Jour J. À quelques longueurs du début de la Coupe du monde, le mercato vient d’ouvrir ses portes et apporte avec lui son lot de tracas et de rumeurs quotidiennes. Dans le même temps, joueurs, sélectionneurs et agents vont devoir jongler entre Mondial et transferts à tout va.
«Il y a tout un protocole qui fait oublier aux joueurs les à-côtés»
«Comme entraîneur, on ne peut pas le gérer»
En tant que sélectionneur, c’est aussi le moment de se métamorphoser en patriarche attentif. À l’image de Didier Deschamps, qui a dernièrement accordé à Samuel Umtiti l’autorisation d’aller signer son nouveau contrat à Barcelone, certains sélectionneurs n’hésitent pas à se montrer courtois. Ancien du Gabon, du Mali et du Sénégal, Alain Giresse glisse une anecdote à propos d’un rassemblement : «Ça m’est arrivé d’en discuter avec mes joueurs et même d’organiser un déplacement pour un cas exceptionnel. Le joueur était dans un tel état de soulagement quand il a signé… Mais c’était bien tombé. Le club avait affrété un avion privé, lui était suspendu. Il a fait l’aller-retour et on a fait en sorte de le faire.» Une situation bien évidemment impossible à imaginer en période de Coupe du monde, alors qu’Alain Giresse, conscient des difficultés d’un coach, nuance à raison. «Après, comment voulez-vous gérer le mercato en étant sélectionneur? Je prends un autre exemple. Comment voulez-vous gérer un joueur qui a son fils malade? L’aspect professionnel, ce n’est pas le plus dramatique évidemment, mais cela peut préoccuper le joueur. Et l’entraîneur, la seule chose qu’il peut interdire au joueur, c’est d’aller signer son nouveau contrat en Angleterre, en Italie ou en Espagne. Quant à l’agent, s’il n’est pas là physiquement, on ne peut bien sûr pas confisquer les téléphones. Cela fait partie de la vie privée. Cet élément-là, ce n’est pas gérable pour un sélectionneur.»