Spéculation foncière : Les larmes des déguerpis de Niamakoro

Pour leurs 381 hectares, les déguerpis de Niamakoro ne décolèrent pas contre la Mairie centrale de Bamako.

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Organisés en une association, l’Union des déguerpis de Niamakoro, ils viennent d’opposer leur niet  aux notifications du Maire Adama Sangaré qu’ils accusent d’avoir trahi  leur confiance placée en lui. Nous ne laisserons jamais les détenteurs des notifications frauduleusement émises construire sur nos parcelles. Nous demandons que nos nouveaux élus fassent le morcellement des 381 ha que les Déguerpis eux-mêmes ont  borné à  leurs  frais », s’est emporté Daouda Diarra, Président de l’Union des déguerpis de Niamakoro.

Les déguerpis de la Zone aéroportuaire de Niamakoro souffrent le « martyr » avec les fraudes et la corruption à tombeau ouvert. A tort ou à raison, ils accusent le Maire du District de Bamako Adama Sangaré. Ils ont fait savoir leurs déboires, le dimanche 4 mai dernier, à travers une conférence de presse.

La zone aéroportuaire dont il est question a été « classée à usage d’emprise aéroportuaire ». C’est un domaine de 8720 ha classé au compte de l’Aéroport par le décret n°95/060/P/RH du 15 février 1995 signé par le Président Alpha Omar Konaré et son Premier Ministre d’alors, Ibrahim Boubacar Kéïta (actuel Président de la République), ordonnant la «démolition des concessions des Habitants de la zone aéroportuaire de Niamakoro».

Ensuite, quatre ans plus tard, avant que les déguerpis de la zone aéroportuaire ne soient recensés comme prévu à Tiébani, un autre décret n°99/252/PRM du 15 septembre 1999 fut  signé par les mêmes hautes autorités du Mali pour modifier le premier  décret de démolition de 1995 portant cette fois-ci sur une surface de 7194 ha à réserver pour la zone aéroportuaire au lieu de 8720 ha (soit une différence de 381 ha qui reviennent de droit aux déguerpis de 1995).

Le problème se situe, selon les conférenciers, au niveau du morcellement de ces 381 ha non concernés par la surface réservée à l’ASECNA pour la zone aéroportuaire.

Le Président de l’Union, Daouda Diarra, persiste et signe qu’ils ne se laisseront pas faire face aux détenteurs des notifications délivrées injustement. « Nous ne reculerons pas s’ils essaient de construire sur les parcelles appartenant aux déguerpis de Niamakoro».

Quant au Président de la Jeunesse de Niamakoro, Boubacar Samaké, il dira que « les pauvres de Niamakoro ne cherchent plus rien que leurs parcelles dès lors que l’Etat n’en a plus besoin pour en faire de la nouvelle zone aéroportuaire de Senou. Il ne faudrait pas que le Maire du District vende ces parcelles à d’autres personnes outre que les déguerpis dont les logements ont été démolis en 1995 ».

Enfin, Siaka Troaré, Conseiller scientifique de l’Union, révélera que la Mairie centrale de Bamako est en train, à travers des nouvelles notifications, de revendre aux riches et à certaines  autorités les 381 ha qui reviennent de droit, selon le Ministre Mohamed Aly Bathily, aux déguerpis de 1995.

Donc, aux dires de Siaka Traoré, les déguerpis ont été trahis par la Mairie du District.

Ainsi, ce dernier souhaite désormais que le «morcellement de ces 381 ha soit fait par les nouveaux Maires élus de la Commune V qui sont en phase avec les déguerpis de Niamakoro».

Abdoulaye Faman Coulibaly

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