Vœux de Nouvel An du président de la MP à Assimi Goïta : Danté fait honneur à la presse malienne

A l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux de Nouvel An au président de la Transition Assimi Goïta, Bandiougou Danté président de la Maison de la presse a fait une sortie médiatique remarquée, le tout mesuré à l’applaudimètre. La présentation du très sérieux Bandiougou s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du président de la Haute Autorité de la communication, du Président du Comité National de l’Egal accès aux médias d’Etat, des représentants des associations professionnelles de presse, des consœurs et confrères.

Dans son Avant-propos, Danté a adressé une pensée pieuse à la mémoire de tous nos pères, mères, frères et sœurs, d’ici et d’ailleurs, rappelés à Dieu au cours de l’année qui vient de s’écouler.

Il ressort de sa présentation que, depuis quelques années, notre pays est engagé dans un processus de transition visant à remettre en selle un Mali démocratique, de paix, de cohésion et d’entente. « La page 2023 que nous venons de tourner a été celle de grands défis politiques, sécuritaires, économiques, socio-sanitaires… comme l’attestent les reportages, interviews, dossiers, documentaires… et autres comptes rendus très abondants dans nos colonnes, sur nos antennes et sur le petit écran. Dans ce domaine, les médias maliens ont reflété l’histoire présente de notre pays » a fait savoir le président de la Maison de la presse.

Mais, en dépit de cette performance, la liberté de la presse dans notre pays a quelque peu reculé, a déclaré l’enfant de Ségou pour qui « ce constat est aussi celui des Organismes internationaux de soutien et de défense de la liberté des médias comme Reporter Sans Frontière (RSF) dont le classement annuel fait passer notre pays du 111e en 2022 au 113e rang en 2023 dans un contexte où la tendance n’est plus aux emprisonnements, mais aux assassinats et enlèvements ».

Pour marquer sa détermination, Bandiougou Danté a dit avoir une pensée pour Birama Touré porté disparu depuis 8 ans, à Hamadoun Nialibouly, Moussa Bana DICKO de Douentza, enlevés, dans le centre du pays depuis 2020 sans oublier Sory Koné de Souba dans la région de Ségou.

Face à ce tableau très sombre, Danté, marqué par l’émotion a cité les assassinats de Dada Bah, animateur à la Radio Dagné FM dans la nuit du 26 au vendredi 27 octobre 2023, à Nara, par des individus non identifiés, d’Abdoul Aziz Djibrilla, animateur à la radio Naata de Labbezanga sur l’axe routier Ansongo-Gao, le 7 novembre 2023, et l’enlèvement de ses compagnons de route, Saleck Ag Jiddou dit Zeidane et Moustaph Koné respectivement directeur et animateur de la radio Coton d’Ansongo dont nous sommes encore sans nouvelles. De même que le cas d’Harouna Attini de la radio Alafia d’Ansongo qui s’en est tiré avec quelques blessures et un traumatisme psychologique profond.

Notre camarade n’est pas venu avec le dos de la cuillère car il a aussi évoqué l’enlèvement, le 11 décembre 2023, d’Almahady Barazy, directeur de la radio Bonferey de Taboye dans le cercle de Bourem par des individus armés non identifiés. Grande déception !

Danté a été très constant dans son discours puisqu’il a rappelé l’atmosphère très viciée en 2023. « Oui nous avons été mis au pain sec et à l’eau » a-t-il dénoncé avant d’ajouter que l’aide à la presse malienne, qui a fait couler beaucoup de salives et d’encre, semble s’éloigner de plus en plus. Ce rappel est très intéressant car Assimi touche en un mois ce que toute la presse réclame en une année. Justice président Assimi !

Oui Assimi, tu nous prives d’assurer la formation continue de nos agents, l’achat d’intrants, des frais de déplacement pour la collecte des informations, les frais de tirage et d’électricité et occasionnellement le salaire minimum aux employés, notamment les journalistes, gage d’une amélioration de l’offre éditoriale. Assimi, ne soit pas cynique face à la presse !

Et Danté a bien conclu tout cet artifice en indiquant : « Nous ne sommes pas contre le pouvoir, mais nous sommes un contre-pouvoir. La démocratie ne saurait être sans une Presse forte, une Presse à la vitalité établie. Nous sommes contre-pouvoir et médiateurs de par notre rôle. Notre objectif est de susciter l’émergence d’une presse plus professionnelle et responsable. Respecter la vérité, servir en priorité les intérêts du citoyen, conserver notre indépendance à l’égard de ceux dont nous relatons l’action, fournir une information complète et équilibrée ».

Rassemblés par Issiaka Sidibé

Le Matinal

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