamment en grande quantité pour venir vous infecter. Les risques sont donc très faibles.»
Quand on est malade avec de la fièvre, on a rarement envie d’aller courir. Rappelons d’ailleurs que toute activité sportive en cas de fièvre est proscrite. Mais le problème peut être ailleurs. Beaucoup de personnes sont porteuses sans le savoir et risquent donc forcément de diffuser le coronavirus en sortant, dans tous les cas. Pas forcément en toussant si elles n’ont aucun symptôme, mais en touchant toutes sortes d’objets ou de surfaces. Dans ce cas, tous les gestes barrières, même si vous n’avez aucun symptôme, sont plus que jamais primordiaux en sortant de chez soi.

Seïbou S. KAMISSOKO

Source : L’ESSOR

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