Situation humanitaire au Mali: des chiffres funestes

Le tableau de bord humanitaire du Mali, en date du 14 octobre 2019, présente un résultat peu reluisant : les déplacés internes augmentent, les personnes dans le besoin d’assistance humanitaire s’accroissent de même que le nombre d’écoles fermées.

Périodiquement, des acteurs humanitaires font le point de la situation des besoins au Mali. L’évaluation à la date du 14 octobre donne toujours des chiffres funestes. En effet, selon ces statistiques, la situation humanitaire dans le pays continue d’inquiéter, à cause toujours de l’insécurité dans une grande partie du territoire national. Outre l’insécurité, la sécheresse et les inondations ont leur part dans la situation.

À ce jour, l’assistance humanitaire cible aujourd’hui trois millions de personnes, soit une augmentation d’environ 700 000 personnes comparativement aux estimations des Nations unies et de leurs partenaires en janvier 2019. En termes de sévérité, la région de Mopti, avec un tiers de la population ciblée par l’assistance humanitaire, est la plus affectée. Et les personnes en insécurité alimentaire sont estimées à 548 644 individus.

A la même période, le nombre d’actes de violation contre les civils sont en progression. En moyenne, plus de 100 incidents ont été enregistrés par mois contre les civils en 2019. Entre janvier et août, il y a eu 1 343 incidents contre la population civile liés aux conséquences des conflits dans le nord et au centre du pays.

Ces mêmes tensions ont causé une augmentation du nombre de déplacés allant de 99 039 en mars 2019 et 171 437 en septembre 2019. Certains déplacés sont situés dans des zones parfois difficiles à atteindre pour être assistés. En même temps, des membres d’autres communautés restent immobilisés par crainte et pour leur sécurité. Ces derniers sont coupés de l’assistance humanitaire, de l’accès aux services sociaux de base et de leurs moyens de subsistance pendant de longues durées. Ainsi, il y a plus de 2 millions de personnes qui n’ont pas accès l’eau, l’hygiène et assainissement.
Outre ces situations inquiétantes, l’école reste toujours confrontée à des difficultés. En dépit des efforts consentis par l’État et ses partenaires, le nombre d’établissements d’enseignement non fonctionnel se rallonge. Selon les estimations des humanitaires, 920 écoles sont fermées à cause de l’insécurité affectant environ 276 000 élèves.

Alors que le pays fait face à ces défis, les appuis des partenaires pour soutenir les actions humanitaires sont un peu timides. En la matière, les mobilisations des ressources financières tombent de goutte à goutte. En effet, sur un besoin exprimé de 324 millions de dollars pour l’année, c’est 134 millions qui ont pu être mobilisés soit 42 %.

Les prévisions financières établies doivent permettre de financer 132 projets de 48 organisations humanitaires y compris les agences des Nations Unies et des ONG internationales et nationales. À ce stade, il n’y a aucun domaine ou secteur qui a pu avoir la moitié de son financement.

Par Sikou BAH

Source: info-matin

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