En cette période de vacances, Ismaela Dramé, issu d’une famille assez nombreuse à Daoudabougou en Commune V est docker.
Déterminé, le tout nouveau admis aux examens du Diplôme d’étude fondamentale (DEF), se passe des commentaires peu flatteurs de ses amis sur le porteur de bagages.
Il est 6h du matin. Pour un jour de grandes vacances scolaires, l’étudiant peut se permettre encore de passer encore heures au lit. Pas Ismaela Dramé, 14v ans. Pour lui, pas une minute de plus à rester au lit. Il se prépare à prendre son petit-déjeuner avec sa famille. Il est 8h, la course à la quête de l’argent commence.
L’endroit idéal pour le jeune docker : la Maison des artisans de Bamako, au grand marché. Depuis le bas âge déjà, à chaque fin des vacances scolaires, tout seul, Ismaela Dramé, part au marché porter des bagages. Ce petit boulot de vacancier l’aide à subvenir à ses propres besoins quotidiens. La pluspart de ses clientes sont des femmes.
Avec ce qu’il gagne par jour, souvent estimé à 4 500 F CFA, le jeune écolier met de côte une partie de cet argent pour aider ses parents à préparer la rentrée des classes et les prochaines fêtes.
« Le jour où je gagne 1000 F CFA, je pars manger chez le père de mon ami qui est commerçant de chaussures dans une grande boutique. Nous sommes nombreux dans ce travail. Tu dois être rapide, afin d’avoir beaucoup d’argent », raconte-t-il.
Le port de bagages est un travail assez difficile, souvent avec le risque d’accident, mais cela ne décourage pas autant le docker. « Les bagages sont souvent lourds et mes amis se moquent de moi en disant que je ne suis rien d’autre qu’un porteur de bagages », ajoute-il, mais fier de son travail.
En dehors de ce travail, Ismaela voudrait vendre dans une boutique de prêt à porter, afin de gagner plus, espère-t-il, les regards rivés sur les portes d’entrée de l’artisanat, toujours prêt à proposer ses services aux passants dans le besoin. Ces allés et retours du jeune Dramé se poursuivent souvent jusqu’à 19h.
Les vacances sont faites pour se détendre, s’amuser, s’épanouir. Mais Ismaela s’en moque, son travail lui occupe presque six jours des sept de la semaine. Toute fois, il ne boude pas le plaisir des vacances, car il joue au foot et au Play station avec ses amis les dimanches, les seuls jours de ses repos.
Avec son diplôme de DEF décroché à 14 ans, le jeune Dramé compte continuer ses études et se lancer plus tard dans l’agriculture. Son rêve : devenir plus tard ministre en charge l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche.
Un retour annoncé de nouvelles vagues de jeunes intellectuels à la terre âpres les études ? En la matière, le besoin est grand pour révolutionner davantage le secteur. Le pays a un potentiel irrigable évalué à plus de 22 millions d’hectares.
Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et l’exploitation forestière occupent près de 80 % de la population, selon les statistiques. Le taux moyen de croissance du secteur rural estiment-elles se chiffre à 3,6 % par an avec une contribution au PIB de 45 % environ
Kadia Diabaté
(stagiaire)
Source: lesechos