Championnat national : LE PROJET DE FORMAT QUI DIVISE

Quel format pour le championnat national 2017-2018 ? Quatorze, seize, dix huit ou vingt équipes ? Voilà la question à laquelle il faudra répondre, avant le lancement de la nouvelle saison.
Le Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) croyait avoir trouvé la solution, en validant la montée de deux nouvelles équipes (Yeelen Olympique et AS Performance de Kabala) et en optant pour un championnat à vingt équipes, réparties en deux poules de dix.

Avec ce format, les trois derniers de chaque poule, soit six formations, seront reléguées en D2 et remplacés par les deux équipes sacrées au tournoi de montée. Ainsi, dès la saison 2018-2019, on se retrouvera avec un championnat à seize équipes, le format conforme au contrat signé avec Orange-Mali, le sponsor officiel de la compétition.
Le problème, c’est que le nouveau format proposé par le CONOR ne fait pas l’unanimité, d’une part parce que certaines équipes contestent la validité du dernier tournoi de montée en D1 et d’autre part, parce qu’elles estiment qu’il y a des enjeux électoraux avec l’augmentation du nombre d’équipes.
Dès lors, on comprend pourquoi les discussions ont été chaudes, le vendredi 2 mars (date initialement prévue pour le démarrage du championnat mais qui a été reportée, ndlr), lors de la rencontre entre le CONOR, les secrétaires généraux et les présidents des clubs et les responsables des ligues. Pourtant, Mme Daou Fatoumata Guindo, Mahamadou Samaké et Me Mamadou Gaoussou Diarra ont tout fait pour dépassionner les débats. Ils ont répété, à plusieurs reprises, que le CONOR sera toujours impartial et souligné l’importance pour les clubs et les joueurs de reprendre les activités pour permettre à notre pays de préparer sereinement les éliminatoires de la CAN 2019. Mais une fois encore et comme lors de la dernière Assemblée générale de la FEMAFOOT, les esprits se sont échauffés et il y a eu des agressions verbales entre les deux tendances qui s’affrontent depuis 2013 pour la présidence de la FEMAFOOT, à savoir le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM) et les sympathisants de l’ancien Comité directeur de la fédération.
Le point de discorde entre les deux camps reste toujours le même : l’interprétation des textes. Alors que les responsables du CLCM continuent de dénoncer «la violation systématique des textes», le camp adverse assure que les textes sont respectés et manifeste son soutien au CONOR.
Quand le secrétaire général du Djoliba, Modibo Coulibaly affirme que statutairement, le CONOR ne peut pas augmenter le nombre d’équipes du championnat, son homologue du Stade malien, Mohamed Diané dit le contraire et évoque un article des mêmes statuts. De son côté, le CONOR met en avant le respect des textes. Pour Mme Daou Fatoumata Guindo, tout ce que le comité doit faire, sera fait dans le respect strict des textes ou en accord avec tous les protagonistes.
«Il n y avait aucune arrière pensée derrière la décision du CONOR (le démarrage du championnat, ndlr). Notre mandat s’achève le 30 avril et nous sommes pris par le temps. On a déjà fait un mois et il n y a pas d’activités sportives», expliquera la présidente du CONOR.
«Vous auriez dû commencer par vous attaquer d’abord à ce qui a amené tout ça, c’est-à-dire la violation des textes, avant de penser au championnat national», lance alors un responsable de club. «Le CONOR est là pour faire appliquer les textes, mais vous n’allez pas nous faire revenir quatre ans en arrière, c’est-à-dire au début de la crise. Il faut avancer et on avancera ensemble», répondra la présidente du CONOR.
Un autre sujet a été évoqué par Mme Daou Fatoumata Guindo. Il s’agit du problème financier lié aux activités du CONOR, notamment l’organisation des compétitions. Le coût opérationnel du comité que la FIFA prend en charge est de 25 millions de F cfa par mois et cette somme est destinée seulement aux indemnités des membres du CONOR et au budget de fonctionnement de la fédération (salaire des employés, entretien et autres). «Nous n’avons trouvé que 13 millions de F cfa sur les comptes de la fédération. Le CONOR a besoin d’argent pour ses activités, parce qu’on ne peut rien faire avec ce qu’on a trouvé sur les comptes de la fédération. Tous ces problèmes doivent être réglés avant la fin de notre mandat.
En plus, il faut savoir que le budget du championnat va augmenter si le nombre d’équipes passe à vingt», dira Mme Daou Fatoumata Guindo, avant de lancer un appel à ses interlocuteurs. «Le CONOR demande votre collaboration et votre indulgence. Nous sommes là pour tout le monde, s’il le faut nous irons jusqu’au niveau des districts pour parler avec les gens. Notre cheval de bataille restera toujours le dialogue et nous sommes convaincus qu’on y arrivera», complètera la présidente du CONOR.

Souleymane B. TOUNKARA

 

Source: Essor

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