Suspension du service AMO : Quand les pharmaciens décident de prendre en otage la vie des Maliens

Les syndicats des pharmaciens maintiennent leur mot d’ordre de suspension du service Amo (Assurance maladie obligatoire). Cela malgré que la CANAM (Caisse nationale d’Assurance Maladie) ait effectué tous les ordres de virement.

Incompréhension. La population malienne est prise en otage par les syndicats des pharmaciens qui ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de suspension du service Amo. Pourtant, la CANAM a, selon nos sources, instruit à tous les organismes gestionnaires délégués (la CMSS et l’INPS) de payer l’argent des pharmaciens au plus tard le mardi 3 décembre. Ce qui a été fait.

Car après recoupement, il nous est revenu que « tous les ordres de virement de la part de la CMSS (Caisse malienne de sécurité sociale) et de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale) ont été effectués ». Il ne reste tout simplement qu’à satisfaire le circuit bancaire, qui par définition est très complexe. L’argent est déjà dans les banques. « Tout a été payé » jure-t-on dans les OGD.

Selon nos sources, les 20% dont les syndicats des pharmaciens parlent sont ceux qui ont leur compte domicilié dans les banques où sont logés les fonds des OGD. « Le reste est dans le circuit bancaire », assure-t-on dans les OGD. On peut donc affirmer que ce sont les syndicats des pharmaciens qui ont décidé de prendre en otage la vie des maliens.

Il faut dire que la CANAM ne connait nullement une tension de trésorerie, contrairement aux autres pays de la sous-région. A titre de comparaison, le Sénégal est à 16 milliards de déficit en trois ans d’existence et le Burkina Faso est quant à lui est à 17 milliards.

Pour ne plus revivre des pareilles situations, il nous est revenu que le ministre de la Santé a mis en place un mécanisme de réflexion pour améliorer le processus de liquidation des feuilles de soins. Il faut dire que la convention signée entre la CANAM et les pharmaciens stipulent que l’argent doit être payé quinze jours après le dépôt des factures. Ce qui dans la pratique s’est révélé insuffisants avec l’augmentation de la demande.

Abdrahamane SISSOKO

 

LE PAYS
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