Afrobasket féminin, Sylvain Lautié : «NOUS AVONS UNE ENVIE FORTE DE GAGNER»

Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, le technicien français affirme, sans détours, que son objectif est de remporter la couronne continentale et affiche sa confiance quant à la capacité des Aigles Dames de relever le défi

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L’Essor : L’Afrobasket féminin, c’est dans deux mois à Bamako. Comment se passe la préparation de la sélection nationale ?
Sylvain Lautié : «Nous venons de commencer il y a deux semaines. Ça se passe très bien. Il y a un groupe de filles motivées et revanchardes parce que la coupe d’Afrique n’est pas venue à Bamako depuis 10 ans.
Les filles ont envie d’apporter la joie au peuple et une ligne de plus à leur palmarès. Je pense que ce sera la conclusion d’une dynamique du basket-ball féminin du Mali avec la victoire finale à l’Afrobasket senior».
L’Essor : Quelles sont les joueuses qui ont été présélectionnées ?
Sylvain Lautié : «Nous avons élaboré une liste de joueuses. Je n’entre jamais dans les cas individuels parce que pour moi, c’est le collectif qui est primordial. On gagnera avec un collectif et rien d’autre.
Je fais un travail collectif. Individuellement, les joueuses ne gagneront pas. Avec le groupe qu’on a, on fera tout pour gagner. Peu importe le nom des joueuses, l’essentiel c’est d’avoir la volonté de jouer pour le Mali, d’apporter une pierre à l’édifice. Nous avons un groupe mixte».
L’Essor : Où se passera le stage de préparation ?
Sylvain Lautié : «Nous allons faire 90% de nos activités à Bamako. Nous sommes très bien ici et nous sommes heureux. Quoi de mieux que de se préparer dans la salle où il y aura l’Afrobasket. On sait que l’adresse est quelque chose d’important et nous pourrons bien prendre nos repères. Ça permet aussi d’être à l’aise avec les paniers. Je remercie le gouvernement malien de nous avoir mis dans les conditions idéales de préparation. La sélection nationale est logée du côté du Palais des sports, bien climatisé. Il fait également beau. Ce qui nous permet de bien récupérer quand nous sommes à la phase de préparation physique».
L’Essor : Y aura-t-il des matches amicaux avec d’autres sélections nationales ?
Sylvain Lautié : «C’est très compliqué d’avoir des matches amicaux. Parce que c’est une période où il n’y a pas de compétitions à part en Afrique. On devait jouer contre la Tunisie, maintenant que nous sommes dans la même poule, ce n’est plus possible. Nous avons un pré-accord avec le Sénégal mais les dates proposées sont très tardives. C’est compliqué. Nous trouverons les moyens de faire des matches d’une autre manière. Peut-être contre les garçons, d’autres groupes. Je n’ai pas peur pour ça.
L’Essor : Les Jeux de la Francophonie sont-ils dans le programme de la préparation de l’équipe ?
Sylvain Lautié : «Les contextes ont changé. On ne peut avoir quelques filles au dessus de 25 ans. Ça nous aurait obligés de diviser notre groupe. Il est hors de question quand on est en préparation collective de diviser notre groupe en deux. Les Jeux de la Francophonie ne sont plus dans le programme de l’équipe A, on fera une équipe A’ qui va porter du mieux possible les couleurs maliennes à Abidjan».
L’Essor : Parlons de la phase finale de l’Afrobasket, quel est votre objectif ?
Sylvain Lautié : «En toute modestie, je dois dire qu’on ne peut avoir qu’un seul objectif : c’est gagner le trophée de l’Afrobasket. Nous jouons à Bamako, il faut gagner à tout prix. Dans le sport, il n’y a pas de vérité. Il y a deux ans, à Bamako, les U16 masculins ont perdu d’un point à la dernière seconde, (devant l’Egypte 63-64, ndlr). C’est le basket. L’objectif, c’est de gagner. On ne peut pas dire qu’on accueille l’Afrobasket et qu’on n’a pas envie de gagner. Nous avons une envie forte de gagner. Est-ce que l’on pourra, est-ce que les adversaires nous laisseront gagner ? On verra».
L’Essor : Pensez-vous que votre groupe a les qualités techniques suffisantes pour aller au bout de cet Afrobasket ?
Sylvain Lautié : «Je n’ai aucun doute là-dessus. Nous avons les moyens et le potentiel suffisants pour remporter le trophée. Mais après, il y a plein d’aléas : blessure, mauvaise fissure avant le début de la compétition. Il y a toujours des aléas. Mais potentiellement, nous avons un groupe fort».
L’Essor : Que pensez-vous du groupe du Mali?
Sylvain Lautié : «Les deux groupes sont homogènes. Il n’y a pas un déséquilibre. Dans notre groupe, il va falloir se méfier de certaines équipes. Je ne vais pas donner de noms. Je ne veux pas que les adversaires lisent mes réflexions d’une manière négative pour motiver leurs groupes. Je ne ferrai aucun commentaire sur nos adversaires. Nous avons un groupe athlétique. Pour moi, les trois premiers matches seront les plus dangereux. Après, plus le temps passera, mieux ça sera pour nous».
L’Essor : Y-a-t-il un pays que vous craignez particulièrement ?
Sylvain Lautié : «Non. Nous ne craignons personne mais nous respectons tout le monde. Il n’y a pas de petits pays. Comme il y a beaucoup de matches sur un court temps, les différences de niveau s’équilibrent, s’amenuisent. Le fait est qu’on peut être favori au début du tournoi ou sur un match, mais est-ce qu’on est favori quand on joue le 5è match ? Ce n’est pas la même chose. Un tournoi est différent d’un match».
L’Essor : Pensez-vous que l’équipe du Mali sera prête avant le jour J ?
Sylvain Lautié : «Aucun doute. Nous avons deux mois pour faire les réglages nécessaires. Il n’y a que le problème de matches amicaux et toutes les équipes doivent faire face à ce problème. Nous n’allons pas nous plaindre de ce problème qui concerne toutes les autres sélections. Nous serons prêts. Je compte sur le sérieux, la volonté et l’attitude qu’ont les filles aux entraînements. On sent du plaisir, une attente, une envie de gagner. Pour le moment, il n’y a pas de pression particulière, mais plus on se rapprochera de la compétition, plus la pression va augmenter. Nous avons des atouts, je pense qu’on aura un bon équilibre. Les deux mois vont être à la fois longs et courts. Quand on arrivera à J-5, on aura l’impression de ne pas être prêt, mais l’équipe est volontaire et sera prête.

Interview réalisée par
Ladji M. DIABY

LA LISTE DE LA PRéSéLECTION
Meiya Tirera (Cadi La Seu), Nassira Traoré (Dakar université club), Fatoumata Bagayoko (Dakar université club), Kankou Coulibaly (Dakar université club), Djénébou Sissoko (club inconnu), Djéné Diawara (Lyon, France), Nagnouma Coulibaly (Gérone, Espagne), Mariam A. Coulibaly (Gran Canaria, Espagne), Fatim Marena Traoré (Sainte Savine, France), Touty Gandéga (Chartres, France), Astan Dabo (Arras, France), Assitan Traoré (club inconnu), Djénéba N’Diaye (Djoliba), Kadidiatou Maïga (Djoliba), Aïssata Boubacar Maïga (FUS de Rabat), Kounta Camara (club inconnu), Minata Keïta (club inconnu), Adama Coulibaly (Djoliba), Ramata Diakité (Charnay-les-Mâcons, France)

 

Source: essor

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