Traité sur le commerce des armes: le Mali entend harmoniser son arsenal juridique

Le Grand hôtel de Bamako abrite du 25 au 26 février un atelier sur l’élaboration d’une feuille de route sur le traité sur le commerce des armes au Mali. Un atelier a été initié à l’intention des forces de défense et de sécurité. La cérémonie d’ouverture était présidée par le contrôleur général, El Hadj Youssouf MAIGA, représentant du secrétaire permanent de lutte contre les armes légères et de petits calibres ; en présence des experts du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité ; et des membres des forces de défense et de sécurité.

 

Ce séminaire de deux jours sur l’élaboration d’une feuille de route sur le traité sur le commerce des armes est animé par deux chercheurs du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité. Il fait suite à deux premières étapes consacrées à une étude documentaire et un entretien au Mali avec certains acteurs de premier plan sur la question des armes légères. Le séminaire sera consacré à la présentation du rapport et l’examen de la législation malienne sur les armes légères.

Dans son intervention, le contrôleur général El Hadj Youssouf MAIGA a informé que plus d’un demi-milliard d’armes circulent de façon illicite dans le monde, à travers des réseaux mafieux. Selon lui, une étude menée par le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) indique que ces armes causent plus de 500 000 morts par an, soit une victime par minute.

« Qu’elles soient utilisées dans le cadre des conflits, d’acte de terrorisme, de criminalité organisée ou de violence dans la rue, ces armes continuent de faire de nombreuses victimes, partout dans le monde », a déploré le contrôleur général El Hadj Youssouf MAIGA.

Il a souligné que la situation est de plus en plus préoccupante dans notre pays et interpelle davantage. ‘’C’est pourquoi nous avons estimé qu’il est nécessaire de faire une très grande mobilisation autour de cette question à la fois sensible et préoccupante. Ainsi, mon service à travers le ministère de tutelle s’attèle à trouver les voies et moyens pour atténuer la souffrance de nos populations’’, a affirmé le contrôleur général MAIGA.

Il a déclaré que ce séminaire sur le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité dans le cadre de l’élaboration d’une feuille de route sur le Traité sur le commerce des armes (TCA), a un caractère particulier et un intérêt capital pour la paix et la sécurité dans notre pays. Pour preuve, soutient-il une bonne règlementation du commerce, du transfert et du transit des armes constitue un des leviers indispensables dans le cadre de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres.

« Ce séminaire sera l’occasion d’examiner les conclusions du rapport de mission fourni par le GRIP. Il permettra ainsi d’approfondir les données recueillies lors du premier exercice de synthèse, d’identifier les points de convergence et de divergence entre les différents intervenants du domaine et, in fine, de faire émerger des pistes de solutions concrètes pour une mise en œuvre effective et efficiente du TCA au Mali », a expliqué le président de séance.

Selon ses analyses, les armes légères sont à la base de l’insécurité générale, la méfiance, la destruction des relations sociales au sein et entre les communautés. C’est ce qui, dit-il, explique leur démarche à vouloir harmoniser la loi nationale avec les dispositions pertinentes du TCA. Cela d’autant plus que ces armes circulant illicitement sont une véritable menace à la paix et à la sécurité. D’où, la nécessité de mettre en place un arsenal juridique fort réglementant le commerce, le transit et le transfert des armes au Mali.

PAR MODIBO KONE

INFO-MATIN

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