Sans Tabou: gestion de la crise scolaire, le dialogue de sourds se poursuit

Si l’adage de chez nous dit : ‘’Sigi ka fô ye damu ye’’ (le dialogue est une vertu), tel n’est pas le cas avec le Collectif des syndicats signataire du 15 octobre 2016. En grève depuis plus de trois mois, les enseignants se montrent intraitables sur l’application de l’article 39 de leur statut particulier. Ni les démarches des bonnes volontés ni la reconnaissance de la légitimé de la revendication par le Gouvernement encore moins la promesse des députés de l’Assemblée nationale d’engager des actions plus énergiques en faveur de la résolution de la crise, ne semble convaincre les enseignants.

 

Le Collectif qui a lancé, vendredi dernier, 20 jours de grève, promet de renouveler ce cycle d’arrêt de travail jusqu’à la satisfaction totale de sa revendication : l’application de l’article 39 de son statut particulier.

« Le mot d’ordre de grève de 20 jours continue sur toute l’étendue du territoire national. Les mots d’ordre de grève se suivront jusqu’à l’application stricte et correcte de l’article 39 de la loi N° 2018-007 Du 16 JAN 2018 », a lancé le porte-parole du Collectif.

Le Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 exige l’application stricte et correcte de l’article 39 de la loi N° 2018-007 du 16 JAN 2018. Selon M. FOMBA, le personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale bénéficie de plein droit d’une augmentation de 20% à compter du 1er Janvier 2019 (indice plafond 1272) et d’une autre augmentation de 9,1% à compter du 1er Janvier 2021 (indice plafond 1387) suivant la loi N° 2019-024 Du 05 JUIL 2019 et l’article 39 de la loi N° 2018-007 Du 16 JAN 2018.

En grève, depuis décembre 2019, les enseignants et le Gouvernement peinent à trouver un compromis pour le bonheur de l’école malienne. Toute chose qui, naturellement, a occasionné la mobilisation de divers acteurs de la société civile : anciens de l’AEEM, familles fondatrices de Bamako, notabilités religieuses (l’Église et le HCI), association des parents d’élèves…

Mieux, les nombreuses rencontres de conciliation entre les parties et la commission de conciliation ont été vouées à l’échec, les bons offices ont œuvré également, mais sans succès.

« Nous supplions les enseignants d’ouvrir les classes pour que nos enfants aillent à l’école, mais nous ne supplions pas le Gouvernement, il doit donner le dû des enseignants et le peuple se portera garant. Nous voulons que le problème scolaire soit réglé d’ici vendredi prochain, sinon nous allons sortir », déclare Mahmoud DICKO.

De leur côté, à l’Assemblée nationale, les députés ont écouté les enseignants grévistes.

« On a décidé que force doit rester à la loi. La loi dont il est question est un projet du gouvernement », a reconnu le Président de l’Assemblée nationale. Le Gouvernement en sera informé, a-t-il ajouté. Ce dernier, dans un bref délai, saisira le Premier ministre, Boubou CISSE, à travers une lettre.

« Il n’y a aucune ambiguïté dans l’article 39. Cette loi ne doit pas poser de problème d’applicabilité sous prétexte des difficultés financières. Ça ne tient pas », enfoncent les députés.

Malgré tout, pour le Collectif des enseignants, il n’y a pas une alternative à l’application stricte et immédiate et de l’article 39.

« Une loi ne se négocie pas, elle s’applique «DURA LEX SED LEX» », a dit le porte-parole du Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016.

Pire, le Porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, M. Adama FOMBA appelle toutes les enseignantes et tous les enseignants à la Résistance.

Un dialogue de sourds s’installe donc entre les acteurs : d’un côté, le Gouvernement qui se barricade derrière le manque de moyens et de l’autre les enseignants qui mettent tous ces arguties au compte de balivernes d’un exécutif de mauvaise foi.

Par Sidi DAO

INFO-MATIN

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